Lettres de l’au-delà

 

ENVOYÉES PAR UN FRÈRE À SA SOEUR MALADE

 

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Nouveaux messages médiumniques

 

d’ALBERT PAUCHARD

 

Qui fut président et président d’honneur de la Société d’Études Psychiques de Genève

 

 

 

Les Éditions Amour et Vie

 

 

 

 

 

 

PRÉFACE

 

 

 

Beaucoup, parmi les personnes qui ont lu :

 

1. – « L’autre monde et ses possibilités infinies » (1936),

 

2. – « Dans les sphères de beauté et de joie » (1937),

 

réunis en un seul volume en 1940 (épuisé),

 

réédités par les Éditions Amour et Vie, 28, rue Lefèvre, Bagnolet (Seine), France,

 

3. – « Sur le chemin », 1950, Éditions Jean Meyer, Soual, (Tarn),

 

m’ont souvent demandé si un nouveau livre allait bientôt paraître.

 

Le moment est arrivé où Albert PAUCHARD nous prouve à nouveau la réalité de la survie et la possibilité de messages entre l’Au-delà et la Terre, lorsque certaines conditions se trouvent réunies.

 

Pour les nouveaux lecteurs, je fais une petite présentation, qui les mettra un peu au courant de la vie de mon frère, de l’affection qui nous unissait et de l’évènement qui a amené cette correspondance.

 

Albert PAUCHARD est né à La Plaine, près de Genève, le 3 avril 1878 et décédé à l’âge de 56 ans le 3 juillet 1934 à Genève (ville).

 

Il était président d’honneur de la Société d’Études Psychiques de Genève.

 

Doué d’un fluide magnétique puissant, il se consacra à ses malades et à l’étude approfondie d’un spiritisme large et élevé, d’un occultisme bien compris, ce qui l’amena à la certitude de la survie, à la connaissance et à la compréhension de la vie dans l’au-delà.

 

« Naître, mourir, renaître encore,

progresser sans cesse, telle est la loi. »

                                                   (Allan KARDEC.)

 

Il avait beaucoup lu, étudié, réfléchi, fait de nombreuses expériences, vu beaucoup de phénomènes. Il était en relations amicales et suivies avec Léon DENIS, apôtre du spiritisme, Gabriel DELANNE, le Dr ENCAUSSE (Papus) dont il était l’élève, Jean MEYER, fondateur de la Maison des Spirites, le Dr GELEY, le professeur Dr SANTOLIQUIDO, le Dr OSTY, Hubert FORESTIER, etc., etc.

 

Après la mort de nos parents (1899 et 1909) et le mariage de nos frères, nous restâmes seuls et continuâmes de vivre ensemble.

 

Nous étions unis, à part notre travail personnel, par les mêmes aspirations, les mêmes idées, le désir de toujours progresser et d’aider à répandre la vérité, à vaincre la peur de la mort, croire à la continuation de la vie, à la réincarnation.

 

Depuis son départ en 1934, j’ai toujours été en relations spirituelles avec lui.

 

Un accident qui m’arriva le 29 décembre 1960 marque le début d’une correspondance suivie, qui forme la matière de ce nouveau livre.

 

Je fis une chute, fracture du fémur gauche. Je vivais seule, on me transporta à l’Hôpital cantonal.

 

AIMÉE, une amie, médium clairvoyant et auditif, nous donna son aide et les messages vinrent.

 

Je les crois intéressants pour ceux qui ont déjà la connaissance de la spiritualité et de la vie après la mort. J’espère qu’ils attireront la curiosité de ceux qui n’ont pas encore abordé l’étude de ces problèmes et que tous profiteront des renseignements, donnés sur la vie après la mort, par un être qui se meut avec aisance dans les régions de l’au-delà.

 

Antoinette PAUCHARD.

 

 

 

 

 

 

INTRODUCTION

 

 

Oui, mes amis, connus et inconnus sur le plan terrestre, c’est encore moi.

 

Et c’est avec joie que je me suis remis « à écrire un livre ».

 

Le médium dont je me suis servi a eu la tâche difficile de capter en conscience éveillée, dans des chambres d’hôpital, des communications et enseignements parvenant à son « audition intérieure » comme de très loin, quelque proche que fut ma concentration sur son aura de transmettrice pleine de bonne volonté.

 

La porte s’ouvrait à chaque instant. Les visiteurs entraient et sortaient... Il faisait chaud... Il y avait du bruit. Et elle ne peut pas fonctionner en transe totale, hors de son corps !

 

Et pourtant les messages ont pu passer.

 

Chacun de mes livres s’est formé par le truchement d’un médium différent, et pourtant m’exprime bien, moi, tel que je suis.

 

Mais chaque médium, qu’il soit en transe complète, ou en état d’intériorisation comportant une transe légère, avec en même temps la conscience entière de ce qui l’entoure, est une facette individuelle du grand prisme universel par lequel se reflète la lumière des plans invisibles à la terre.

 

Et donc chaque médium transmettra à sa façon spéciale les messages qu’on lui donne.

 

Vous verrez dans quelques-uns des messages des commentaires sur les tensions inévitables créées par la configuration individuelle du médium en question. Je les veux dans ce livre à titre instructif pour ceux que le sujet intéresse.

 

Et je dis à mon « instrument scripteur » que puisque la récipiendaire et l’expéditeur sont satisfaits des résultats de l’expérience, les lecteurs en tireront sûrement quelque profit eux aussi.

 

Albert PAUCHARD.

 

 

 

 

 

 

Jeudi 11 octobre 1960.          

8 h. du soir.                  

 

Je suis là, Antoinette, ... ton frère Albert.

 

Ce qui se passe (hémorragie) doit avoir lieu. Ce ne peut pas être autrement. Je suis convaincu qu’au fond de toi tu le sais.

 

Sur le plan où nous sommes, les choses ont parfois un tout autre aspect que dans le monde terrestre... et les organes aussi. Je ne puis te dire qu’une chose : ce qui se passe a son utilité, dont tu comprendras les modalités à une autre occasion. J’entends par là que ce n’est pas « une perte regrettable de quelque chose qui aurait pu se passer autrement ». Ta vie, devenue de plus en plus harmonieuse, jusque dans les détails terrestres, n’a pas – quelles qu’en puissent être les apparences extérieures – de ces « chocs », « fuites », ou « pertes » que présentent les corps de ceux qui font de graves fautes dans leur adaptation à la totalité de leur être.

 

Tu es déjà « quelqu’un qui voit », j’ai la joie de te l’affirmer. Aimée (le médium) le sait comme moi et me l’a souvent dit quand nous avons parlé pendant qu’elle dort. (C’est inouï comme on ne sait pas, au matin, où l’on a été et avec qui l’on a conversé la nuit !)

 

Donc, ma chère Antoinette, sois sûre que l’on prend soin de toi depuis ici au 100 %. Je sais que ceci est ta conviction, mais ça fait toujours plaisir de se l’entendre dire par ceux que nous aimons. C’est très bien, ce repos au lit. Tu en avais rudement besoin, car ton esprit éveillé n’en tient pas assez compte en temps ordinaire.

 

Et voilà pour ce soir, ma chère et vaillante Antoinette, un affectueux bonjour de ton frère

 

Albert Pauchard.      

 

À l’Hôpital cantonal depuis le 29

décembre 1960 pour jambe cassée.

 

 

 

Le 1er janvier 1961.          

 

Message reçu par deux amies ensemble.

 

          Chères Amies,

 

Dites à ma sœur que je fais pour elle l’impossible pour atténuer les effets d’une liquidation karmique. Elle se sent entourée. Je voudrais qu’elle puisse voir la nuée d’amis, de parents, d’esprits à l’éveil desquels elle a présidé et qui tous travaillent pour lui rendre cette épreuve supportable.

 

Qu’elle fasse appel à moi à n’importe quel moment, je suis toujours à sa disposition.

 

Elle sait qu’il n’arrive que ce qui doit se produire ; cela lui permet d’accepter avec le sourire, la confiance et l’espérance.

 

Ma chère Antoinette, ton frère est avec toi.

 

Pour vous, ma chère Aimée, toute ma gratitude pour l’affection dont vous entourez ma sœur, pour la bonne grâce avec laquelle vous lui transmettez mes messages.

 

Aujourd’hui, je me sers également de mon ancienne messagère. Bonne année à toutes les trois.

 

Votre grand ami, Albert Pauchard.      

 

 

 

Le 22 janvier 1961.          

 

Un petit bonjour de ton Albert.

 

Il y a du mieux chez toi. On te soigne. Attention de ne pas trop exiger de tes forces.

 

D’ici nous t’envoyons à tour de rôle un influx de forces psychiques qui se répercutent en ton physique. Mais, évidemment, on ne peut rendre la jeunesse à un vieux corps, quelque jeune que soit l’âme qui se trouve dedans ! Si tu veux que je te dise de quoi tu as l’air quand on te voit d’ici, je dirai que c’est tout rose de l’amour qui émane de toi, jaune citron de pensées tranquilles et orange de vitalité d’âme, malgré l’enveloppe, blanc-opaque, créée par l’affaiblissement de ton corps physique.

 

Question : Est-ce que ce sera encore long ?

 

– Plus ou moins, et plutôt plus que moins, mais ne t’en fais pas, c’est une expérience très précieuse dans les plans intérieurs, quelque « fichant » que ce soit à l’extérieur. Mieux vaut être ici que sans soins chez soi. On s’occupe de toi depuis l’astral deux fois plus fort que d’habitude et tu nous dis des choses très intéressantes pendant ton sommeil. Ce n’est pas nous seulement qui faisons quelque chose pour toi, mais toi aussi pour nous. Voilà qui va te faire plaisir. Ne te fais surtout pas de soucis et ne te morfonds pas.

 

 

 

Le 27 janvier 1961.          

 

Message donné chez le Médium.

 

Dites à ma sœur qu’elle est très sage et que je suis content d’elle et la soigne beaucoup.

 

Il faut qu’elle sache qu’elle fait du bon travail sur le plan intérieur, en réconfortant les autres malades qui l’entourent, même sans dire un mot. Son rayonnement est très fort et s’étend à toute la chambrée. C’est sa façon de servir en ce moment. Elle sera contente de savoir ça.

 

Albert.      

 

 

 

Le 3 février 1961.          

 

Je suis là. C’est bien moi.

 

Très content que vous soyez ensemble, dans cette petite réunion pas très commode (lettres captées par écrit dans un dortoir d’hôpital, puis lues par la malade sans que d’autres ne se doutent de rien), mais possible, puisqu’il y a volonté de service.

 

Nous faisons un travail très utile en ce moment de subtilisation de vibrations pour adapter le fluide aux conditions nécessaires, de part et d’autre. Antoinette, tu es un instrument de toute première qualité. Je ne puis encore expliquer dans les détails ce qui se passe entre nous, mais sois assurée que tu ne perds en rien ton utilité humaine par ce séjour imposé du dehors. Tout ce que nous voulons, c’est que tu t’en rendes compte pleinement.

 

 

 

Le 2 mars 1961.          

 

Je suis tout à fait content de toi. Tu te remets facilement. Ce n’est pas vouloir dire que ce ne sera pas long de te revoir complètement sur pieds, mais tu sais bien, ma chère Antoinette, comment on voit les choses d’ici. Quelle que soit notre joie de te voir reprendre le dessus, ce n’est pas, même pour nous, aussi essentiel que ta vie intérieure et supérieure qui progressent à un autre rythme encore, très réjouissant pour nous, et c’est ton corps astral qui donne des forces à ton corps physique. Par conséquent, réjouis-toi, car tu as une dose de bonne essence astrale. Tu en as « à revendre » !

 

Bien le bonjour des deux Monchâtre, (amis sur l’astral comme ils l’étaient sur le plan terrestre) qui se réjouissent de voir combien tu « présentes bien » !

 

Affectueusement, ton frère.

 

Bonjour, scribe !

 

 

 

Le 11 mars 1961.          

 

Je te suis, ma bonne Antoinette, comme une poule suit ses poussins. Tu peux être sûre d’être bien entourée. L’enflure de ta jambe ne doit pas être négligée, mais il faut avoir de la patience, tu verras qu’on en viendra à bout. Il faut surtout te laisser pénétrer des forces curatives universelles, qui t’entourent de toutes parts. C’est plus facile pour toi que pour d’autres, parce que tu es déjà préparée de longue date à ce qui t’advient, et ton âme savait parfaitement ce qui allait t’arriver et m’en parlait pendant ton sommeil avec ton bon sens philosophique habituel.

 

Au revoir, ma chère sœur et ma bonne secrétaire.

 

 

 

Le 12 mars 1961.          

 

C’est très bien, Antoinette, d’essayer de marcher quand tu t’y sens poussée, je suis toujours là « en surveillance ».

 

Tu vois comme tu as raison d’employer Aimée, cette « scribe », comme les anciens Égyptiens nommaient leur secrétaire.

 

Le temps paraît long sur le plan terrestre, mais dans l’invisible, il se passe constamment des choses réjouissantes. Si seulement vous autres étiez capables de le voir !

 

Tu passes par une espèce « d’initiation corporelle » ; ton fluide s’enrichit de plus en plus des qualités de ton moi supérieur. Tu n’en sais rien, c’est moi qui te le dis.

 

Et ta patience sera certainement récompensée.

 

Pour t’habituer à cette inactivité, il a fallu que ton âme soit prête à souffrir de ce corps immobilisé et cependant nous en voyons ici l’étrange bénéfice, tant pour toi que pour ceux qui t’entourent de près ou de loin. Je t’embrasse, ma chère sœur.

 

 

 

Le 14 mars 1961.          

 

C’est très bien comment tu te comportes en cette épreuve de patience. Cela te fait faire un pas immense dans l’évolution intérieure.

 

Surtout ne sois pas en peine. On te surveille. Tâche de faire surveiller régulièrement ce talon. Ta circulation du sang ne doit pas être laissée en plan. C’est nécessaire de la faire bien soigner. Repose-toi pour le mieux. Nous allons tâcher de te faire vivre de belles heures pendant que tu dors.

 

Si tu ne vois que faiblement le progrès physique, tu es cependant bien en forme dans ton corps fluidique, ce qui aide énormément à ton état physique. Tout le monde ne peut malheureusement pas en dire autant.

 

Ton vieil Albert.      

 

 

 

Le 4 avril 1961.          

 

Chère Antoinette, Je suis là, tu peux en être sûre. Quand tu me vois intérieurement, tu le dis et Aimée se met à l’ouvrage. Quelle brave gosse !

 

Je te trouve mieux, c’est certain. C’est autrement difficile de remettre en train ceux qui geignent et se plaignent. Toi, tu laisses faire et c’est joliment commode pour nous autres. On te fait des « insufflations de vitalité » dans la colonne vertébrale. Le sommeil en bénéficie. Je voudrais que tu te mettes en contact avec nous soir et matin à sept heures, ne fût-ce qu’une minute ou deux. Tu verras plus tard à quoi cela sert. Chère sœur, tu es bien courageuse et nous t’en félicitons.

 

 

 

Le 9 avril 1961.          

 

Tu as bien fait le contact demandé. Je suis content. Nous sommes autour de ton lit. Quelques instants suffisent. C’est une espèce de « télécommunication ». Tu es très forte sur ce point et nous pourrons en faire un excellent usage. Il faut patienter. Tout se fait à un certain rythme bien adapté aux circonstances terrestres.

 

 

 

Le 11 avril 1961.          

 

Albert est ici. Ma chère Antoinette, on te soigne dans l’au-delà au maximum. Tu es comme un coq en pâte. Et on t’aime. C’est cela le plus grand fluide guérisseur. Nous avons ici de grands moyens et les employons à bon escient. Toi, tu peux en supporter de fortes doses, mais évidemment, il faut les adapter à tes organes corporels usés et affaiblis. C’est toute une arithmétique méticuleuse. Nous avons avec nous un médecin arabe très puissant. Il était scheik dans sa dernière vie et savait guérir les gens de sa tribu.

 

Au revoir.

 

 

 

Le 15 avril 1961.          

 

Message du père d’Albert et Antoinette Pauchard.

 

Je suis tout près de toi et te dis : Bon courage ! Albert est aussi là. On est vieux et on est jeune en même temps. Je suis très content de toi. Tu es une bonne et chère fille. Je t’aime tendrement. Ton amour pour les autres fait de ta vie une bénédiction. Ton père.

 

Albert : Ma chère Antoinette, que dis-tu de cette visite ? C’est beau, hein ?

 

 

 

Le 22 avril.

 

(Anniversaire d’Antoinette P.)

 

Ma chère fille... Ma chère sœur... Notre chère grande amie ! Que Dieu vous bénisse ! Bonne fête ! Mille amitiés ! Nous sommes en fête également. J’ai mis une cravate blanche ! (Albert). Moi, j’ai une rose à ma boutonnière. (Papa).

 

Et nous apportons tous des fleurs astrales plein les mains. Gine Monchâtre, Julien Monchâtre (Jean d’Aigle), Mme Delaigue, les Montandon et tant d’autres que vous ne pourriez pas les compter !

 

Ton frère Albert.

 

 

 

Le 25 avril 1961.          

 

Question : Est-ce que le contact se fait bien ?

