Le Père Paul

 

 

 

 

 

par

 

 

 

 

 

Édouard VAN SPEYBROUCK

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un de nos lecteurs de Belgique, M. Édouard van Speybrouck, vient de publier, au profit d’une bonne œuvre, un ouvrage très captivant sur le Père Paul, le célèbre thaumaturge belge 1. En France, on ignore généralement ce qu’était le Père Paul. Aussi, sommes-nous heureux de pouvoir aujourd’hui, grâce à M. Edouard van Speybrouck, le faire connaître à nos lecteurs.

Voici d’abord l’histoire de sa vie à grands traits :

 

Père Paul naquit à Moll, commune de la province d’Anvers, le 15 janvier 1824, et reçut au baptême le nom de François. Il était fils de Vincent Luyckx et d’Anne-Catherine van Balen.

Le jeune François Luyckx fréquenta d’abord l’école primaire de Milleghem-Moll, et voici à ce sujet ce qu’on raconte : la plupart des élèves habitaient assez loin de la demeure où l’instituteur tenait école ; or, quand il faisait beau, celui-ci ne trouvait souvent rien de plus naturel que de venir à la rencontre des enfants, jusqu’à l’endroit nommé de Rei-Boomen, où l’on voit encore une rangée d’arbres, et là, tous s’asseyaient à l’ombre des grands chênes, pour entendre la leçon du maître.

François fut envoyé ensuite au collège de Gheel, pour y faire ses humanités. Cette célèbre institution était située à six kilomètres de la maison paternelle ; il lui fallait donc faire tous les jours douze kilomètres pour suivre les cours !

Dès son jeune âge, François s’était senti appelé à l’état religieux, et fut heureux lorsque, le 25 juin 1848, il vit s’ouvrir devant lui les portes du monastère des Bénédictins, à Termonde.

Le 24 août suivant, il reçut l’habit de Saint-Benoît. Dès lors, il se prépara de loin au grand jour où il pourrait à jamais renoncer aux folles espérances du monde, et s’unir définitivement à la grande famille du Patriarche des moines d’Occident. Après une année d’épreuves, il fut admis, le 30 septembre 1849, à la Profession, et à se lier au Sauveur par les veaux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance.

En 1856, il se rendit en Italie pour continuer ses études théologiques au célèbre collège des Bénédictins de Parme, et ce fut dans cette ville que, pour la première fois, il monta tremblant les degrés de l’autel, afin de sacrifier pour les vivants et les morts.

Il revint dans sa patrie en 1859, résida à Termonde jusqu’en 1869, année où il fut chargé du rétablissement de l’abbaye d’Afflighem, et fonda, en 1879, le monastère de Steenbrugge dont il fut supérieur jusqu’en 1886, et qu’il quitta en 1887, pour rentrer à Termonde.

Dès sa première résidence à Termonde, le bon peuple flamand comprit que la Providence avait suscité au monastère un homme d’une vertu extraordinaire, et la renommée du Père Paul s’étendit rapidement.

On peut évaluer à plus d’un million le nombre de personnes qui eurent recours aux bons offices et aux conseils de Père Paul. Du caractère le plus doux et le plus bénin, il accueillait à bras ouverts tous ceux qui s’adressaient à lui ; mais il fut surtout le protecteur et l’ami des pauvres et des éprouvés, un mot le démontre : une dame des environs du monastère étant dangereusement malade, on demanda au bon religieux si déjà il était allé la voir.

– Non, répondit le Père, je ne vais chez les riches que s’ils le demandent ; pour les pauvres, c’est différent.

Il semblait que ce fût un besoin inné de sa nature charitable, de venir en aide au prochain. À son gré, on ne lui demandait jamais assez, et souvent, sur le point de quitter ses visiteurs, il s’enquérait avec une insistance touchante s’ils n’avaient plus rien à lui demander...

Un jour, ayant reçu, par l’obligeante entremise d’un ami, une lettre d’un savant de ses connaissances, lecture faite, Père Paul déposa le pli avec un geste de désappointement, disant :

– Le cher ami ne demande rien !

À un de ses amis d’Oostcamp, il disait textuellement :

– Demandez-moi tout ce que vous voudrez, je vous l’obtiendrai, et, quand je serai au Ciel, demandez toujours, j’aurai alors tout le temps de m’occuper de vous, et mon pouvoir sera plus grand encore.

À toute heure de la nuit aussi bien que pendant le jour, on pouvait faire appel à son dévouement. Il n’accordait du reste au repos qu’un temps des plus restreint. Couché sur un grabat, il reposait la tête sur une planchette ; ou bien, très souvent, dormait debout, le dos appuyé au mur... Il voulut un jour enseigner à une de ses connaissances ce dernier mode de passer la nuit :

– Vous verrez comme on dort bien ainsi ! disait-il en riant.

Sa modestie et sa profonde humilité étaient aussi étonnantes que les privations et les pénitences dont il semblait faire ses délices, mais auxquelles on ne peut songer sans frémir. Comment, en effet, pour ne dire que cela, peut-on se faire à l’idée d’un homme se ceignant les reins d’une chaînette en fils de fer munie de cent pointes ?