 

Réponse : Non seulement bien, mais très bien. Tu as des capacités d’extériorisation formidables, dont tu es inconsciente toi-même, mais qui nous facilitent énormément la tâche. Ton état de conscience sur notre plan est pour ainsi dire complet, à tel point que les « gens d’ici » s’y trompent, te croyant une habitante de nos sphères ! Je dois alors leur expliquer que tu es encore une « citoyenne de la sphère dense », mais que ton esprit est déjà éveillé depuis longtemps dans nos mondes invisibles à la terre et que de là vient ta vibration claire et nette dans l’astral, alors que la plupart des « visiteurs », venant de la terre pendant la nuit, nous paraissent « flous » et « endormis » par rapport à la netteté de perception que nous avons les uns des autres en tant que véritables désincarnés.

 

Alors tu vois que tu es un exemple intéressant pour les « étudiants » d’ici ! Au revoir ! Merci, Aimée. Albert.

 

 

 

Le 9 mai 1961.          

 

C’est tout à fait positif, ce qui se passe entre toi et nous.

 

C’est comme si nous construisions ensemble une belle fleur lumineuse qui s’étend dans l’espace et rayonne par émission de ton fluide combiné avec le nôtre. Tu as beau être physiquement affaiblie, ton influence extra-physique est énorme et ton fluide lui-même s’en ressent en bon transmetteur de l’âme. Voilà, ma chère Antoinette, notre petit message pour aujourd’hui.

 

 

 

Le 18 mai 1961.          

 

Je vais te dire une chose qui va te faire plaisir : Nous donnons à ton corps un traitement de « courants cosmiques » spécialement adaptés à ton cas. Il y a ici un être très fort qui se spécialise en la matière et je lui sers d’assistant. On me dit que tu es capable de supporter ces rayons à cause d’une très grande pureté émotive. Malgré cela, ce n’est pas facile pour toi de supporter la faiblesse de ton corps. La jambe est assez difficile à mettre au point et tout l’organisme souffre de la position d’immobilité. Je pense que tu es en train de gagner tes galons de patience ! Nous sommes très fortement concentrés sur toi.

 

Ton bien affectionné Albert.      

 

(Note de la malade : Souffrant beaucoup depuis le 17 mai, et pouvant à peine marcher, je fus soumise à une radiographie qui révéla qu’une vis était détachée du clou, nécessitant une seconde intervention opératoire. Celle-ci eut lieu le 27 mai au début de l’après-midi.)

 

Même date, plus tard.          

 

Tu as dû ressentir combien nous t’avons entourée lors de l’intervention. Le grand « chirurgien nucléaire » a également donné un coup de main. C’était un Arabe dans une de ses vies précédentes. Il est très fort. Tu nous as suivis avec intérêt dans tout ce que nous faisions et as même posé des questions. Je t’envoie des forces jour et nuit.

 

Albert.      

 

 

 

Le 30 mai 1961.          

 

Je suis là, Antoinette, et pas mécontent de ton état. Tu es évidemment fatiguée. C’était astreignant, mais les forces psychiques font merveille. Je peux te dire que tout ce par quoi tu passes est voulu de ton âme et que par conséquent ton corps s’y fait mieux que si tu regimbais, mais à certains moments, cela ne doit te sembler qu’une piètre consolation !

 

Mais si tu savais le bien que tu fais sur le plan astral par l’exemple que tu donnes !... sans parler de la répercussion sur le plan terrestre ! C’est magnifique comme tu rayonnes. J’ai à te transmettre les affectueuses pensées de tous ceux qui t’aiment ici. Courage, Aimée ! Ça va à merveille. Celui qui vous soigne (votre guide) me le dit.

Au revoir, mes chères.

 

Albert.      

 

 

 

Le 3 juin 1961.          

 

Ma chère sœur,

 

C’est aujourd’hui jour de fête pour ta chère Françoise, (mariage d’une petite-nièce). Nous nous y associons de toute notre tendresse. Elle entre dans une belle période de sa vie, qui sera bénie. Nous pensons aussi beaucoup à sa mère, à qui elle va bien manquer. Tu peux être heureuse pour ces deux jeunes gens qui se conviennent exceptionnellement bien.

 

Et toi, une affection de tous les instants t’entoure d’ici. Papa se joint à moi pour te la témoigner.

 

Albert.      

 

 

 

Le 13 juin 1961.          

 

Ma chère Antoinette,

 

Voici Aimée qui se fait des scrupules de son absence de l’hôpital, mais nous sommes bien capables de l’employer sans qu’elle quitte sa maison. Il faut qu’elle se soigne un peu.

 

Nous continuons à te soutenir et à t’insuffler des forces, malgré le fait que l’immobilité te pèse parfois beaucoup. De la sagesse, nous n’avons pas besoin de t’en donner, car « tu en as à revendre », comme on dit. Mais il est si difficile, j’en conviens, de savoir ces choses et en même temps de se sentir enfermée dans un corps qui n’obéit pas aux impulsions intérieures. On est si faible sur la terre, et tellement différent dans son corps astral, pour peu que celui-ci ait déjà atteint un certain développement indépendant du corps physique, comme c’est le cas chez toi. Pense encore et toujours que, même sans le savoir, tu fais du bien aux malades autour de toi et détends-toi bien pour que nous puissions t’influencer au maximum.

 

Je t’embrasse affectueusement.

 

 

 

Le 20 juin 1961.          

 

Je t’écris pour te dire combien nous sommes contents de toi. Bravo pour ton moral ! Ça contribue énormément à la réfection du physique. Aimée est là bien à propos. Je l’emploie comme secrétaire attitrée. Elle t’aime « tout plein ».

 

Le guérisseur aux rayons ultra... (disons « cosmiques » tout court, car leur équivalence n’existe pas encore sur le plan terrestre), donc ce guérisseur dit qu’il est enchanté de la façon graduelle et méthodique avec laquelle ton corps éthérique les absorbe.

 

Bien sûr qu’on ne pourra pas te donner un corps neuf, mais au moins donner à ton vieux corps le maximum de possibilités d’équilibre, pour autant que ta tâche se trouve encore sur la terre.

 

 

 

Le 21 juin 1961.          

 

Aujourd’hui, je t’apporte toute l’affection de nos amis Monchâtre, qui se portent bien et communient beaucoup d’âme à âme avec toi, comme ils me prient de te le dire.

 

Sais-tu, Antoinette, que tu contribues à dégager l’atmosphère des « mauvais effluves mentaux » autour de toi ? Il y a autour d’un hôpital des « miasmes psychiques » venant du découragement de nombreux malades. Toi, en dehors de ton corps, la nuit, tu fais partie de « l’équipe de purification ». C’est très beau à voir. Ça agit un peu comme un aspirateur. Les membres se tiennent tous par la main et absorbent les effluves et ensuite se plongent dans un bain spirituel dans les sphères et en sortent fortifiés et rafraîchis. Tu vois donc comme toi aussi tu es utile, ma chère sœur. Nous avons d’ailleurs à tout moment besoin de tes services.

 

 

 

Le 29 juin 1961.          

 

Ma chère Antoinette,

 

Je suis ici depuis un bon moment à t’observer dans ton état physique aussi bien que « cosmique ». Quand je dis « cosmique », j’entends fluidique et physique à la fois. Tu es, en un sens, bien plus avec « nous » que sur la terre, où ton activité est forcément amoindrie par le fait que tu es limitée à la position étendue depuis des mois. Mais ton aura s’étend à travers la moitié de la salle et ce n’est pas peu dire.

 

Aimée m’entend bien aujourd’hui. Elle est en bonne forme du point de vue psychique. Elle ne doit pas s’inquiéter du physique, un peu abattu par un état nerveux qui touche à sa fin.

 

Toi, tu vas aussi bien que possible, vu les circonstances ; on ne te laisse pas un instant sans surveillance d’ici et on y prend le plus grand plaisir, car, sur le plan où nous sommes, c’est toi la plus forte parmi bien des âmes. Si seulement tu pouvais te voir dans ton corps astral, allant et venant, une gaillarde parmi les gaillardes !

 

Albert.      

 

 

 

Le 4 juillet 1961.          

 

Ma chère sœur,

 

Voici la « secrétaire de l’au-delà », le « téléphone de ton frère ». On l’aime bien ici. C’est une bonne aide.

 

Maintenant pour toi : Par cette chaleur, l’état « amorphe » est normal. Vous êtes tous presque à l’état « d’amphibie », tellement vous transpirez, mais ça fait sortir beaucoup d’ectoplasme un peu détérioré. Toi, tu n’as de justesse que de l’ectoplasme en bon état, à cause de ta bonne orientation mentale et psychique. Mais cet ectoplasme est affaibli, ça va de soi.

 

Je me réjouis, et comment, pour ta venue ici, car tes forces seront alors quintuplées et j’ai bien besoin de ton aide dans les sphères. Mais de part et d’autre, il faut avoir patience. On ne quitte pas la terre avant d’avoir tout liquidé, le négatif comme le positif. Tu le sais bien, mais après, quelles belles vacances bien méritées !

 

Tu ne sais pas combien tu donnes à d’autres depuis ton lit et dans ton corps usé, ni combien ton bon sens ajoute d’équilibre à ceux qui risquent de le perdre. Non, tu n’en sais rien, toute humble et simple que tu es.

 

Comme ta vie a été pleine et bien vécue !

 

Supporte-la encore pour la plus grande gloire de Dieu et le bien de ton prochain. Personne ne sait jamais combien d’âmes inconnues profitent du rayonnement qu’on émet.

 

Ton frère Albert.      

 

 

 

Le 6 juillet 1961.          

 

Antoinette, bonjour !

 

Me voici tout frais et dispos pour notre rencontre. Je suis assis en l’air à côté de ton lit. Non, Aimée, pas besoin de m’offrir une place sur vos genoux. Je n’ai pas de poids terrestre. Je « reste suspendu-assis » et c’est très confortable, je vous assure ! Cela m’est un grand privilège de me mettre ainsi à la portée des « terrestres ». Vous autres médiums, vous nous facilitez bien les choses.

 

Toi, Antoinette, tu es aussi médium. Parfaitement ! Tes antennes s’étendent loin dans l’invisible et ton âme émet constamment des effluves guérisseurs, qui sont captés par ceux qui peuvent les assimiler. Marius et Émile (frères) te font dire bien le bonjour. Ici, on a beaucoup à faire pour subvenir aux demandes de secours de tous les inquiets dans les sphères et sur le plan terrestre.

 

Les évènements algériens agitent beaucoup les esprits, mais ce n’est pas encore le moment d’en finir, hélas ! Il y a ici des musulmans de grande envergure qui essaient d’influencer spirituellement leur pays. Un grand maître, un Mullah, les dirige avec science et dévouement, mais les effets ne se montrent pas encore. Cependant, cela viendra.

 

De Gaulle est confiant, bien que psychiquement quelque peu « essoufflé ». C’est un homme droit et bon, quelles que puissent être les erreurs qu’il commet sur le plan humain. Allez donc demander à un capitaine d’y voir clair en plein brouillard sur la mer !

 

C’est réconfortant de voir combien, dans nos sphères, des milliers de chrétiens et d’arabes s’unissent en prière adressée au même Dieu.

 

Ici, toute prière, et même toute pensée, est action. Sur la terre aussi, d’ailleurs, mais on est loin d’y croire suffisamment encore.

 

Alors voilà, mes chères amies ; au revoir dans le pays des rêves, cette nuit, Antoinette. Je t’embrasse. Bon voyage de vacances, ma secrétaire !

 

Albert.      

 

(Suit une interruption de quelques semaines mi cours desquelles la malade est transférée à Beau-Séjour, bâtiment annexe, pour les convalescents de l’hôpital).

 

 

 

Hôpital Beau-Séjour.      

Le 3 août 1961.          

 

Ma chère Antoinette,

 

Voici la scribe de retour et j’en suis fort heureux.

 

Tout se passe bien comme progrès et on te surveille de près.

 

Nous sommes extrêmement occupés à « faire de la place » pour les nouveaux arrivants, c’est-à-dire à faire évacuer ceux qui ont de quoi se sentir à leur aise sur d’autres plans et à caser ceux qui arrivent de la terre et sont encore désorientés dans les sphères.

 

Je t’envoie du « fluide intraveineux », ce qui veut dire une certaine espèce d’ectoplasme qui fortifie le sang, et comme nous avons un contact extrêmement puissant d’âme et de rayonnement, cela est précieux. Nous appartenons à une même famille spirituelle, ce qui crée une union de sang « astral ». Enfin, tout ça fera partie de ton instruction quand tu viendras chez nous. La science avance à grands pas ici comme sur la terre, et même les savants de la terre progressent plus vite dans leur branche en venant ici, l’air y étant plus léger !

 

Au revoir, ma chère sœur ! On te « vitalise », sois tranquille. Et on s’occupe aussi du prochain logis où tu iras après celui-ci et tout sera pour le mieux.

 

Ton frère affectionné, Albert.      

 

 

 

Le 29 août 1961.          

 

(Après une seconde absence du médium.)

 

Ma chère Antoinette,

 

C’est le moment que notre grande secrétaire « se ramène », hein ?

 

Je trépignais d’impatience, mais voilà, on ne peut pas faire comme on veut !

 

C’est réjouissant de te voir si bien en forme en tenant compte des circonstances. Tu verras, on te donnera des forces. Il faudra seulement patienter et tu ne fais que ça. Je suis fier de toi. Tout le monde t’envoie des bonnes choses d’ici, tu sais bien qui, nos vieux amis de toujours. Garde « l’oeil intérieur » bien ouvert ! Si tu savais tout le bien que tu fais quand tu viens vers nous la nuit !

 

Mon affection à vous deux,

 

Albert.      

 

 

 

Le 14 septembre 1961.          

 

Aujourd’hui, je viens seulement te dire un petit bonjour. Nous sommes tous contents de toi.

 

Figure-toi que la vie de la terre ne nous attire plus du tout ! Les « anciens » d’ici, bien souvent, ne se réjouissent même pas à l’idée d’y revenir, mais il le faut, dans bien des cas.

 

Au revoir, mes chères, à une autre fois.

 

Albert.      

 

 

Le 16 septembre 1961.          

 

Voici, ma chère Antoinette, ton petit carnet dans lequel je te raconterai quelques-unes des expériences que je fais dans les mondes où je suis.

 

Je dis « les mondes », parce qu’on me permet de circuler librement dans certaines régions auxquelles je ne suis pas « fixé », c’est-à-dire auxquelles je n’appartiens plus. Elles sont placées, si l’on peut s’exprimer ainsi, au-dessous de la région où je suis arrivé par mon développement. Tu penses bien qu’on ne s’en enorgueillit guère, car ici tout est soumis à l’évolution continuelle de l’âme, par laquelle nos efforts individuels font office de « déblayeurs », mais ne peuvent nous faire « grandir ».

 

Voici ce que je transmets à l’amie Aimée, qui, te trouvant endormie, écrit sagement à côté de ton lit. La suite la prochaine fois.

 

Albert.      

 

 

 

Le 19 septembre.          

 

Et voici la suite :

 

Je suis content. Cela me plaît d’écrire ainsi, comme ça vient. Vous, Aimée, ne croyez jamais que vous captez mal. C’est votre peur obsessionnelle de mal enregistrer qui vous accable. J’en ai parlé à votre maître. Il dit que c’est tout un travail de vous faire croire en vous-même, mais qu’il y arrivera et que vous êtes obéissante. Alors que peut-on vouloir de plus ?

 

Il y a ici un vieux grand-père qui voudrait parler à ma sœur. Il dit qu’il est allemand de Munich. Il ne parle pas bien le français. Il voudrait, Aimée, que vous interprétiez pour lui les sentiments de respectueuse affection qu’il a pour ma sœur. Il dit « qu’il la connaît d’un cours ». (Ici dans l’astral, on donne aussi des cours !) Celui qu’il entend a pour sujet les entraînements fluidiques. Les soi-disant « morts » y apprennent comment se rendre sensibles et compréhensibles aux « vivants » dont certains, à l’heure où leur corps est endormi, peuvent participer à ces leçons. On peut avoir, entre les deux mondes, de bien fructueux échanges de conscience, superconscience et inconscience ! « L’inconscient » est un instrument si merveilleux que lorsque la science sera arrivée à mieux le comprendre elle n’en croira pas ses yeux !

 

Au revoir, mes bonnes filles, à une autre fois.

 

Albert.      

 

P.S. – L’Allemand s’appelle « Heinrich ». Envoyez-lui un petit salut amical en retour. (Nous le faisons aussitôt en pensée).

 

 

 

Le 21 septembre.          

 

Me voici auprès de vous.

 

Il y a un tournant qui approche dans l’histoire de l’humanité. Les peuples sont rassasiés et surfaits de ce qu’on leur raconte en politique, et bientôt l’on ne pourra plus guère leur débiter de ces « balivernes » qui ne font de bien à personne.

 

Je suis à même de voir beaucoup d’ici et l’on m’initie aux choses qui se passent « derrière les coulisses des grands mots ». Mais pour cela il faut d’abord que l’on soit détaché des antagonismes de la terre, sinon notre pensée astrale pourrait faire plus de mal que de bien.

 

Car nous « pensons », tout aussi bien que « les terrestres », mais voyant les résultats, nous apprenons à le faire à meilleur escient.

 

Mais en un sens, difficile à comprendre pour le cerveau humain, tout est déjà prévu avant d’avoir lieu.

 

Ceci ne veut pas dire que le libre arbitre n’existe pas, mais qu’il y a un moment où plus rien ne peut être changé aux évènements, par le fait que le libre arbitre individuel ou combiné « a eu lieu » et qu’ensuite la machine des résultats s’est mise en mouvement.

 

Et c’est cette totalité de causes et d’effets qui est visible à ceux qui savent et dont la sagesse se transmet de loin en loin à leurs plus humbles apprentis dont je suis.

 

Le cours des évènements terrestres peut être comparé à celui d’un train. Le « libre arbitre » du mécanicien le met en marche à une minute précise, conditionnée par d’autres facteurs prévus, mais les facteurs imprévus, causes d’un accident, ont eux aussi leurs causes et leurs effets, remontant, si l’on peut dire ainsi, « jusqu’à la nuit des temps », et il y a ici, sur les plans supérieurs, des autorités en la matière, qui, connaissant les âmes, peuvent voir ce que nous appellerions « d’avance » leur direction, à la fois voulue et prédestinée, et les obstacles précis à vaincre pour chacune d’elles, ainsi que leurs luttes, leurs victoires et leurs échecs, qui parfois, quelqu’étrange que cela puisse paraître, sont tous ensemble contenus en un vaste plan, à la fois incomplet et complet, dans lequel chaque dissonance finit par se résoudre en harmonie.

 

Car ce qu’on appelle « le temps » sur la terre a déjà ici, en astral, une tout autre signification, et ne se mesure ni à la montre, ni en termes d’années. À plus forte raison cela est-il le cas dans les régions plus élevées encore et plus proches en même temps de notre Créateur, en tant que foyer central du manifesté et du non-manifesté.

 

En voilà assez pour aujourd’hui.

 

 

 

Le 26 septembre.      

 

À toi maintenant, ma chère Antoinette. La « scribe » (le médium Aimée) a reçu un petit remontant. (Un mot dicté par son maître.) Pour toi, c’est autre chose. Tu passes par une autre voie de souffrance. C’est ton enveloppe terrestre que tu sens flancher. Mais si tu pouvais voir la vigueur de ton âme ! C’est splendide. Aussi te donne-t-on des forces en conséquence, car ton âme est tellement mûre que nous devons maintenir l’équilibre de l’instrument, pour qu’il tienne bon dans les efforts que fait l’âme pour s’en dégager. Ceci demande une explication quelque peu technique. Voici :

 

Quand l’âme est très puissante = corps astral et corps mental bien adaptés au corps spirituel, le corps physique âgé a du mal à contenir les vibrations éthériques qui le relient à l’envergure de l’être qu’il renferme sur la terre.

 

Il faut donc notre aide pour le maintenir en état le mieux possible aussi longtemps qu’il doit encore servir de véhicule à cet être. Et c’est cela que nous faisons. Je puis t’assurer de notre secours constant et efficace dans les limites de ton « inscription sur le registre de la terre ». Tu sais toi-même qu’il y a des limites, mais cela ne te dérange pas beaucoup ! Une certaine liquidation, pas terminée, t’empêche de venir nous rejoindre aussi rapidement que ton être astral le voudrait, en voyant, pendant ton sommeil physique, les splendeurs qui attendent ceux qui sont intérieurement prêts à se séparer de leur vieux corps.

 

ANTOINETTE (au médium) : Demandez à mon frère s’il voit ce qui se passe pour la Société d’Études Psychiques et ce qu’il en pense.

 

ALBERT : Je la vois comme tant de mouvements en cette époque de transition, arrivée à un tournant difficile. Mais nous lui aiderons à retrouver son équilibre et à accomplir sa mission bénie.

 

Tu n’as pas à t’en préoccuper d’autant, mais laisse-moi te dire que dans ton corps invisible tu es de ceux qui contribuent le mieux à construire « l’âge nouveau » de la Société Spirite. C’est fou ce que tu es déjà active et dynamique en dehors de ton vieux corps. On compte sur toi pour quand tu viendras tout à fait. En attendant, ne nous en faisons pas. Il y a un bel avenir en perspective pour ce qui renaîtra de l’enveloppe actuelle désuète de notre Société.

 

Autre chose : Quand tu manques « au rendez-vous » (moment de réceptivité le soir), on te donne une petite « bourrade » dans ton corps invisible et tu es tout de suite présente à l’appel. Ce n’est rien de grave. On n’a pas ici les mêmes sévérités d’horaire que sur le plan terrestre. Et tu n’as rien à te reprocher.

 

 

 

Le 28 septembre.          

 

Ma chère Antoinette, nous aurions bien des choses à discuter ensemble dans le domaine des questions spirituelles. Aimée est en ce moment perplexe et c’est compréhensible, car elle passe par des « tourbillons », mais elle sait bien que cela s’arrangera. Voici son maître qui veut lui enseigner quelque chose. (Suit un message personnel pour le médium, question de travail médiumnique pour une tierce personne.)

 

... Et maintenant, à nous deux, Antoinette, je reprends le fil de l’entretien pour toi.

 

C’est une bonne chose que de te faire examiner pour les symptômes en question, et j’y assisterai invisible. À mon avis, ils sont hélas, inévitables, mais des deux côtés du voile tout sera fait pour te maintenir en aussi bon état que possible et pour augmenter ta vitalité. Je suis chargé de te dire la grande affection des nôtres (famille) ainsi que celle de nos amis communs.

 

 

 

Le 30 septembre.          

 

Ma chère sœur, je te surveille de près et ferai en sorte de diriger les choses pour le mieux (examen médical). Je tâche aussi d’organiser la mise au point du choix du lieu où tu devras aller pour être le mieux soignée. Ce n’est pas encore le moment de déménager d’ici (hôpital). En attendant, repose-toi bien et profite du bon air (fenêtres ouvertes sur le balcon) chaque fois que tu le pourras.

 

Nous avons ici un « prophète » ! C’est un homme qui se croit encore sur la terre. Il est plein de feu et de vaillance, et son éloquence paraît irrésistible à ceux qui l’écoutent. Mais il ne se rend pas compte à quel point c’est factice de vouloir transformer le monde en le menaçant des « Plaies d’Égypte » qui l’attendent. Je dois parfois sourire de son enthousiasme à vouloir épouvanter son entourage. Il n’a évidemment pas tout à fait tort, mais cela ne sert à rien.

 

AIMÉE : Sur quel plan se trouvent ces êtres ? Je croyais que vous viviez dans une sphère où l’on voit plus clair ?

 

ALBERT : Vous avez raison de me le demander. Je me trouve en travailleur dans cette zone pour éclairer ceux qui se préparent à monter dans la suivante, et le cas de cet homme doit à la fois les faire réfléchir et servir de sujet d’étude à ceux du plan qui est le mien et qui, invisibles, assistent à ce que je fais. Inutile de dire que je parle à mes camarades sous forme d’ondes mentales que « le prophète » ne peut capter, car on ne peine ni ne blesse jamais personne que dans les cas inévitables pour leur propre bien. Je pense que ceci vous a intéressées toutes les deux et je vous dis affectueusement : « À la prochaine » !

 

 

 

Le 3 octobre.          

 

LE MAÎTRE DU MÉDIUM : Nous sommes très proches des habitants de la terre. Le plan terrestre subit en ce moment une désorganisation magistrale. C’est effrayant ce qui se passe dans le bas astral pour insuffler le désarroi aux âmes. Tous ceux qui tiennent bon sont comme des hommes qui ne lâchent pas la corde à laquelle est attaché un navire en détresse.

 

Aimée, ne t’inquiète pas. Je te donne du courage et la force de résister à ta dépression, très forte en ce moment. Ton amie est déjà au-dessus de cette atmosphère étouffante. Elle a même la force de soutenir ceux qui se cramponnent invisiblement à elle et ils sont nombreux à profiter de son rayonnement positif.

 

Son frère est en même temps son guide. Ils appartiennent à un même groupe d’âmes. Toi, tu n’en es pas, mais tu les aimes d’une grande amitié.

 

Il faut absolument que tu arrives à supporter cette nouvelle phase de détresse psychique, mais je vois que tu le fais, ne fût-ce que pour faire plaisir à ton maître. Je vous bénis toutes les deux. Le maître d’Aimée.

 

 

 

Le 7 octobre.          

 

Ma chère et bonne Antoinette, te voilà de nouveau couchée tout le jour !

 

Mais tu penses bien qu’on te soigne depuis ici.

 

Ce n’est pas à nous de faire un diagnostic de ton cas. Nous voyons, de l’invisible, tant de facteurs des corps subtils se mêler aux troubles des corps en chair et en os, que si nous voulions parler médecine, il faudrait constituer dans les universités une chaire nouvelle « pour les médecins de l’au-delà ». Et tu penses ce que ça donnerait comme remue-ménage !

 

Le monde n’est pas prêt pour cela encore. Mais cela ne nous empêche pas de soigner incognito les malades terrestres à notre manière et par nos moyens.

 

Il y a des milliers de médecins ici, et même des chirurgiens qui font des opérations sur le corps éthérique des « vivants », mais tout cela dépend de tant de facteurs parfaitement scientifiques mais encore inconnus de la science officielle, que les termes adéquats n’existent pas encore dans vos dictionnaires médicaux.

 

De toutes façons, tu es sur les deux plans en bonnes mains et, dans ce que je fais pour toi, je suis secondé par plusieurs autres guérisseurs invisibles, qui s’occupent de toi avec sagesse et amour.

 

Je vais te faire des passes sur les jambes cette nuit. Quant aux hémorragies, sans pouvoir les arrêter, nous allons tâcher de les contrôler. Il y a dans un corps âgé moins de ressources vitales, mais c’est compensé, dans ton cas, par l’âme capable de maintenir dans le corps un équilibre émotif et nerveux assez rare chez les vieillards.

 

Je ne crois pas qu’Aimée puisse utilement te magnétiser en ce moment. Mais dans un peu de temps, je crois qu’elle pourra recommencer. À bientôt, mes chères Deux.

 

 

 

Le 10 octobre.          

 

Ma chère Antoinette, c’est mon rôle de te donner confiance en ta capacité de soigner les âmes à distance, sur la terre, et même désincarnées. Il se passe des merveilles dont on n’a pas idée sur le plan terrestre encore, entre les personnes en incarnation physique et celles qui, comme on dit, « ne vivent plus ».

 

Ici aussi, nous avons des médiums qui aident aux désemparés de l’astral à reprendre contact avec ceux qu’ils ont laissés sur la terre. C’est en rêve que la rencontre se fait en général, mais quand les dormeurs se réveillent, non seulement, la plupart du temps, n’en savent-ils rien, mais encore nieraient-ils, s’ils se souvenaient, toute réalité possible de cette expérience, même alors qu’ils en ressentent un réconfort du cœur. Il semble parfois désespérant à « ceux d’en haut » (pour parler comme les incarnés) de ne pouvoir mieux contacter « ceux d’en bas », et nous sommes toujours reconnaissants aux médiums des deux côtés du voile qui arrivent à mettre un peu de clarté dans les âmes attristées qui s’ennuient, les unes de ceux qu’elles ont laissés sur la terre et les autres de ceux qui les ont précédées « sur l’autre bord ».

 

Toi, ma chère Antoinette, médium à ta façon, ne va surtout pas t’imaginer que depuis ton lit tu travailles moins qu’autrefois ! Bien au contraire, je dirais presque que ta claustration physique a intensifié ton activité psychique, que tu en sois consciente ou non.

 

 

 

Le 14 octobre.      

 

(Lettre très brève).

 

Ma chère Antoinette, Aimée est mal en point. Elle souffre du temps anormalement chaud et n’arrive pas aujourd’hui à bien capter un message. Mais cela ne fait rien. Affectueusement.

 

Albert.      

 

 

 

Le 21 octobre.          

 

Aujourd’hui nous sommes trois : nos amis Monchâtre et moi. Je leur permets de vous « regarder » à travers mon aura, c’est-à-dire à travers la concentration de mon fluide sur vous deux. On peut le comparer (en quelque sorte) à une vision par télescope.

 

« Jean d’Aigle » a changé du tout au tout. Il est aussi vigoureux ici qu’il été frêle de santé sur la terre. Nous sommes bien contents de nous retrouver, car nous avons toujours beaucoup à nous dire et les conversations intéressantes ne chôment pas. Toi aussi, Antoinette, tu parles souvent avec eux quand tu viens ici la nuit, mais dans ton état éveillé, ils peuvent moins distinctement te contacter que moi, qui suis à la fois ton frère, ton guide, ton « ange gardien » (!) et ton magnétiseur. Quand tu es ici, avec nous, tu as bien de la peine à réaliser que tu n’es pas en si bonne santé dans ton corps terrestre. Cela te fait parfois presque rire.

 

Mais chaque matin, tu rentres bien sagement dans ton enveloppe pour supporter encore une journée de faiblesse et de maladie, journée qui sera tracée de ton registre de vie le soir venu.

 

Aimée, votre médiumnité progresse à grands pas, mais vous ne comprenez pas bien votre condition de demi-transe à l’état éveillé. J’ai la permission de votre maître de vous en faire un petit schéma. Le voici. (Suit un dessin symbolique, représentant l’état de demi-sommeil et l’état de veille du médium en partie conscient et en partie inconscient sur le plan physique et le plan astral à la fois.)

 

... De là votre étrange impression obsédante « d’inventer vous-même ce que vous transmettez ». Mais nous savons mieux !

 

Amitiés, mes chères. Également des Monchâtre qui ont assisté à tout l’entretien.

 

 

 

Le 24 octobre.          

 

Me voici, Antoinette. Je suis très content de ta manière d’envisager les choses. (Certaines conditions privées.)

 

Il y a ici une dame dont tu t’occupes quand tu quittes ton corps physique la nuit. Elle vient de la Guadeloupe. Elle me prie de dire son affection « à ta personne de jour ». Elle a 48 ans et elle est morte d’un accident. Elle s’appelle Madeleine. Son mari est « mort » aussi, mais ils ne se sont pas encore retrouvés. Ça prendra quelque temps. Au revoir, ma chère sœur et ma chère scribe, qui écrivez à une vitesse de 200 km à l’heure (parce que la fin de l’heure des visites approche).

 

 

 

Le 28 octobre.          

 

Me voici, ma sœur. Aimée est obéissante maintenant. Elle réclame elle-même son carnet fatidique, tout en pensant à part soi : « Ça y est, il faudra de nouveau que je m’y mette, sans jamais savoir si je capte bien ce qu’il dit. » Ah ma bonne Aimée, si vous saviez comme on rit ensemble de vos doutes quand on se rencontre la nuit ! Mais vous êtes bien brave d’être d’accord d’écrire quand même, comme l’on marche à tâtons dans un brouillard épais, sans jamais avoir l’assurance complète vous-même du bon médium que vous êtes. Heureusement que ma sœur ne doute pas un instant de vos capacités. Nous sommes aujourd’hui deux « en visite » ici. J’ai amené un camarade et ami, Emmanuel Kalkberg, Allemand qui s’est toujours intéressé à ces choses dans sa vie terrestre et peut maintenant, sous ma direction, s’en donner à cœur joie à observer des phénomènes passionnants. Il est par ailleurs quelque peu Freudien, et cela influence son point de vue.

 

... Il t’examine à la loupe psychique, Antoinette. Il n’arrive pas à découvrir dans ton aura la moindre trace d’un complexe ! Il n’a encore jamais rencontré ça...

 

Maintenant, c’est le tour d’Aimée... oh la la !... que de découvertes... Mais je lui défends de s’occuper de l’inconscient de notre scribe. Que ce soit son maître ou personne. Pas vrai, Aimée ? Kalkberg fait dire à « Fraulein Antoinette » qu’elle est un « miracle d’équilibre ». Alors encaisse le compliment.

 

Affectueusement, Albert.      

 

 

 

Le 31 octobre.

 

Une bonne nouvelle, Antoinette. Il y a ici 3 âmes, promues plus rapidement à monter dans une autre sphère grâce à tes patients efforts (pas connus de ta conscience de veille) à leur démontrer certaines choses relatives à leur état désincarné. Ces progrès évolutifs sont plus marqués sur nos plans que dans le monde physique. C’est toujours un grand encouragement.

 

 

 

Le 2 novembre.          

 

Albert est présent à son poste émetteur. C’est beau, cette régularité des participants !

 

Il y a un homme ici nommé Raymond. Très mal en point. Il appelle tout le temps sa mère, dont le fluide le soutenait sur son lit de mort. Il faut lui aider, Antoinette et Aimée. Unissez-vous à mon appel intérieur de secours pour lui. (Nous le faisons aussitôt en pensée...)

 

Voici le secours... Il vient une femme qu’il a beaucoup aimée sur la terre, et qui est morte avant lui. Elle s’appelle Alice. C’est son âme complémentaire. Ils sont heureux et partent ensemble la main dans la main. Le moment de la rencontre était possible. Nous avons pu, ensemble, contribuer à le réaliser. Et voici encore un « Victor », un Italien, qui remercie pour « de l’aide donnée à sa mère » et apporte des fleurs.

 

Au revoir, mes Chères, à bientôt.

 

 

 

Le 7 novembre 1962.          

 

Antoinette, me voici avec un nommé Antonius (ou « Aloysius », le médium n’arrive pas bien à capter le nom).

 

C’est un prêtre. Il dit qu’il te connaît d’une incarnation en Égypte. Il demande si tu t’en souviens. Je lui dis que la mémoire des autres vies fait quelquefois défaut même à ceux qui y croient. Il ne comprend pas ça. Il dit : « Mais voyons, puisque moi je me souviens !... » Je lui dis que ça ne veut pas nécessairement dire que l’autre doive également se souvenir. Il ne comprend toujours pas. Il était prêtre en Italie, à Livourne, dans sa dernière vie terrestre. Mais en Égypte, dit-il, il était un scribe, du temps de César.

 

AIMÉE (à part soi)... et de Cléopâtre !

 

ALBERT : Parfaitement. Mais ma sœur n’était ni César, ni Cléopâtre.

 

Maintenant « Tonius » dit qu’elle était sa femme. C’est possible, je n’ai pas vérifié, mais en tous cas maintenant, elle ne l’est plus. Il est tout agité de ce qu’elle ne se souvienne pas de lui. Envoie-lui une bonne pensée, Antoinette, dis-lui ce que tu veux en esprit...

 

Maintenant, il est « tout chose »..., Il dit que ça lui réchauffe le cœur. Eh bien, tant mieux, qu’il se réjouisse ! Je lui explique que les âmes qui se veulent du bien sont toujours proches les unes des autres, même quand elles ne se souviennent pas de s’être rencontrées. Alors, le voilà tout réconforté.

 

Voyez-vous, il faut bien rire un peu, même en astral, mais sans jamais y mettre du sarcasme ni la moindre pointe de méchanceté, car ceci crée aussitôt de vilaines ombres que nous pouvons voir. Mais la taquinerie bienveillante ou la perception du comique en toute cordialité détend les êtres et rapproche même ceux qui rient des objets de leur contemplation amusée, et vice versa.

 

 

 

Le 9 novembre.          

 

Je suis content de toi, Antoinette. Tu continues à bien te tenir. Bon, alors selon toi « ce n’est pas un mérite ». Appelons-le alors « une attitude spontanée de ton âme »...

 

Il n’y a pas à dire, le spiritualisme fait évoluer les âmes, ne fût-ce qu’en leur enlevant la peur de l’au-delà. Mais évidemment que pour les spirites aussi, il y a une échelle à gravir dont les premiers échelons comportent souvent des dangers. Ainsi, je vois, hélas, que bien des choses plus ou moins malfaisantes ont lieu en certains cercles spirites, par exemple en ceux où l’on s’amuse à évoquer tous ceux qui voudraient bien venir, et ceci non en un but de contact fraternel, mais tout bêtement « pour voir ce qui va se passer ». Ah oui, alors il se passe quelque chose et l’on peut encore être content si l’on échappe à de graves dangers !

 

Voici par exemple un petit groupe de curieux qui font tourner les tables et frissonnent entre les rires et les fou-rires déclenchés. La grand’mère de « X » épelle ce titre de parenté. « X » lui pose des questions. C’est flou, mais on persiste... Vu de notre côté un esprit espiègle a été pris par une espèce d’aspiration – dans le fluide collectif des expérimentateurs. Il bavarde, il commence par s’amuser lui aussi. Mais bientôt les choses changent... Il voudrait se dégager, ne le peut plus... Parfois, nous jugeons bon d’intervenir. Mais la séance continue... Un autre esprit prend la place du premier, dégagé, mais presque asphyxié par le tourbillon terrestre. Cette fois, ce n’est plus un esprit bêtement farceur. C’est un « occultiste ». Il « sait quelque chose » et il s’en vante. Mais il n’est pas « propre ». C’est un aventurier des sphères. Il débite des lieux communs sur l’astrologie, la chiromancie, que sais-je. Il se donne un nom qui sonne bien. Parfois même, il ose se nommer « un maître ».

 

Vous voyez où cela mène et quel tort immense cela fait aux réunions sérieuses, précédées d’une prière pour la protection de tous les assistants, et le secours pour une entr’aide véritable en cette rencontre qu’on n’a pas le droit de prendre à la légère, pour laquelle on doit se préparer individuellement et collectivement avec respect et amour.

 

Il faudra malheureusement que bien des erreurs se commettent encore avant que les gens aient appris de quoi il en retourne et comment et dans quel esprit s’approcher de ce terrain.

 

Mais malgré tout, la fusion des deux mondes approche à grands pas.

 

 

 

Le 14 novembre.          

 

Je suis extrêmement occupé à « fourbir » les âmes de quelques désincarnés qui doivent apprendre à accepter leurs torts terrestres comme étant la cause de leur pénible condition sur l’astral. Mais il est encourageant de se rendre compte, très souvent, des progrès rapides une fois la leçon humiliante apprise et acceptée de plein gré. Il y a sur terre l’idée fallacieuse d’une grande différence entre les deux mondes. En réalité, il y a une grande ressemblance, avec ceci de particulier, comme déjà expliqué dans mes livres précédents, que la condition intérieure fait ici fonction de condition – donc d’évènement – qui semble se passer au dehors. Et cela immédiatement et non pas, comme sur le plan terrestre, en quelque sorte au ralenti, à répercussions souvent très retardées dans le monde de la matière. Ici, une compréhension, longtemps attendue sur la terre, peut surgir avec la rapidité et la force d’un véritable miracle, mais là encore, cela ne se peut que parce qu’un karma psychique d’incompréhension est arrivé à son terme et que l’obstination consciente ou inconsciente de l’être s’est épuisée. Ce qui donc sur la terre se nommerait une conversion se fait ici sous forme d’un afflux venant de l’intérieur de l’être, de ses propres forces d’amour qu’il peut, maintenant qu’elles ont été débloquées, rayonner autour de lui.

 

Tout ceci, bien entendu, en relation exacte avec son évolution totale et ses possibilités de comprendre et d’accepter la souffrance qui purifie et la loi karmique qui, sur le plan terrestre, l’atteindra en une répercussion exacte des délits commis, cela malgré le progrès astralement réalisé et les qualités morales qui en découleront dans ses prochaines vies sur la terre.

 

Ainsi par exemple, deux ennemis complètement réconciliés dans les mondes invisibles seront remis en présence l’un de l’autre en une nouvelle vie terrestre, soit comme des inconnus, soit au contraire comme membres d’une même famille, et il se peut alors qu’un « lien d’ambivalence » les fasse cruellement souffrir l’un de l’autre, soit par incompatibilité caractérielle, soit par des difficultés provenant des circonstances que l’on appelle « extérieures », et cela justement parce que, dans leur nature véritable, un lien profond a déjà été réalisé sur l’astral. Ceci n’est qu’un exemple parmi des milliers qui, vus de l’intérieur, ont une valeur positive, mais qui, du point de vue simpliste de la grande majorité des humains, sont regardés trop souvent comme l’effet de « l’injustice de Dieu ».

 

Bien transcrit, Aimée ! Mon mental s’est servi de votre réceptivité en ce domaine sans que votre « tremblotement psychique » y fasse la moindre opposition, ni ne croie « avoir inventé ça tout seul ».

 

 

 

Le 16 novembre.          

 

On va se dépêcher ! La scribe est aux abois, car la sévère infirmière s’apprête à chasser les visiteurs qui s’attardent encore. Vite, vite ! Du cent à l’heure !

 

Encore tout juste le temps de faire passer les Monchâtre qui sont présents, avec l’ami Montandon. Il y a des fils qui nous relient de si près que, bien des fois, quand le « vent est favorable », ils assistent à nos entretiens, même sans être appelés à se faire connaître. Mais aujourd’hui, Jean d’Aigle veut dire son mot. Le voici :

 

Jean d’AIGLE (Monchâtre) : Ma chère grande Amie, que toute mon affection vous parvienne ainsi que celle de ma femme, qui est on ne peut plus heureuse de vous « rencontrer » ! Tout va bien pour nous. Affectueusement à vous et à notre chère amie « Aimée ».

 

Et voilà la fin pour aujourd’hui. Bravo, ma scribe, ça a bardé !

 

 

 

Le 21 novembre.

 

Je suis là, bien avec vous.

 

Il faut comprendre que quand je dis « là », ça se passe à travers vos antennes subconscientes, atteignant votre conscient. Mais tout ça, ce sont des termes qu’on emploie faute de mieux. On a beau être plus versé en psychologie qu’autrefois, on sait quand même encore bien peu de choses concernant les zones de vie qui entourent et interpénètrent la planète et les différents modes d’existence des êtres... Ainsi, comment expliquer au cerveau humain que nous autres, de l’astral, ne dépendons d’aucun moyen de transport pour arriver jusqu’à vous ? Ainsi, tenez, dans cette chambre d’hôpital, les portes ne sont jamais ouvertes ni fermées aux nombreuses entités invisibles, qui vont et viennent à travers la muraille, laquelle leur est aussi perméable qu’une éponge l’est à l’eau. Il y en a qui viennent spécialement pour toi, Antoinette, soit pour t’encourager, soit pour te demander du secours. D’autres sont là pour ta pauvre compagne de chambre, d’autres encore par intérêt général pour les conditions du plan terrestre par rapport à celui qui est le leur actuellement. Et enfin, il y a toujours la foule anonyme des êtres qui traversent ce bâtiment comme des centaines de voyageurs ou de promeneurs traverseraient un parc ou, dans une gare, la salle des pas perdus.

 

Et tout ça, invisiblement, sent et pense et vibre et se réjouit et pleure et essaie de parler et de contacter des êtres chers, sans comprendre pourquoi ceux-ci ne réagissent pas...

 

Voici une des raisons pourquoi je profite si volontiers de l’état de légère « dépolarisation physique » du médium Aimée pour donner à certains désincarnés, qui m’accompagnent ou s’arrêtent, intéressés, auprès de nous une leçon de communication astre-terrestre qui peut les encourager dans leurs propres tentatives de se communiquer. Au revoir, à bientôt.

 

 

 

Le 23 novembre.          

 

Me voici accompagné de mon vieil ami Montandon. (« Vieux », c’est façon de parler, il est plus jeune d’allure que moi.)

 

MONTANDON : Oh non ! (rit).

 

ALBERT : Oh si ! (taquin).

 

MONTANDON : Alors c’est parce que je travaille moins que vous.

 

ALBERT : Là encore, c’est relatif. On fait chacun ce qu’on peut et ce qu’on doit.

 

MONTANDON : Je vous vois, chère Amie, toujours la même et maintenant bien frêle sur le plan physique, mais combien forte et énergique quand vous paraissez, la nuit, chez nous. On voit que vous vous y connaissez en adaptation à nos lois.

 

ANTOINETTE : (Paroles reçues médiumniquement, 1re fois que le médium les entend.) Et moi qui n’en sais rien !

 

MONTANDON : Et pourtant, c’est un fait. Vous pensez bien que je continue mes études ici, et avec combien de fruit. Au revoir, chère amie, et vous, cher médium, merci de la transmission. On est content de vous.

 

ALBERT : Ça y est ! Le voilà qui s’en va. Pourquoi si pressé ? Sans doute pour noter ses constatations sur cette expérience scientifique.

 

Je reste encore un petit moment. Vous voyez comme nous sommes tous ensemble vivants ici. Ah ! Aimée, vous êtes contente, n’est-ce pas ? Vous sentez que ça a bien marché.

 

AIMÉE : Oui, Monsieur Pauchard.

 

ALBERT : Appelez-moi Albert tout court. On se connaît assez bien pour ça.

 

AIMÉE : Merci, Albert-tout-court !

 

ALBERT : Et maintenant, mes chères, au revoir, à la prochaine fois.

 

 

 

Le 5 décembre 1961.          

 

Voici la scribe rétablie de sa grippe ! Il était temps. Bonjour à toutes les trois. Je serre cordialement la main à Madame H... et la remercie pour ces nouvelles de notre Société, nouvelles qui correspondent à ce que nous discernons d’ici concernant ses problèmes. Il va pouvoir aller, ce char conduit par un énergique cocher. Vous pensez bien que je m’y associe de toutes mes forces et même que nous sommes plusieurs à le faire. Mais ce n’est pas facile d’influencer les esprits absorbés par les grands soucis de la terre. Tout sur la planète semble parfois aller « aussi mal que possible dans le pire des mondes », mais en voyant un peu plus loin, on ne peut être aussi pessimiste sur nos plans. C’est une mauvaise passe, mais le soleil reviendra. Affectueuses amitiés. Albert.

 

 

 

Le 7 décembre.          

 

Mes chères deux. Chaque fois que la scribe vient te voir, Antoinette, je la rejoins d’avance sur son parcours pour préparer le « sans-fil » à capter notre entretien.

 

Et c’est bien un entretien, quoiqu’il semblerait que je sois seul à parler. Voilà des années, ma sœur, que toi et moi bavardons ensemble, et cela sans que toi tu ouvres physiquement la bouche. Notre échange de pensées est constant, même alors que tu ne crois absolument pas t’adresser à moi.

 

C’est une question de communion d’âmes entre nous.

 

Je n’ai pas besoin de « venir ». En un certain sens, j’y « suis », mais dois tout de même me « localiser » chaque fois que ton aura déménage avec ton corps physique en un autre bâtiment.

 

En un sens, pour parler des hôpitaux, nous arrivons à mieux influencer les malades hospitalisés que ceux que l’on soigne à domicile. Ceci parce que, dans leur ambiance familière, les malades se sentent sans cesse tentés de s’occuper plus activement qu’ils ne le devraient de leur entourage, tant personnes que choses. Aussi, le courant de leur pensée est-il sans interruption en quelque sorte sujet à des « remous » qui nous empêchent de les apaiser comme nous le voudrions. Le sentiment de responsabilité en tant que citoyen, mère de famille, que sais-je encore, a tendance à s’exaspérer d’une inaction forcée, alors que dans un établissement hospitalier, on s’abandonne mieux, faute de ne pouvoir faire autrement, à son état de passivité forcée, parfois même avec le plus grand soulagement.

 

À ceci s’ajoute l’obéissance aux médecins et aux infirmières, qu’on peut aimer ou ne pas aimer suivant le contact des caractères, mais qu’on est bien obligé de respecter pour le travail qu’ils accomplissement et le dévouement nécessaire à leur tâche.

 

Les problèmes journaliers s’estompent et, dans la mesure où la souffrance du corps le permet, une espèce de langueur salutaire se met à la place de la tension coutumière, provoquée par les incidents journaliers de la vie et des problèmes qu’ils posent. Aussi, nous autres, invisibles, pouvons-nous plus facilement pénétrer l’astral de tels corps par des effluves bienfaisants et fortifiants et provoquer une meilleure confiance en l’avenir. Je sais bien qu’il y a des exceptions à la règle : il y a des êtres dont les circonstances familiales leur donnent les plus graves soucis et un désir fébrile de retourner à la maison, mais même eux, dans leurs moments de demi-sommeil, peuvent mieux profiter de leur repos forcé que chez eux et ceci est déjà énorme. Je parle pour l’avoir vu et tous les médecins invisibles abondent dans mon sens.

 

Puis il y a ceux qui comme toi, Antoinette, ont suffisamment de paix intérieure pour venir en aide, sans même le savoir, aux effluves qui se dégagent du personnel soignant, qu’ils encouragent et apaisent par leur confiance. Accepte donc ta présence ici en plus de la raison physique évidente, comme une espèce de tâche, en quelque sorte de « catalysateur » invisible, extrêmement utile dans un milieu où tant de souffrance physique et morale remplit l’atmosphère jour et nuit.

 

Tu as été dotée dans cette vie d’une bonne dose de bon sens, de sérénité placide et d’humour. Je sais bien que tu ne t’en enorgueillis nullement et ne prendras donc pas mes remarques pour des « compliments » (qui seraient parfaitement ridicules entre un frère et une sœur). Non, reste assurée que ce que je te dis de tes qualités et capacités est parfaitement objectif et justifié et que je ne m’amuse pas à « t’en faire accroire ».

 

Voici venue la fin de ce premier petit carnet. La scribe pourra commencer le second mardi prochain et j’espère avoir encore bien des expériences de travail à vous communiquer.

 

Au revoir donc, à la prochaine fois.

 

ALBERT.      

 

 

 

Le 19 décembre 1961.          

 

LETTRES À DES AMIES.

 

À M.S.

 

        Ma chère élève,

 

Il faut que vous sachiez qu’un certain travail de « déblayage astral » affecte en ce moment, une fois de plus, vos organes physiques, et vous êtes trop avancée en connaissance spirituelle pour ne pas comprendre que ces choses-là, quelque pénibles qu’elles soient, ne sont pas un mal, bien au contraire. Ceci cependant à condition de s’y soumettre volontairement, par une acceptation complète et cela en même temps qu’on emploie de bons moyens sur le plan physique pour activer la guérison sur ce plan.

 

Car, quand on voit, comme nous le voyons ici, les bienfaits du nettoyage astral et éthérique, il y a vraiment de quoi se réjouir au lieu de se décourager.

 

Vous faites de grands progrès dans cette incarnation terrestre et plus d’un prochain est secouru par le travail intérieur que vous faites pour lui. Sachez que mon intérêt affectueux vous accompagne en tout ce que vous faites, car nous sommes reliés par un fil ténu mais solide de bonne volonté et d’affection dans le service qui est le nôtre. Il y a « beaucoup de demeures dans la maison de mon Père », comme vous le savez, et vous et moi, nous nous trouvons dans la même.

 

Votre guide et ami, Albert PAUCHARD.      

 

 

 

Pour Mme de M.

 

        Chère Amie,

 

Je ne puis que vous dire : « Prenez courage et ayez confiance en Dieu, car à Dieu tout est possible. » Je suis souvent auprès de vous en présence invisible pour vous donner des forces et surveiller votre développement intérieur. Le médium qui écrit capte bien les effluves de pensée que je vous adresse avec toute mon amitié.

 

Albert PAUCHARD.

 

 

 

Pour A.F.

 

        Ma chère amie A.

 

C’est votre ami Albert Pauchard qui vous écrit ce petit mot.

 

Je suis bien loin de vous oublier. On n’oublie jamais ses vieux amis et souvent je viens « guigner » un peu ce que vous faites, vous et C., qui est bien souffrante dans ses vieux jours. Mais quand on a mené une vie aussi courageuse et remplie que vous deux, on s’habitue mieux à la détresse du corps et à son insuffisance physique que ce n’est le cas pour ceux qui sont choyés et dorlotés.

 

Aussi n’ai-je pas besoin de vous dire : « Prenez courage », car vous êtes pleine de courage et aussi de lumineuse bonté, mais évidemment que c’est dur, ces efforts constants pour se maintenir à la hauteur de sa tâche, pour ne pas faiblir, alors qu’un être cher dépend de vous.

 

Si cela peut vous faire plaisir, je vous dirai, ce que vous savez déjà, que vous êtes entourée d’amis invisibles qui vous guident et vous aiment et dont je suis.

 

À vous de cœur.

 

Albert PAUCHARD.      

 

 

 

Le 30 décembre 1961.          

 

Me voici bien proche de vous deux en cet avant-dernier jour de l’année, et vous pensez bien que je ne suis pas seul.

 

Antoinette, tout notre groupe s’associe à mon message. C’est un peu comme une « transfusion de sang astral », car chacun des participants déverse par mon moyen, son amitié en ton aura et tu reçois ainsi des effluves variés mais combinés, qui te sont sûrement bénéfiques.

 

Pour Aimée également, notre amitié, surtout celle des Monchâtre, qui ne l’ont pas oubliée.

 

Il y a ici une petite fille, Antoinette, qui t’apporte, avec une révérence à l’ancienne mode, un petit bouquet de fleurs. Elle se nomme Hélène et je la vois pour la première fois. Elle veut réciter un poème : « Voici Noël, ô douce nuit », pour te faire plaisir...

 

Le monde est plein de notes discordantes qui nous parviennent en vibrations peu harmonieuses, mais heureusement que les harmonieuses sont tout aussi nombreuses que les discordantes et les dépassent en puissance. Il y a donc tout lieu d’espérer en un avenir meilleur pour le monde, et les oracles astrologiques, tout en n’ayant pas tort en principe, ne savent certainement pas tout.

 

Voyez-vous, pour vraiment pouvoir juger du bon, du moins bon et du mauvais en toute équité, il faudrait être autrement sage et clairvoyant que nous le sommes encore, et bien des surprises attendent ceux qui s’érigent en juges intransigeants. Mais j’admets qu’il n’est pas facile de faire le tri !

 

Et maintenant, ma chère sœur, je te donne pour cette nouvelle année imminente une dose supplémentaire de mon affection et de mon secours de magnétiseur, et à vous aussi, ma chère Aimée, mon bien cordial sentiment d’amitié, et puisse la « scribe » faire son office avec plein succès en 1962 !

 

ALBERT.      

 

 

 

Le 11 janvier 1962.          

 

        Ma chère fille Antoinette,

 

Celui qui te parle, tu le devines, est ton père. Oui, Albert est ici également, et il m’a permis de l’accompagner pour te regarder. C’est tout spécial, ce qui se passe... Je ne suis pas comme toi... et pourtant je suis là, bien solide, et tu ne me vois pas. C’est encore autre chose que quand je te vois à d’autres moments... Albert m’explique que dans les autres moments, tu es comme nous sommes, mais que quand tu es réveillée physiquement, tu n’en sais plus rien ! On n’est jamais trop vieux pour apprendre, n’est-ce pas ? Et te voilà toute vieille, ma petite Antoinette, et moi, ton papa, pas tant vieux que ça. Mais qu’est-ce qui est vieux et qu’est-ce qui est jeune, après tout ? Je dois partir... Je t’embrasse... Papa.

 

Quelle surprise je t’ai faite, hein, Antoinette ? Les conditions étaient favorables pour amener Papa et il faut dire qu’il a pu admirablement « tenir le courant » et ne l’a pas lâché jusqu’au moment où, voyant qu’il ne pouvait presque plus se maintenir en concentration sur le plan terrestre, je lui ai permis de se déconcentrer, ce qui équivaut à « partir ».

 

Oui, Antoinette, je vois ce qui te tourmente en ce moment. On fait ce qui est nécessaire pour bien arranger la chose. Il faut te faire une raison et ne pas vouloir à tout prix obtenir des résultats qui, vus d’ici, ne seraient pas nécessairement favorables.

 

Voilà la scribe toute essoufflée d’avoir dû « faire passer » quelque chose dont elle ne savait pas un traître mot. « Quelle responsabilité ! Quelle tâche insupportable ! Que ne suis-je médium en transe, incapable de me demander si ma crispation involontaire ne brouille pas l’exactitude de la réponse ! » Toujours le même problème de conscience, pas vrai, Aimée ? Mais ma pauvre fille, si vous étiez médium en transe, qui donc vous remplacerait à la place où l’on a besoin de vous ? Le message a parfaitement passé et ma sœur est rassurée d’autant.

 

Voici votre oncle Édouard... Il vous embrasse, il est content, mais ne peut pas rester, ne peut que jeter un coup d’oeil sur vous.

 

 

 

Le 16 janvier.          

 

Antoinette, je vois en ton aura terrestre un dégagement progressif de tout ce qui n’a plus de valeur vitale pour elle. Cela se fait pour chacun avec l’âge et c’est bien ainsi, ça déleste les corps subtils.

 

Pour toi, je puis lire en ton aura comme en un livre ouvert, par affinité d’abord, par développement astral et mental ensuite, et surtout parce que tel est le chemin individuel que je dois suivre.

 

A rivederci, mes amies !

 

ALBERT.      

 

 

 

Lettre pour Mme J.          

 

Vous êtes récipiendaire d’un très grand secours. Soyez-en certaine et mettez-vous en état de réceptivité soir et matin à 7 heures pendant 10 minutes de temps. Aspirez alors les forces d’en haut avec votre âme et croyez au Christ, qui ne vous abandonne pas et dont les serviteurs vous entourent de Son rayonnement de secours. Ceci est écrit par votre ami des sphères.

 

Albert PAUCHARD.      

 

 

 

Le 23 janvier.          

 

Me voici avec Julien Monchâtre. Nous nous unissons à la bonne entente qui vous unit. Cette force combinée est très bonne pour la chambrée, car nous pouvons ainsi rayonner en elle, dans la mesure où les auras de ces dames, inconscientes de notre présence, l’acceptent et qu’il nous est possible ainsi de purifier « l’air émotif » des effets nocifs laissés par les pensées de découragement et de tristesse, soit des malades elles-mêmes, soit de leurs visiteurs astraux, souvent pas méchants du tout, mais « collants » et « crampons ». Certains s’installent même en vieux habitués auprès de celles qui les attirent par des émanations quelque peu semblables, sans même qu’il y ait eu de rencontre terrestre entre eux. Il y a ici, par exemple, un vieux monsieur que je n’arrive pas à déloger. Il dit qu’il y est très bien. (« J’y suis, j’y reste. ») Il faudrait qu’il comprenne qu’il pourrait se rendre très utile en essayant de rire un peu, au lieu d’exhaler des pensées sombres. Tâche de lui parler astralement, Antoinette, et vous aussi, Aimée. Qu’il devienne un bon samaritain invisible dans ce dortoir et on lui permettra d’y figurer. Son nom est « Harold Jester » et c’est un Américain du Nord. Il a joué du violon, paraît-il, dans sa dernière vie terrestre. Qu’il demande un violon astral et vienne employer ici son très agréable talent. On lui en saura gré et il deviendra heureux lui aussi. Julien et Albert vous saluent.

 

 

 

Le 25 janvier.          

 

Que ne puis-je te dire, Antoinette, que tu seras bientôt guérie et capable de rentrer chez toi ! Mais ton bon sens me croirait-il, si je le disais ?

 

Les symptômes en question, tout en étant affaiblissants, sont par ailleurs un moyen de soulager ton organisme de certaines congestions locales qui, sans eux, te feraient souffrir. Mais te vois-tu dans ces conditions seule, ou presque tout le temps seule dans ton appartement ? Non, n’est-ce pas ?

 

L’âge et sa faiblesse aidant, tu risquerais des accidents, des chutes, des malaises et des angoisses.

 

Ne craignez pas, Aimée, que ma sœur s’effraie de ce que je viens de lui démontrer, car au fond elle le sait depuis longtemps. Mais il y a évidemment pour chaque être et, à plus forte raison un être énergique comme elle, des moments où l’on a peine à supporter la pensée de ne plus pouvoir retrouver les forces, l’activité et l’ambiance d’autrefois. Vous-même commencez déjà peu à peu à vous en rendre compte et à vous préparer à ce « long et beau voyage vers d’autres rivages », comme on dit. Je le vois en vous examinant de plus près. Si seulement l’homme voulait comprendre combien il est nécessaire de se dégager d’avance, ou plutôt de permettre à la nature de le dégager peu à peu du corps terrestre, et de s’accorder en même temps à ce qui, en lui, ne vieillit ni ne meurt jamais. Cela viendra un jour pour tous.

 

 

 

Le 1er février 1962.          

 

Aimée, vous avez eu raison de ne pas essayer d’écrire l’autre jour. En présence de l’autoritarisme silencieux de cette visiteuse, qui ne voulait pas s’en aller, vous n’auriez rien pu transmettre du tout. Et votre fluide magnétique, déjà éprouvé, aurait doublement souffert des courants contraires, car, quand vous écrivez, étant légèrement sortie de votre corps, même à l’état conscient, toute contraction pour vous protéger d’un fluide contraire vous aurait nui.

 

Mes amitiés à l’ami A. ici présent. Je me rends très bien compte de ce qui se passe pour sa femme. Elle voudrait être guérie plus rapidement, mais c’est long. Il y a une grande fatigue et certains organes fonctionnent trop lentement. Il lui faudrait un « coup de fouet magnétique ». Ces sortes d’état sont en grande partie dus à des troubles nerveux et vous, Aimée, grande nerveuse vous-même, n’arriveriez pas à la tirer de là. Il faudrait pour son cas un tempérament calme, en même temps que vigoureux, une placidité à toute épreuve et une connaissance très poussée des courants éthériques dans le corps humain. Ce serait bien pour elle de se faire soigner par un bon magnétiseur. On en trouvera un.

 

Il y a ici un « Philippe » qui voudrait te parler, Antoinette. Je le laisse s’adresser directement à toi.

 

« Je suis un homme anglais, Miss Fauchard. Je vous aime beaucoup. Je vous vois souvent en un autre endroit et vous me faites du bien. Merci. Je suis Philip Reynolds, mort à 34 ans d’une pneumonie. Je suis absolument sûr que vous êtes un ange. Au revoir.

 

– Alors, tu vois ce qu’on te dit ? J’en rougis de plaisir !

 

M. B. envoie à Albert son salut amical.

 

ALBERT : J’en suis très heureux. On ressent ici toute l’affection et les bonnes pensées de nos amis. Elles nous viennent même en force redoublée et on leur en envoie de même « doublement fort ».

 

(Puis, à propos d’une question de magnétiseur pour une malade). Je n’y vois pas d’objection. On pourrait très bien essayer. C’est un si brave homme et il a de la vitalité. J’en conseille l’essai.

 

 

 

Le 6 février.          

 

Me voici, ma sœur. La brave scribe est quand même arrivée au rendez-vous. Je « l’attends » toujours. Entendons-nous : Je suis « là » tout de même, en ma « présence statique », ce qui veut dire en relais direct, permanent, avec le lieu où tu te trouves, mais quand elle doit écrire, je mets un courant spécial qui parle à son inconscient et se manifeste à son conscient en phrases que je contrôle toujours, quelle que soit sa méfiance quant à leur exactitude.

 

Notre frère Marius est ici et voudrait te parler.

 

MARIUS : Ma chère Antoinette, comme je suis heureux de pouvoir te dire un mot ! Je vais très bien et la famille aussi. Je t’embrasse de tout mon cœur...

 

ALBERT : Et voilà ! il n’a pu maintenir la concentration. Il est conscient de ta présence, mais c’est encore autre chose de « tenir le fil » assez longtemps pour pouvoir se faire comprendre.

 

La scribe est en mauvaise posture. Elle a de nouveau trop chaud. Ah, le sale temps genevois, ce « temps doux » à chaque instant en hiver ! Oui, n’est-ce pas, ma pauvre exaspérée ! Non, ne nous faites pas vos excuses. On a beau être de cette ville, on le trouve aussi.

 

En astral « le temps qu’il fait » se compose des émanations des gens. On se sent bien, il fait beau temps. On est mal, le temps est mauvais, ou trop chaud, ou trop froid. Plus on « monte », plus c’est une affaire individuelle, plus on est proche de la terre, plus c’est « collectif ».

 

Au revoir, mes chères. Albert.

 

 

 

Le 13 février.          

 

C’est un peu long, cet état de faiblesse et de dépendance, n’est-ce pas, ma pauvre Antoinette, et on n’en voit pas la fin ! Mais d’ici, on voit autre chose et c’est encourageant. Tu pourrais dire : « Je sais bien que tout est bien ainsi, mais il y a des moments... » Oui, je sais, même pour toi qui le comprends et l’acceptes, il y a « des moments ».

 

Je vais te raconter quelque chose.

 

Il y a ici, comme tu le sais, pour certains d’entre nous la possibilité d’observer les « vagues de destin » des âmes et il m’a été accordé d’examiner les tiennes.

 

En ton incarnation actuelle, tu es une femme épatante et on ne peut presque pas compter les âmes de toutes les espèces, et sur les deux plans, que tu as voulu et pu secourir. Mais dans une de tes dernières vies, tu as été de ceux qui, voulant à tout prix faire un « meilleur monde », n’ont pas hésité à employer la force, ce qui a naturellement causé un certain karma, lequel t’oblige aujourd’hui à te soumettre avec patience à une longue maladie.

 

Et vois les progrès que tu as faits : tu apprends maintenant la patience avec la même volonté tenace que celle déployée dans l’impatience envers les conditions d’autrefois. Et ce qu’il y a de plus merveilleux dans cette histoire, toi qui autrefois décourageais tes collaborateurs par ton intransigeance, tu rayonnes maintenant le courage et l’acceptation, et cela en un lieu où nous autres, invisibles, qui y venons en « bandes de secours », sommes spécialement reconnaissants de chaque coopération terrestre.

 

Ai-je besoin de t’en dire davantage ? Oui, tu « mérites tes galons » et seras surprise et émerveillée des possibilités de service qui t’attendent encore, non seulement dans l’au-delà, mais dans la suite.

 

Ma scribe, oui, vous avez bien pris la dictée. Pour vous aussi l’avenir sera lumineux, à cause de votre bonne volonté, car vous avez payé un karma très astreignant.

 

 

 

Le 15 février.          

 

Aujourd’hui nous voici à trois, Papa, Marius et moi. Et nous nous concentrons ensemble sur toi. Il y a ici, dans la chambre, une atmosphère de bienveillance que nous voulons encore renforcer. La lumière se déverse toujours par tous les canaux accessibles. Il n’y a pas que des êtres lumineux en astral, tu le penses bien, mais une chose est plus « pratique » ici que sur le plan terrestre, c’est qu’on nous classifie d’après les ondes plus ou moins positives que nous émettons, et ce qui est trop lourd « descend d’un étage ». Bien des êtres, en venant ici, souffrent encore énormément des difficultés qu’ils ont laissées derrière eux en quittant leur corps physique. Alors il est évident qu’ils ne parviennent pas à « monter l’escalier avant d’être délestés » et c’est quelquefois long.

 

Parfois aussi les âmes souffrent de leurs fautes commises et n’arrivent pas à s’en consoler. Ces êtres passent par les moments les plus difficiles, mais il faut que nous les encouragions à supporter volontairement ces réactions pénibles jusqu’à leur épuisement, et finalement ils en sont reconnaissants.

 

Papa et Marius sont bien contents d’avoir vu « du dedans » le courage que tu as. Ils n’ont rien dit eux-mêmes, trouvant encore la technique de concentration en langage précis assez difficile à manier. Mais je puis constater leurs pensées.

 

 

 

Le 20 février.          

 

Ma chère sœur, je suis confiant en ta bonne étoile.

 

Tu me demandes ce que ça veut dire ?

 

L’aspect de ton corps astral.

 

Le corps physique bloque.

 

C’est comme une auto qui aurait un épatant moteur dans une carrosserie usée. Bien sûr qu’elle fonctionnera mieux que si elle avait un mauvais moteur dans une carrosserie neuve, mais tu comprends l’exemple ? C’est le meilleur que j’aie trouvé pour l’instant.

 

Et en plus de ça, ton bon moteur astral reçoit de l’essence spirituelle de toute première qualité pour l’alimenter, mais hélas, la vieille carrosserie branlotte !

 

Voici une vieille sœur diaconesse, nommée Ida, qui vient te dire bonjour. Elle s’occupe des malades dans ce dortoir et dit « que tu l’éclaires toujours si bien de ta lampe ». Je t’apporte aussi les affectueux messages de Mlle Keller. Elle va extrêmement bien, mais fait une étape qui l’empêche de contacter en paroles les gens sur le plan physique.

 

Ceci est une question d’emmagasiner assez de force pour faire la plongée dans le brouillard de votre pensée terrestre. Moi, j’en suis un vieil habitué, mais pour d’autres, il faut un entraînement assez long. Voilà, ma chère Antoinette. Merci, Aimée, vous m’êtes très utile. À bientôt.

 

Albert.      

 

 

 

Le 22 février.          

 

Ma chère sœur, bonjour ! La scribe est sur la sellette, l’heure de clôture approchant, mais j’arriverai quand même à faire passer une petite communication. Quelqu’un d’ici voudrait s’y associer. C’est un nommé « Aubert », qui te fait dire qu’il a eu, comme toi, un séjour prolongé à l’hôpital, où, lui aussi, a été très bien soigné. Mais il dit : « Ici, dans ce pays, on est encore mieux. C’est comme un conte de fées, on n’a qu’à souhaiter des choses et elles apparaissent ! » C’est un gros type joufflu et bon enfant, très harmonieux. Il ferait du bon travail s’il n’était pas un peu paresseux. Parfois, je lui dis : « Allez ouste, mon vieux, grouille-toi ! » et alors, (heureusement pour lui), il m’obéit. Maintenant, il veut absolument t’embrasser, Antoinette, « en toute amitié », dit-il, et je le lui permets.

 

 

 

Le 1er mars.          

 

Aujourd’hui, je viens te proposer de me « rencontrer » dans l’astral tous les soirs à 8 heures. Je t’emmènerai alors voir nos amis et diverses choses très intéressantes pour toi, même si tu ne dors pas encore. Ton conscient n’en saura probablement rien du tout, mais c’est un exercice d’intériorisation pour ton être inconscient. Ne t’en fais pas, si tu es interrompue du dehors. Cela se passe quand même au dedans. Donc, tu n’as qu’à penser que tu veux me rejoindre à 8 heures du soir, cette brève directive à ta pensée suffira pour que cela se fasse. Si tu ne te souviens de rien, comme il est plus que probable, cela ne voudra absolument pas dire que rien ne se soit passé, je dirai même qu’il ne faudra jamais essayer de te souvenir. Cela se passe sur un terrain que les efforts de la volonté n’atteignent pas. Et même si quelqu’un te parlait, et que tu devais lui répondre, cela ne dérangerait rien.

 

ANTOINETTE (pose une question à propos de quelqu’un).

 

ALBERT : Absolument exact ! Je le félicite de sa perspicacité. Et je lui aide toujours. Dis-le-lui avec mes amitiés. (Jean B.)

 

 

 

Le 15 mars.          

 

Nous voici de nouveau les trois ensemble. (Médium de retour après grippe.) Le fait d’avoir été sans scribe ne m’a pas empêché, comme tu le penses bien, de te contacter et te soigner. Je n’arrive évidemment pas à te rendre la vitalité d’antan, mais celle de la vie durable est à tel point meilleure, que l’« arbre qui perd ses feuilles » ne s’en plaint pas, n’est-ce pas ?

 

Et puisque tu es encore, pour un temps, utile sur la terre, on ne te permet pas de venir nous rejoindre ici.

 

J’espère pouvoir une fois vous raconter mes expériences avec des intellectuels endurcis que j’ai été voir dans leur condition astrale avant que leurs yeux puissent s’ouvrir à d’autres horizons. Au revoir, à bientôt.

 

 

 

Le 26 mars.          

 

(Message écrit par le médium chez elle.)

 

Ma chère sœur. La scribe a de nouveau été mal en point et ne pourra te rendre visite, mais elle s’est mise à ma disposition pour que je joigne un petit mot au sien et je ne veux pas la désappointer. Nous sommes ici plusieurs à t’entourer de nos radiations curatives, mais l’effet de celles-ci sur ton enveloppe physique est évidemment déterminé par l’activité ralentie de ce corps, de sorte que même ton « aura éthérique » revitalisée ne peut faire disparaître les dégâts. Seulement dans ton cas, cette aura vitale équivaut sur nos plans à un corps vigoureux que pourraient t’envier bien des sportifs terrestres, à condition qu’ils réalisent que leur état physique n’est pas tout ! Ceci dit, au revoir ma brave Antoinette, je t’embrasse.

 

Albert.      

 

 

 

Le 31 mars au Prieuré.          

 

Te voilà en un nouveau site, Antoinette, et je me joins à notre famille terrestre pour t’y souhaiter la bienvenue. C’est bien, comme ambiance psychique. La maison a une aura assez harmonieuse. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les personnes âgées tiennent moins au confort moderne qu’à une atmosphère calme et à des soins affectueux et sûrs. Ce qui te manque en nourriture agréable, tes nièces se chargeront d’y pourvoir. Alors, en somme, je suis content, car il faut envisager les problèmes sous tous leurs aspects et il y a certainement plus de « pour » que de « contre » dans ce changement. Voilà mon opinion qui est peut-être un réconfort pour toi. Ici, comme ailleurs, ton bon et brave rayonnement pourra être utile à l’atmosphère ambiante qui, à son tour, sera bonne pour toi.

 

Beaucoup de désincarnés s’intéressent aux vieillards, car, contrairement à ce qui se fait sur la terre, on fait autant pour les vieux que pour les jeunes dans le royaume de l’âme, où chaque être a la même importance, quel que soit son âge sur la terre. Et donc ceux qui viennent travailler ici pourront, comme dans ton séjour dans l’autre bâtiment, t’enrôler, eux aussi, dans leur armée de secours.

 

La scribe aussi répond bien à cette ambiance. C’était un tour de force pour sa médiumnité que de fonctionner dans les courants astraux et terrestres se croisant dans les couloirs et les dortoirs d’un grand hôpital. Ici, elle semble mieux à son aise et j’en ferai le meilleur usage à l’avenir.

 

 

 

Le 26 avril          

(après absence du médium).          

 

Je suis heureux de retrouver notre scribe auprès de toi.

 

Mais tu penses bien que, quoique muet du point de vue de la plume, je te parlais quand même, et tu me répondais, comme toujours, et même me faisais de longs discours sur des sujets qui te préoccupaient et pour lesquels j’ai pu te donner des conseils dont tu as profité avec intelligence, sans savoir qu’ils venaient de moi !

 

Car, vois-tu, nous sommes composés de couches superposées ressemblant aux pelures d’un oignon. Seulement, chez l’être humain, ces couches s’interpénètrent sans toutefois se brouiller ; donc chacune des pelures de l’oignon que nous sommes profite de ce qui se passe dans les autres. C’est curieux, tout ça, et c’est merveilleux ! Ainsi ton état conscient « périphérique » est pénétré par les couches de conscience sous-jacentes qui, à leur tour, reçoivent certaines émissions de la périphérie. Je sais que tu comprendras tout ceci sans peine par ton intuition. Tu vois comme tout se complète et que chaque être vit dans plusieurs mondes à la fois.

 

Je prends part, comme bien tu penses, à la joie ressentie par vous tous à l’arrivée du nouveau rejeton dans la famille !

 

 

 

Le 1er mai.          

 

Tu ne le sais pas toi-même, ma sœur, mais ton âme a entrepris une lourde tâche en s’affiliant au mouvement spirite, qui exige de ses participants une fidélité et une maîtrise de soi très grandes, mais hélas pas toujours disponibles en bien des membres, d’où des troubles fréquents dans les groupements.

 

Mais il faut toujours se rendre compte que les puissances contraires, dans les mondes invisibles, s’acharnent le plus fortement sur les êtres qui se rencontrent à la frontière des deux mondes, sans, le plus souvent, disposer des connaissances et de l’équilibre nécessaires. Mais c’est tout de même une entreprise tellement magnifique, qu’il vaut la peine de souffrir pour elle, et les générations futures comprendront mieux, je crois, les pionniers spirites d’aujourd’hui, que ne le font celles de l’époque d’intense matérialisme intellectualisé qui caractérise le monde d’aujourd’hui.

 

 

 

Le 3 mai 1962.          

 

Me voici avec une âme en peine qui ne sait encore profiter des bienfaits de son nouvel état. Elle pleure sans discontinuer et appelle son mari qu’elle a laissé sur la terre. Il s’appelle Henri et son nom à elle est Hélène.

 

C’est une grande morbide qui voit partout du mal et qui cherche sans cesse à qui se confier pour exprimer son désespoir « d’être seule », comme elle dit. Je suis devenu un peu son père confesseur et elle me supplie de l’aider, mais je ne puis rien faire sans qu’elle y mette du sien. Je l’ai amenée ici pour qu’elle voie un peu nos moyens de communication et se rende compte de ce qui est à faire pour arriver à se mettre au diapason de son mari, un très brave homme sans aucune croyance en la survie, pour lequel elle a une véritable adoration. Ce sera l’élément positif des progrès qu’elle va réaliser quand elle retrouvera un peu son souffle. Car en ce moment, à part ce grand amour, presque primitif et très égoïste encore, son « moi » l’enferme en un cercle de fer. Voulez-vous toutes deux lui envoyer quelques bonnes pensées ? Cela m’aidera dans ma tâche. C’est une juive ; ses parents l’ont beaucoup trop gâtée et maintenant elle en pâtit.

 

Je pense que, le printemps venu, tu vas pouvoir profiter du jardin et que les forces de la nature te feront du bien. Ici la nature est incroyablement belle et plus l’âme se dégage de ses entraves, plus elle est pénétrée de cette beauté vivante, mouvante et en un sens indescriptible sur le plan physique. Je travaille sur plusieurs plans et suis fort occupé, devant me « brancher » chaque fois sur chacun d’eux.

 

Au revoir, chère Antoinette et chère Aimée. Merci du secours pour ma patiente. Elle va déjà légèrement mieux.

 

J’espère que dès à présent ce mieux s’affirmera.

 

Voici la fin du « second carnet ». On a bien travaillé tous les trois.

 

 

 

 

Troisième carnet

 

 

Le 8 mai.          

 

Me voici, ma sœur.

 

C’est très gentil ici et une maison de tout repos. Tout y vibre à la vieillesse, mais il y a quand même une certaine allure de vie et d’espoir. Si seulement les vieux pouvaient savoir et les plus jeunes le savoir avec eux – combien, à la fin d’une vie terrestre, on s’approche d’un grand renouveau !

 

Mais, hélas, on prend tout ça beaucoup trop « à la solennelle » ; on y met « du lourd », on ne voit la suite que sous forme « d’éternité » au lieu de l’envisager comme un nouveau chapitre de La Vie Éternelle, qui reste éternelle, tout en changeant de chapitre ! Si seulement on pouvait considérer tout ça comme faisant partie du progrès infini de l’âme, au lieu de ne voir que déchéance dès après la maturité du corps. Si seulement on savait combien le corps est en relation directe avec l’âme et se fortifie en même temps qu’elle, tout en restant encore soumis aux lois inéluctables de la matière qui en règlent la déchéance. Si l’on savait, malgré cette loi qui doit l’affaiblir et finalement l’anéantir, combien ce même corps obéit volontiers au rythme cosmique ! Mais on le force à lutter désespérément contre tous les signes de sa déchéance, au lieu de les accepter en s’abandonnant avec confiance à sa mort et à son renouveau. Évidemment que ces choses ne sont pas encore écrites dans les livres de science, ni en ceux de la religion, mais ça viendra. Et alors le monde verra de belles choses s’accomplir. Vous deux les savez déjà, mais il faut encore pouvoir les réaliser et il est bien difficile de réaliser spirituellement une connaissance non encore acquise par la majorité des êtres. On a beau le vouloir, on est pris dans l’engrenage de la pensée collective. Mais il est déjà beau de pouvoir se mettre de toute son âme au diapason de la vérité.

 

Au revoir, mes chères, à jeudi !

 

 

 

Le 10 mai.          

 

Me voici au rendez-vous. C’est bien de pouvoir se rencontrer ainsi dans les deux mondes à la fois ! Ça crée un pont, et Dieu sait que nous avons besoin de faire ce pont, ici, comme chez vous !

 

Quand je dis « chez vous », c’est façon de parler, car tout en étant, par le corps, des « terrestres », vous ne l’êtes déjà plus tout à fait par votre manière de penser. Vous vivez intérieurement déjà avec un pied sur chaque rive... C’est un peu comme la « zone » entre Genève et la Savoie. Ah, si seulement cette zone invisible avait davantage de familiers ! Comme notre travail en serait allégé ! Mais tout de même, il y a du mieux. On commence à comprendre, dans des cercles de plus en plus étendus, qu’il y a peut-être « autre chose » après la mort que l’extinction de l’être, ou bien un conventionnel « enfer » ou « paradis »...

 

Voici, près de moi, Maurice, un petit bébé qui veut voir « la tante Antoinette ». Il n’a pas deux ans, mais déjà ses pensées se forment comme qui dirait en paroles. Maintenant, il envoie des baisers à la ronde...

 

Je tiens à la main deux petits flambeaux qui sont faits de vos aspirations « vers le ciel », Antoinette et Aimée.

 

Ils sont bien clairs et montent tout droit. Je vous les montre en forme symbolique pour la terre, mais réels et tangibles ici.

 

Antoinette, veux-tu donner à notre nièce mes bien affectueux messages, par la voie de la pensée, pour ne pas l’effaroucher. Ça l’atteindra en silence et lui fera plaisir, sans qu’elle n’en sache rien ! À mardi prochain.

 

 

 

Le 15 mai.          

 

Me voici déguisé en « saint », non pas de glace, mais de matière astrale pour venir vous réchauffer un peu ! La terre, en fait de température, est bien quelque peu glacée, vue d’ici. En général nous la voyons « du dedans », mais pouvons également, si nous nous mettons bien en perspective, la voir du dehors. Le printemps tarde à venir, malgré la verdure et le chant des braves oiseaux qui, eux, ne s’en font pas, alors que les hommes maugréent à journée faite contre le temps et contre à peu près tout, sans se rendre compte qu’ils y sont peut-être bien pour quelque chose. Ah ! nous autres pauvres humains, quels grands bêtes nous sommes ! Les grands êtres qui nous guident doivent bien des fois se lasser, pourrait-on penser. Eh bien non, ils ne se lassent pas. Ça donne du courage d’y penser. Je voudrais pouvoir prédire que le chaos terrestre approche peu à peu de sa fin, mais malheureusement, il n’en est rien. Mais ce que je vois, c’est que, tous comptes faits, il y a dans bien des domaines des signes réjouissants d’un mieux sensible, d’un revirement vers des valeurs stables, une nostalgie des choses plus saines. La bonne graine pousse tout aussi fort que l’ivraie, et de cela on peut se réjouir.

 

Nous nous concentrons ici jour et nuit sur votre terre pour activer ce mieux. Ce travail que nous faisons ne s’arrête jamais. Et l’on pourrait presque décrire l’au-delà de notre planète comme composé de zones concentriques, interpénétrant en même temps qu’entourant la terre et contenant des milliards de désincarnés intimement liés aux incarnés. Ils sont solidaires et dépendent les uns des autres en une mesure dont on ne se rend pas compte avant d’avoir franchi ce seuil qu’on appelle « la mort ». Je termine, ma chère Antoinette et ma chère Aimée, et souvenez-vous bien de ce que j’ai dit : Ni le courage, ni le secours ne s’arrêtent jamais.

 

Question : As-tu vu le Professeur Santoliquido et Madame Laballe ?

 

Réponse : Bien sûr que je les ai vus ! Nous nous rencontrons souvent dans notre travail. Il continue ici les recherches parapsychologiques, plus spécialement en relation avec ceux qu’on appelle sur terre des « aliénés », et qui bien souvent sont « possédés » par un ou plusieurs invisibles ayant pu dans certaines conditions se faufiler dans leur aura. Il fait un travail splendide d’étude et de dégagement dans ce domaine. Je vais te le faire rencontrer une autre fois.

 

 

 

Le 17 mai.          

 

Sais-tu, Antoinette, que toi et moi sommes prédestinés, de par la « configuration de notre âme », à toujours travailler ensemble, soit sur la terre, soit dans les mondes invisibles ? Aussi n’est-ce pas étonnant que nous ayons ce grand besoin l’un de l’autre. Car tu m’es tout aussi indispensable que je te le suis.

 

Il faut aider beaucoup Mme J. par la pensée en ce moment-ci.

 

Elle a besoin de secours. Je suis ici avec une infirmière qui s’occupe d’elle et voudrait se joindre à toi pour lui apporter un influx de forces astrales. Ainsi des fils se tendent dans toutes les sphères, agissant dans l’invisible et le visible à la fois. Nous sommes donc tous extrêmement occupés, mais ici le travail ne nous fatigue jamais.

 

Brave scribette, vous aussi êtes des nôtres. Au revoir, à cette nuit, ma sœur.

 

 

 

Le 26 mai.          

 

Ma chère Antoinette, « on fait ce qu’on peut » pour toi ici. La scribe écrit au jardin. Il y fait beau. J’entends avec elle les oiseaux. C’est une bonne atmosphère, donc cela facilite la transmission. Elle est souvent nerveuse et s’attend à ce qu’il entre quelqu’un à qui elle se croit obligée de passer sa chaise. Aujourd’hui, au jardin, il y a des chaises pour tout le monde. Donc elle se détend. À part sa nervosité, elle est un médium reposant pour celui qui dicte le message.

 

Je voudrais pouvoir t’emmener avec moi, Antoinette, pour voir les splendeurs du ciel étoilé, doublement beau et impressionnant dans nos sphères, parce que nous ressentons d’ici que les astres ont chacun leur vibration propre, leur « pulsation céleste » émanant des êtres qui les habitent. On sait cela ici et ça fait toute la différence. On pourrait dire qu’on se salue subtilement par ondes de planète à planète et même de galaxie à galaxie, mais évidemment pas encore bien distinctement sur les étages les plus « débutants » de l’astral. Il faut pour cela pouvoir monter « sur le toit ».

 

Mais plus on monte, plus on s’émeut de respect et d’admiration infinie de ce qu’on réalise des grandeurs et des beautés cosmiques. Tu peux déjà, intérieurement, en réaliser quelque chose et quand ton corps physique t’accordera la permission de « filer », ce sera « vogue la galère » !

 

Patientons encore et en attendant, on se voit la nuit.

 

Affections de ton frère Albert.

 

 

 

Le 31 mai.          

 

Ça y est, la scribe a pris son prec1eux carnet dans ton tiroir et nous pourrons bavarder !

 

Moi, ça me convient très bien, ces petits contacts. Et veux-tu croire que cela développe mon « savoir-faire », car il en faut de la technique pour synchroniser ce qui se passe ici et ce qui se passe « à l’étage au-dessous » ! Mais ce terme ne s’applique pas à un degré d’évolution, en parlant de la terre sous sa forme matérielle, car vous comprenez sûrement maintenant que les plus hautes sphères spirituelles peuvent avoir leur contrepartie en des êtres incarnés. Quand je parle de l’« étage au-dessous » en désignant la terre visible à vos yeux, c’est encore un reste du langage de notre enfance qui se représentait la terre comme étant « en-bas » et l’au-delà « en-haut », dans le ciel. Reprenant le thème de l’adaptation, on a beau être plus ou moins calé comme interprète astral, magnétiseur et tout le reste, on apprend toujours encore quelque chose de neuf et d’inattendu. De plus, il y a le bouleversement de la terre à prendre en considération et même certaines tensions planétaires.

 

Avec cette différence que les relations entre planètes ne sont pas agressives comme les « situations internationales défavorables », mais il se pose le problème de la protection de leurs ondes, chaque fois qu’un ébranlement planétaire se répercute dans l’éther interstellaire commun. Et la grande malade, notre terre, par ses belles explosions nucléaires, a mis en branle toutes sortes d’effets dont les répercussions sont ressenties ailleurs. Nous apprenons progressivement dans nos sphères des données sur ces choses et il existe même des contacts très intéressants et bienveillants entre les habitants des zones astrales d’autres mondes et de celles du nôtre.

 

Ayant autre chose à faire dans ma tâche, je n’ai encore pu me spécialiser dans ce domaine, mais cela pourrait bien m’arriver un jour.

 

Ceci dit, adieu pour aujourd’hui.

 

 

 

Le 5 juin.          

 

J’ai vu le professeur Santoliquido qui t’envoie son bien cordial souvenir. Nous sommes ici une équipe qui travaillons pour les désincarnés déséquilibrés.

 

Nous ne les appelons pas des fous. Sur la terre, on est encore loin de se douter combien ce qui se passe en eux est l’effet d’un corps astral ou d’un corps mental mal ajusté l’un à l’autre, ou au corps physique. La polarisation des corps est une science encore à ses débuts, mais comme de nos jours tout avance rapidement en matière d’expériences nouvelles, nous espérons, dans les prochaines décades, arriver à des résultats surprenants pour la société humaine et la santé des âmes et des corps. Nous nous réjouissons des progrès déjà réalisés et avons ici des listes bien documentées de toutes les personnes s’intéressant, ou susceptibles de s’intéresser, à l’avancement des sciences dites « occultes ».

 

Il va sans dire que les sciences déjà établies et acceptées possèdent également en astral leur documentation, déjà en avance sur les découvertes connues sur le plan terrestre. Ainsi la botanique et la zoologie s’occupent ici de la vie subtile des plantes et des animaux, et la minéralogie de celles des pierres et des métaux, sans qu’aucun esprit moqueur ne s’en mêle.

 

Je pense que tout ceci ne peut faire autrement que de vous intéresser et que vous en parlerez à l’occasion à qui de droit. Autre science passionnante : la médiumnité astrale aussi bien que terrestre. Nous faisons, avec tout le respect voulu, des expériences sur les médiums des deux plans, à condition que ceux-ci nous le permettent pour les besoins de cette cause, et cette coopération consentie nous est d’autant plus précieuse que, même en ne sachant rien de plus, les médiums terrestres nous rendent d’appréciables services et profitent en même temps de nos efforts pour stabiliser et équilibrer leurs dons.

 

Quant aux médiums de l’astral, il faut, pour que nous puissions nous servir de leur capacité, qu’ils soient entièrement conscients de ce que cela implique. Des cours les préparant à leur contact assez difficile avec l’ambiance terrestre, les mettent en état de nous livrer leur fluide sans en subir d’effets nocifs. Bien des volontaires, ayant eu le bonheur d’un contact avec des êtres aimés encore en incarnation, viennent, reconnaissants, nous prier de les développer pour la tâche plus difficile de se mettre en rapport avec des inconnus ayant besoin d’être convaincus que la « mort » n’existe pas.

 

 

 

Le 7 juin.          

 

Me voici accompagné d’un prêtre, autorisé à venir voir ce qui se passe dans la zone terrestre. Parlez, Père Jules.

 

Père JULES : Chères amies, c’est pour moi une grande joie de pouvoir vous contacter, grâce à l’aide de mon ami Pauchard. C’est qu’il est un grand expert en explorations dans les deux parages ! Il dit que je peux le devenir comme lui, mais il est bien modeste. Je n’en suis qu’au tout premier degré et encore... ! Un peu comme un équilibriste apprenant ses premiers tours de trapèze. Car c’est un véritable tour de force que de se maintenir concentré avec quelque succès dans les deux mondes à la fois. Non, je ne vous vois pas comme à travers un voile... La matière autour de moi est plutôt scintillante, papillonnante, un peu comme l’écran d’un cinéma qu’il faut mettre au point, ça bouge, ça miroite un peu... J’entends aussi toutes sortes de bruits vagues, mais tout à coup très forts ; c’est presqu’un peu désarçonnant pour un nouveau venu, mais je m’habituerai, s’il m’est donné de revenir.

 

J’ai vécu et je suis né en un petit village de Provence. Avant la guerre j’y menais une vie paisible, presque de paysan, avec mes paroissiens. Puis la guerre est venue. On m’a envoyé au front comme aumônier. Dans les tout premiers temps déjà, une balle m’a atteint à la tête et c’était fini. Et maintenant ici, j’ai retrouvé, à ma grande joie, bon nombre de mes paroissiens ainsi que des camarades soldats. Je vous salue, mes chères dames, de tout mon cœur... Le Père Jules, un habitant de l’au-delà.

 

ALBERT : Voilà un bon message, n’est-ce pas ? Il n’a pas pu rester, son courant qui le menait vers le plan terrestre étant épuisé. Tu vois, Antoinette, le bon accueil que tu nous fais, à nous autres, connus ou inconnus ? Continue comme cela. Tu ne sais pas combien d’âmes fatiguées viennent se reposer un instant dans ton ambiance. Jules, lui, n’était pas fatigué, mais seulement désireux de vous connaître toutes les deux.

 

 

 

Le 12 juin.          

 

Ma chère sœur, voici une « Héloïse » qui voudrait te parler. C’est une infirmière du Bon Secours, qui a vécu assez longtemps en incarnation et vu beaucoup de gens et de choses. Elle est de nationalité française. Je te la passe...

 

HÉLOÏSE : Je ne pourrai dire que quelques mots. C’est pour moi une grande joie de rencontrer quelqu’un encore en incarnation qui soit déjà aussi intime avec nos régions. Je vous vois souvent circuler librement parmi nous, mais de jour, dans votre corps physique, me dit votre frère, vous ne vous souvenez de rien. Cependant vous prenez part à nos réunions en astral et travaillez avec nous à influencer ceux de vos amis et connaissances incarnés qui ont besoin de secours particulier. Vous jouez même du violon dans nos réunions musicales et avez un corps jeune et agile, correspondant à un âge terrestre de 35 à 40 ans. C’est très instructif pour moi de vous voir sur les deux plans, mais votre âme est pareille à elle-même chez nous comme chez vous. À cette nuit !

 

HÉLOÏSE.      

 

ALBERT : Qu’en dis-tu, ma chère ? En voilà une bonne surprise, pas vrai ?

 

ANTOINETTE : As-tu encore quelque chose à nous dire ?

 

ALBERT : Mais oui, j’ai toujours quelque chose à dire. Il me semble que je suis assis « en chair et en os » auprès de vous.

 

Lorsqu’il s’agit des troubles du corps physique par usure de vieillesse, c’est difficile pour nous de nous prononcer sur leur évolution. Il y a des lois de la nature sur les deux plans, mais elles ne sont pas les mêmes et nous ne pouvons donc pas faire de pronostics, à moins d’en recevoir un ordre précis et direct pour conseiller ou déconseiller un traitement médical ou une intervention chirurgicale.

 

Dans ce cas, plusieurs médecins de l’astral se concentrent ensemble sur l’état physique du patient, ses aspects karmiques et l’aura de ses proches, pour faire passer, par l’intuition de ces derniers et celle du malade lui-même, ce qu’il y aurait de mieux à faire. Souvent il est toutefois préférable de laisser les lois et les déroulements de secours physiques s’accomplir le mieux possible sur leur propre plan, et plus le malade est en état d’esprit détendu et confiant, mieux nous pouvons faire pénétrer en lui des influx de paix et d’harmonie.

 

Ceci s’applique à vous deux, mes chères sœurs, car vous aussi, Aimée, êtes « notre sœur », bien que faisant partie d’un groupe différent du nôtre.

 

ANTOINETTE : Peux-tu dire quelque chose pour M. P. ?

 

ALBERT : Certainement. J’écrirai un petit message pour lui la prochaine fois. Ça l’encouragera. C’est un très brave garçon, tout lumineux « au dedans ».

 

ANTOINETTE : Vois-tu « les nôtres » ?

 

ALBERT : Bien sûr que je les vois et m’occupe de chacune d’elles selon la possibilité contenue dans ses vibrations.

 

« M » devrait se soigner. Elle a « les nerfs en boule » à l’état chronique, mais allez donc le lui faire comprendre ! Par contre, en astral, la nuit, elle récupère et dort les poings fermés, presque tout le temps. Eh oui, on peut très bien dormir en astral également. Ça fait un double sommeil. À « C » je donne une dose de « vitamines psychiques » et elle m’en est reconnaissante (à l’insu de son conscient). Quant à « F », à « J » et à « I », ça rayonne le petit paradis terrestre, tant ils sont heureux.

 

 

 

Le 19 juin.          

 

Me voici, Antoinette et Aimée. Il y a, vu d’ici, du charme à un temps de pluie, car nous pouvons voir le renouvellement presque instantané en l’essence des arbres et des fleurs et même les oiseaux y prennent part. C’est comme un souffle de soulagement s’élevant de l’atmosphère fiévreuse de la terre. Nous sommes toujours conscients ici des transformations et des compensations astrales aussi bien que physiques. Tout est en mouvement continuel partout, ça chavire, puis ça se remet en place, dans le cosmos comme dans la moindre molécule. C’est merveilleux d’apprendre à constater ces choses. Voici pourquoi dans nos mondes, il suffit parfois d’un minimum de « jugeotte spirituelle » pour mieux pouvoir supporter la vie.

 

Je suis toujours content de toi, Antoinette. Tu te maintiens bien en équilibre « psycho-spirituel ». Le physique, on le laisse à son propre plan.

 

Nous avons ici des brigades de secours qui se conforment à un plan ordonné pour apporter le plus d’équilibre possible aux humains incarnés. Ainsi, de vague en vague, ça se répand et les frontières, pour cette aide cosmique, n’existent pas. Voici l’ami « R » qui voudrait te saluer et te dire combien il apprécie ton amitié pour sa femme. Il m’enjoint de te le communiquer.

 

Au revoir, à jeudi !

 

 

 

Encore le 19 juin.          

 

Lettre pour Monsieur P.

 

Cher ami, voici un petit mot bien cordial de votre ami Albert Pauchard, qui se rend compte très nettement du bien que vous faites en votre capacité de guérisseur et vous prie de continuer ainsi, sans jamais vous décourager de vos patients, dont quelques-uns sont plus lents que d’autres à assimiler ce qui leur est transmis.

 

Il faut aussi toujours penser à leurs « dénouements d’ordre karmique », qui peuvent ne pas correspondre à leur capacité d’enregistrer le mieux corporel auquel ils aspirent.

 

J’entends par là que quelquefois des causes, encore incompréhensibles, peuvent arrêter temporairement, ou même empêcher totalement l’effet guérisseur d’un rayonnement, même puissant.

 

Il faut également tenir compte des magnétismes réfractaires aux ondes émises par le guérisseur, et ceci malgré toute la sympathie qui puisse, de part et d’autre, exister. Car certains courants ne se mélangent pas et alors il ne se produit tout simplement rien.

 

Je vous dis ces choses, bien que vous les compreniez déjà, car l’esprit humain est enclin à les oublier et à faire des efforts énormes pour bien réussir à influencer la santé d’autrui, conformément aux lois de l’altruisme, qui ne correspondent pas nécessairement aux lois des échanges subtils entre les fluides des êtres.

 

Au revoir, cher Ami, car nous nous reverrons très certainement lorsque vous serez des nôtres ici, ce qui n’est pas encore. Bien sincèrement vôtre.

 

Albert PAUCHARD.      

 

 

 

Le 21 juin.          

 

Nous voilà une fois de plus tous les trois ensemble. La scribe est en train de fondre ! Elle pense : « Pourquoi donc ai-je marché, au lieu de prendre l’autobus ? » (Oui, en effet, pourquoi !)

 

Aujourd’hui, je t’amène le grand-père. Il ne peut pas t’adresser la parole lui-même, mais il est bien content de te « voir ». Il dit qu’il se sent bien chez nous et que ça l’intéresse de voir « le monde » comme il est maintenant. « On apprend toujours du nouveau », dit-il.

 

Et maintenant, voici Léon... Denis. Oui, la scribe, c’est bien ce nom. Ne vous cabrez pas devant ce que vous prenez pour « une association automatique à la suite du prénom annoncé par un spirite ». Je le laisse parler.

 

Léon DENIS : Comme je suis heureux du privilège de vous contacter, chère Amie ! Oui, vous vous souvenez de moi, comme moi de vous. Et dans la survie aussi, nous nous retrouvons en spirites désincarnés. L’ami Albert m’a fait signe de venir vous dire bonjour et votre grand-père s’est joint à nous deux. Nous sommes heureux de constater peu à peu « la victoire du spiritisme sur le monde matérialiste », sous forme d’infiltration progressive de nos connaissances dans la sphère terrestre.

 

Il y a évidemment encore peu de gens pour lesquels, comme pour vous, nos sphères représentent la terre ferme, mais enfin, bien des gens, à force d’aimer et de souffrir, arrivent pourtant à se mettre à croire à la possibilité de retrouver « ceux qui ne sont plus » (comme on dit si inconsciemment et avec tant de sérieux, que parfois cela nous fait vraiment sourire). Progressivement les cimetières vont se dépeupler de survivants éplorés et les cœurs se remplir d’espoir. Je vous quitte avec toutes mes bonnes amitiés.

 

ALBERT : Quelle bonne surprise, n’est-ce pas, Antoinette ? Ces vieux amis et camarades qui se retrouvent entre deux mondes ! Moi aussi, je vous quitte pour aujourd’hui. Au revoir, mes amies.

 

 

 

Le 26 juin.          

 

Tes chevilles ne sont pas belles, ma pauvre sœur ! (Enflure causée par un produit rafraîchissant, dont des gouttes s’étaient isolées du vaporisateur.) Mais ce n’est pas autrement dangereux. On te soignera par remèdes et j’userai de mon influence pour que ce soit fait comme je l’entends. Évidemment qu’à ton âge les tissus étant moins souples, cela risque de prendre plus longtemps. Mais tu as la vie dure, on peut bien le dire !

 

Oui, ces produits, à l’air si anodin et bienfaisant, peuvent parfois être « un couteau à double tranchant ». On devrait les interdire, puisqu’on ne peut empêcher de telles éventualités. Je vous apporte ici des feuillets écrits sur le plan astral par deux sœurs, femmes de haute spiritualité, décédées en même temps et qui ont su « mettre sur papier » (eh oui, nous avons aussi du papier ici !) leurs réflexions et leurs émotions pour le bien – comme elles disent – « d’autres pèlerins terrestres qui s’embarquent pour le grand voyage et de ceux, déjà arrivés, qui ne savent encore comment s’orienter ».

 

Je vous dicte ces messages, ma scribe, ils sont numérotés :

 

1. – Vous êtes les bienvenus, toujours, même encore ligotés par vos erreurs.

 

2. – Vous êtes secourus, toujours, même encombrés des plus grands péchés.

 

3. – Vous avez tous quelqu’un pour vous diriger et vous soutenir, que vous le sachiez ou non, car pour chaque plan de survie, ceux d’un plan plus subtil encore sont parfois aussi invisibles à ceux qu’ils guident, que le sont les guides désincarnés pour les âmes en incarnation.

 

4. – N’ayez donc pas peur et ne vous croyez jamais abandonnés, car vous ne l’êtes jamais.

 

5. – Essayez de vous libérer de tout sentiment de rancune, antipathie ou susceptibilité envers qui que ce soit. Ainsi les vagues de secours, déversées à flot sur toutes les âmes, qu’elles soient ou non en incarnation terrestre, pourront mieux vous atteindre et vous soulager.

 

6. – Gardez la pensée que vous serez purifiés de tout ce qui vous obscurcit et libérés de toutes vos entraves, mais que cela demande de vous la volonté de vous y soumettre, de vous abandonner à cette purification progressive, au lieu de vous y opposer par la croyance en vos mérites.

 

7. – Sachez que chacun de nous a des mérites et que chacun a commis de graves erreurs. Donc vous aussi.

 

8. – Sachez qu’une justice parfaite règle toute vie, malgré toutes les apparences contraires sur le plan terrestre et que partout, tôt ou tard, cette justice se fait méticuleusement valoir, quelques lents et étranges que puissent en être les résultats.

 

9. – Rappelez-vous que l’ascension progressive de votre âme dépend de votre soif d’infini, et non de vos « mérites personnels », qui n’y sont « ajoutés que par surcroît » et n’existent que dans la mesure de votre abandon à la force de Dieu.

 

Voilà de beaux enseignements, n’est-ce pas ? Et cela coule de source, car ces deux êtres en ont fait l’expérience personnelle et n’en sont pas imbues par le souvenir théorique de leurs lectures. Elles se sont offertes ici pour cette tâche, ayant eu sur terre des dons d’écrivain.

 

Peut-être bien, ma bonne scribe, vous donnera-t-on une tâche de ce genre dans votre au-delà. Je vous aime bien, ma sœur Aimée. Et toi, mon Antoinette, tu sais à quel point nous sommes « un ».

 

 

 

Le 28 juin.          

 

Ma chère Antoinette, ma chère vieille scribe ! Voici le « scripteur astral » à votre service, et voici le Docteur Santoliquido !

 

Le Dr SANTOLIQUIDO : Mes chères, très chères amies, quelle grande joie ! Depuis longtemps, je vous observais de loin, et maintenant enfin, c’est de tout près. Vous et moi, Mlle Pauchard, nous sommes de vieux compères, habitués aux pensées spirites. Que de fois nous avons parlé ensemble de ces choses et maintenant, de l’autre rive, je vous dis un bien affectueux bonjour.

 

Et qui eût cru alors que ce serait Mme R. qui transmettrait ! Comme je suis content de cela ! Son mari, cela va sans dire, est resté en contact avec moi et nous échangeons bien souvent nos idées sur le travail social, vu depuis notre monde de désincarnés. Quelle différence, et en même temps, comme tout cela est encore pareil ! Ah, je voudrais que le progrès aille plus vite sur la terre, et pourtant il est déjà sensible par certains côtés. Mais « demain » et « aujourd’hui » ne travaillent pas toujours du même pas et on est parfois impatient et voudrait activer... Nous voyons d’ici que la société humaine actuelle se désagrège en même temps qu’elle se reconstruit. Voici ma pensée : Le désordre effroyable et l’abaissement des valeurs morales ne sont que les précurseurs d’un renouveau certain, mais dont il est normal qu’on doute encore, tant il est peu apparent. Je vous salue et vous embrasse toutes les deux sur les deux joues, bien cordialement. Votre vieil ami Santoliquido.

 

Eh bien, êtes-vous contentes, toutes les deux ? Aimée aussi l’a connu, et la sympathie était mutuelle.

 

J’ai pu l’amener sans peine et c’est un AS dans l’art de s’adapter au plan physique. J’ai presque dit « de se matérialiser » !

 

 

 

Le 3 juillet.          

 

Me voici, mes chères deux.

 

La scribe s’est faite belle pour partir en voyage. Une permanente neuve, mes compliments ! Oui, ça nous fait plaisir ici, moins par la coiffure elle-même que par le contentement de la « coiffée ». On n’est jamais trop vieille pour soigner son apparence et dans nos régions cette apparence nous rajeunit dans la mesure du désir d’harmonie qu’on a. La mode devient inutile par le fait que chacun développe de plus en plus son idéal individuel de la beauté. On croît en beauté de l’intérieur, « comme les fleurs des champs ». Mais allez donc expliquer ça aux fanatiques du dernier cri. Ils vous riraient au nez.

 

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Il y a des personnes qui ne voudraient pas revenir sur la terre avant ce qu’elles appellent « le millénaire », sans trop savoir elles-mêmes ce qu’elles entendent par là. On leur explique de notre mieux que tout se passera pour chacun exactement comme leur être véritable le désire, et que cet être auguste est encore bien autre chose que ce qu’ils appellent leur « moi ». On leur dit qu’ils feront connaissance de cet être au moment voulu et se soumettront alors avec joie à ses décrets. Quelques-uns nous demandent alors si c’est peut-être cela qu’on pourrait appeler « rentrer dans le sein du Père » et nous leur répondons en affirmative, ce père étant pour chacun de nous le « portrait individuel », si l’on peut dire ainsi, de son créateur, en d’autres mots son propre moi divin, fait à l’image de Dieu.

 

Il est presque impossible de se représenter, autrement qu’en des éclairs fugaces de l’intuition, ce que ce sera quand notre « petit moi » limité rencontrera notre « grand moi » que d’aucuns préfèrent nommer le « soi ». J’ai parlé dans mon premier livre de cette expérience inexprimable. Elle attend chacun de nous entre nos incarnations terrestres, au moment où la petite rivière de sa personnalité commence à retrouver sa source, ou, si l’on préfère une autre image, à rentrer dans son propre océan, duquel ensuite une nouvelle petite rivière devra surgir...

 

La source et l’océan existent à la fois et sont un éternellement. Beaucoup a été dit sur « le grand tout ». Personne n’est capable de le définir. Nous sommes tous trop infimes pour cela. Mais nous savons qu’il existe à la fois cosmiquement et individuellement et que c’est notre image individuelle de lui qui nous attire, nous « aspire » en elle à travers les siècles et les millénaires, jusqu’à finalement nous faire faire sa parfaite volonté.

 

Oui, Aimée, vous l’avez bien senti, c’est votre maître qui s’est joint à moi pour vous faire capter ces pensées sublimes, vous avez reconnu son courant en vous.

 

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QUESTION (à propos du cadeau d’un livre) : L’as-tu ressenti ?

 

Certainement, ma sœur, et cela m’a fait un grand plaisir. Chaque pensée affectueuse nous atteint ici en force triplée. Merci de ma part aux donateurs...

 

Je vois qu’ils font de grands efforts pour leur harmonisation réciproque et qu’ils y arriveront par leur désir très sincère...

 

... Oui, c’est aujourd’hui l’anniversaire de ma mort, mais je ne me le rappelle qu’à travers ta mémoire. Ici les anniversaires ne sont pas, comme sur la terre, commémorés. Cependant c’est un début de la réalisation de l’immortalité des êtres que de leur souhaiter « l’anniversaire de leur arrivée dans l’astral » plutôt que d’en faire un jour de deuil et de larmes, et cela chaque année, pieusement, quelqu’ancienne que soit (comme dans mon cas) l’époque du décès. Ta pensée de « bonne fête » et celle de la scribe se transforment ici en belles roses rouges et blanches au parfum merveilleux. Merci.

 

QUESTION : Grand-père a-t-il été avec toi et nous aujourd’hui ? J’ai cru le ressentir...

 

Parfaitement ! Et il en était tellement réjoui que c’était une joie de le voir.

 

 

 

Le 5 juillet.          

 

Nous voici arrivés à la fin de la période des pré-vacances et notre scribe part demain. Je lui souhaite bon voyage et bon séjour dans le pays où j’ai tant de fois concentré ma pensée sur la maison de nos amis Monchâtre, qui étaient les siens également.

 

Sur le plan physique tout passe ou se renouvelle à un rythme différent de celui que nous avons ici, car ici tout se passe pour ainsi dire « en même temps ».

 

Ainsi, nous ne sommes plus enchaînés à un âge, une condition sociale, un milieu et pourtant tout cela reste vivant, tellement vivant que cela existe encore, tout comme ce que nous serons ensuite existe déjà.

 

C’est singulier, c’est incompréhensible au cerveau terrestrement conditionné, et pourtant cela est ainsi. En un sens, impossible à mettre en paroles usuelles, rien n’a disparu, emporté par un « présent » en train de se transformer en un « avenir » en laissant tomber un « passé », en termes terrestres du temps.

 

Tout garde sa fraîcheur, son mouvement originel, rien n’est « fini » et même ce que nous voudrions effacer existe encore sur un écran indélébile, mais qui, miséricordieusement, prend un autre visage dans la mesure où il nous est donné de comprendre la signification de chaque partie et que sa relation avec un tout n’a ni commencement ni fin.

 

Oui, Aimée, vous l’avez bien transmis et votre âme le confirme avec joie, car malgré de grands bouleversements karmiques dans vos vies, certaines assurances sont déjà vivaces en vous. C’est de nouveau votre maître qui, par sa présence à mes côtés, vous a aidée par son contact, à recevoir ces enseignements que nous donne une émission de très haut.

 

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ANTOINETTE : As-tu entendu ma conversation avec le pasteur E. ?

 

– Je l’ai assimilée par tes pensées à ce sujet, car tout ce que tu penses, Antoinette, m’est toujours connu, est toujours en relation vivante avec ma pensée, et je me suis réjoui de la bonne entente entre vous et de sa largeur d’esprit.

 

 

 

Le 7 août.          

 

Vous voici de nouveau ensemble, toutes les deux, et j’en suis fort content.

 

Toi, Antoinette, tu te maintiens bien. Quelle solide gaillarde tu es !

 

Aimée, je vous conseille de ne pas trop vous en faire pour votre rejeton. Il est à même de se débrouiller.

 

Oui, je vois votre problème, qui est celui de toutes les mères, avec ceci de particulier, que vous vous rendez compte à fond de l’exagération involontaire de votre inquiétude et ne la trouvez donc pas rationnellement justifiée.

 

Votre maître vous en libérera. Je suis à même de capter ses courants de pensée dirigés sur vous en réponse à votre appel à son aide. Il faut absolument que votre cher et très bon fils soit à même de vivre sa vie indépendante et utile, sans que votre imagination ne vous dépeigne un avenir rempli des plus terribles dangers. Laissez faire votre maître et vous y parviendrez.

 

Toi, ma sœur, tu n’auras plus de problèmes angoissants à résoudre. Et tu n’es pas, comme Aimée, portée à « franchir les ponts avant d’y arriver », comme le veut un dicton. Le fait que tu ne perds par le nord nous aide à intervenir sans peine dans les situations difficiles te concernant, toi, et ceux qui te sont proches.

 

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Oui, je m’occupe de C.A. D’autant plus que tes pensées se joignent à mon secours pour elle. Je vois dans sa vie beaucoup de choses à remettre en place, avant qu’elle puisse vraiment guérir. C’est une grande sensitive, mais pleine de bonne volonté et de ferveur. Il faut qu’elle patiente et « re-patiente », mais elle est sur le bon chemin. Je vais me mettre en rapport avec l’amie qui s’occupe de son corps astral et qui lui insuffle beaucoup de courage aux instants difficiles. Ces maux de tête proviennent en grande partie de maux karmiques. Son lien avec sa mère est karmique et très difficile. Dans de pareils cas, la lenteur de la guérison sur le plan physique est inévitable, mais la compréhension qu’elle en a est un moyen d’équilibrer la tension diffuse dans tout son corps. À cette nuit, Antoinette, salut, Aimée, ma brave secrétaire ! Bon courage.

 

 

 

Le 21 août.          

 

Me voici au rendez-vous, Antoinette et Aimée.

 

Oui, nous avons toujours beaucoup à nous dire, mais « par le temps qui court » (et comme il court !) ce n’est pas toujours facile de placer son mot.

 

Les courants violents qui circulent astralement autour du globe terrestre influent sur l’aura des médiums et en estompent les qualités. Il faut beaucoup de force morale et autant de force nerveuse pour ne pas être trop influencé par la tension collective des nerfs. Je vois les gens comme ankylosés, non seulement par la chaleur caniculaire actuelle, mais plus encore par la « chaleur volcanique émotionnelle » provoquée par les circonstances terrestres qui, elles, proviennent de causes sous-jacentes et « karmiquement inflammatoires ».

 

Nous faisons tout notre possible pour déverser des effluves calmants sur ces milliers de foyers de pensée en ébullition.

 

Quant aux positions des étoiles (l’astrologie devient à la mode dans la phase d’évolution actuelle), elles sont évidemment, elles aussi, en relation avec l’agitation qui règne dans le monde. Mais qui voudra et pourra comprendre que, malgré ce fait indéniable, les étoiles ne sont pas les causes, mais bien plutôt les « baromètres » du temps qu’il fait dans les âmes et les rapports des humains entre eux.

 

Aussi, bienheureux celui qui parvient à se laisser porter et non noyer par les eaux troublées et violentes qui semblent à chaque instant vouloir submerger le monde.

 

En attendant des temps meilleurs, nous ne pouvons que rappeler à chacun sa solidarité intime avec toutes les autres cellules qui forment le petit cosmos de notre terre.

 

La fin de ce message a été dictée par un prêtre, qui s’intéresse aux médiums et m’a accompagné aujourd’hui. C’est un de mes très bons amis, nommé le père Horace. C’est un Levantin, appartenant à la religion orthodoxe grecque.

 

Je voudrais encore te dire des choses « particulières », Antoinette, mais notre médium ne pourrait les transmettre sans être « mise en mouvement » par quelques indications à leur sujet... Oui, tu as raison de me parler de Mme J. sur laquelle, le long du fil de tes pensées, j’arriverai à te renseigner... L’aide qu’elle reçoit pour son opération est à tous points efficace et cela quel qu’en soit le résultat. Nous savons souvent les choses dans leur évolution probable en regardant l’aura des malades, mais ne pouvons en donner notre avis que dans les cas directement nécessaires pour des soins à donner ou la préparation intuitive de leurs proches. Je ferai en tout cas tout en mon pouvoir pour joindre mon aide à celle qui lui est donnée.

 

 

 

Le 28 août.         

 

Concernant l’impression d’un livre composé de ces lettres, je suis très très content de cette solution providentielle, offerte par une âme qui a soif d’infini. Elle aura la récompense d’avoir contribué à un agrandissement progressif de la connaissance des mondes invisibles. Quelle aubaine pour elle et pour nous !

 

J’ai fait de mon mieux pour intéresser tous ceux qui pourraient y « mordre » par une alternance de gaîté et de sérieux. C’est ce qu’il faut pour l’humanité actuelle, et du reste pour l’humanité de tous les temps, car, dans le fond, nous cherchons tous ces alternances de détente amusée et d’approfondissement grave, pour pouvoir supporter ce qui se passe en nous et autour de nous...

 

Aimée, ne craignez pas de vous adonner au dessin et même à la peinture, si le cœur vous en dit. Il y a quelque chose en vous qui cherche à atteindre un certain but par ce moyen, qui ne vous est pas inconnu d’une autre vie terrestre.

 

Mais, étant médium, vous le ferez en médium également. C’est nettement votre voie. Ne vous découragez donc pas les jours où « rien ne vient » et allez-y carrément chaque fois que votre inconscient a besoin de s’extérioriser. Cela ne dépend pas de « vous », c’est-à-dire de votre moi conscient. Souvenez-vous qu’on peut être le médium de son propre inconscient. Et laissez-lui la bride sur le cou chaque fois qu’il le demandera.

 

... Notre petite « C » resplendit de santé et de joie de vivre, Antoinette. C’est dommage que je ne puisse pas le lui dire. Elle en ferait des yeux !

 

 

 

Le 30 août.         

 

Ma chère petite sœur... pourquoi je t’appelle ainsi ? Mais tout bonnement en une vague de tendresse fraternelle à te voir, petite vieille si vaillante, si inconsciente de tes mérites, si bonne et brave « terrienne » enfin...

 

Maintenant, « notre livre » a été mis en train pour être imprimé. Oui, ma scribe, je suis pleinement satisfait de votre travail de transcription dactylographiée.

 

J’écoute, peu importe exactement comment, chacune des phrases que vous relisez si soigneusement au préalable et y mets du mien en ajoutant tantôt de l’eau, tantôt du sel à la pâte de votre pain. Vous y allez bon train. N’en faites pas trop par jour.

 

Je vois que vous avez en vous un problème concernant mon style. Ne ressemblerait-il pas si bien à celui de mon livre transmis aux Monchâtre, parce que cette manière de leur parler résonne encore en votre souvenir, bien que vous n’ayez plus, depuis des années, relu le livre en question ? En d’autres termes, ne serait-ce pas vous, Aimée, qui « produiriez » pour faire plaisir à votre vieille amie, le style de son frère... et alors, ... peut-être même, horrible pensée, n’inventeriez-vous pas, malgré vous, tout ce qu’il dit ?

 

Ah, ces doutes, ces terribles doutes, qui peuvent assaillir un pauvre médium conscient !

 

N’ayez pas peur des lecteurs, Aimée. Vous n’éveillerez pas ce doute en eux. Même s’ils ne comprennent pas tout à fait ce problème, ils sentiront, par intuition profonde, que vous ne les avez pas trompés. Oui, de nouveau, votre maître s’approche de vous et vous rassure. Nous sommes ensemble pour vous aider. Vous avez obéi, dit-il, et vous avez été fidèle en tous points à ce qui vous a été demandé. Prenez l’image d’un poste de radio. Il capte sur les ondes... de la musique, des discours, des conférences. Suivant la perfection plus ou moins grande des matériaux dont il est fait, il transmettra plus ou moins clairement ce qui vibre à travers lui. Et, suivant la qualité des ondes dans l’atmosphère autour de lui, il sera plus « calme » ou plus « dérangé ». Mais ce qui passe par cet appareil aura vraiment été émis, il n’aura lui-même rien « fabriqué », il ne l’aurait pas pu.

 

Et voilà, ma chère Antoinette, tu liras demain ce chapitre final de notre livre. Je crois que nous pouvons en être satisfaits tous les deux. Il ne sera pas grand, il ne sera pas sensationnel. Mais peut-être bien que plus d’un lecteur en ressentira un petit réconfort, un petit « chaud au cœur », et n’aura plus cette peur irraisonnée de l’autre monde qui l’attend. Et c’est cela que je veux.

 

Albert PAUCHARD.      

 

Écrit chez la scribe, le 12 septembre 1962.

 

 

 

 

 

 

 

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