Lui qu’on voyait commander aux éléments, guérir tant de malades, dévoiler les secrets de la nature et de la conscience humaine, et prédire tant d’évènements, se dérobant à toute louange, il se plaisait à répéter : « Nous ne savons rien, absolument rien ! »

Au diocèse de Gand, le bruit de ses prodiges étant parvenu à l’Évêché, Monseigneur fit comparaître devant lui ce moine dont on parlait tant, et lui demanda, avec une certaine sévérité, de quoi il se mêlait et quels étaient ses talents. Père Paul tranquillisa le chef de son diocèse, en répondant :

– Monseigneur, je ne suis rien et ne sais rien.

Presque jamais il ne parla, même aux religieux ses frères, des prodigieuses et continuelles faveurs obtenues par son intervention ; aussi, fût-ce un spectacle digne de tenter le pinceau d’un Philippe de Champagne, le peintre des miracles de saint Benoît, que de voir, au lendemain du décès du bon Père, l’étonnement général des Bénédictins, aux récits des faits merveilleux rapportés de toutes parts par la multitude des favorisés.

Les moines connaissaient bien la grande popularité de Père Paul, car les neuf dixièmes des visiteurs au monastère ne demandaient à voir que lui ; mais ils ne se doutaient pas du pouvoir immense de leur humble confrère. Et pourtant sa renommée s’étendait, non seulement au pays, mais à l’étranger. Elles étaient nombreuses, les visites et les lettres reçues de France, d’Angleterre, d’Allemagne, de Hollande, d’Italie, d’Amérique et d’autres pays encore, où le Père comptait parmi ses clients de grands personnages et même des plus illustres... En fait de prodiges à inscrire à l’actif du bon Père, cet art de tenir ses œuvres sous le boisseau n’était peut-être pas un des moindres.

Certes, on ne pouvait remettre en meilleures mains les intérêts de la province bénédictine lors du rétablissement de l’ancienne et célèbre abbaye d’Afflighem et de la fondation du monastère de Steenbrugge. Sans autres ressources que la Providence, Père Paul se mettait à l’œuvre, ne demandant jamais rien à personne ; mais distribuant, à profusion, des faveurs que tout l’or du monde ne pourrait procurer. La reconnaissance fournissait le nécessaire.

À Termonde, on se rappelle la foule qui journellement assiégeait le monastère, dès 5 heures du matin. Père Paul recevait, à la file, les gens accourus de toute part. On passait là comme à un guichet où chacun reçoit son compte. Des malades, des paralytiques, des aveugles étaient guéris instantanément, ou recevaient la prescription d’une prière ou d’une neuvaine à saint Benoît, avec la garantie d’un succès certain. Les centaines de béquilles abandonnées sur l’invitation du Révérend Père, et appendues aux murs de l’église, donnaient une idée des innombrables faveurs obtenues.

Père Paul semait littéralement les prodiges sous ses pas. On eût dit que des pouvoirs surhumains lui étaient dévolus à discrétion, et qu’il en usait sans mesure et à tout propos. Dernièrement, un avocat en faisait la remarque : « Vraiment, il faut croire, disait-il, que ce Père faisait des miracles par habitude et en guise de passe-temps... C’était un thaumaturge fin-de-siècle... jamais on n’a constaté chez d’autres des faits aussi stupéfiants, aussi continuels ! »

Il suffisait d’avoir été une fois en rapport avec lui pour se sentir tout soulagé de ses misères, et emporter de cette visite comme une provision inépuisable de bien-être. On pouvait surtout s’en rendre compte les jours où le Rév. Père tenait ses consultations à Anvers, chez l’un ou l’autre de ses amis. La foule faisait queue jusque dans la rue, et sur les figures de ces personnes, dont le nombre dépassait le plus souvent la centaine, se lisait la tristesse, l’inquiétude ou le découragement que l’espoir ne parvenait pas encore à dissiper. Mais quel changement à l’issue de la courte visite ! Les visages étaient rayonnants et les cœurs tout à la joie ; on avait obtenu, ou l’on avait la certitude d’obtenir, dans un délai fixé, les faveurs tant désirées. La clairvoyance du Père n’était jamais en défaut, et il se montrait mieux renseigné des vrais besoins de ses visiteurs que bien souvent eux-mêmes.

La mission de Père Paul ne se bornait pas à guérir toute espèce de maladies corporelles ou spirituelles ; on venait le consulter sur les cas les plus divers. Les jeunes gens lui demandaient son avis sur leur vocation, et d’un mot le Père les fixait, en leur faisant connaître la Volonté de Dieu, et en attestant la véracité de ses dires, par quelques révélations qui stupéfiaient par leur exactitude, ou par quelque prodige.

C’étaient des gens en peine auxquels le Père promettait de prier pour la réussite de leurs affaires, et assurait que tout irait bien ; ou qui recevaient des conseils précieux pour se tirer d’un mauvais parti.

Parfois même, de mauvais drôles venus par moquerie, et qu’il terrassait d’un mot, pour les agenouiller ensuite au Tribunal de la Pénitence, ou il leur rappelait les fautes les plus cachées ou oubliées.

À d’autres, il prédisait un avenir meilleur et relevait les courages abattus.

 

 

Le R. P. Paul

 

Et comme si cet immense travail ne suffisait pas à sa dévorante activité, Père Paul visita, très souvent, nombre d’autres localités. Bruges, Gand, Anvers, Bruxelles, Louvain entre autres, lui sont redevables d’innombrables bienfaits. Peu de couvents des villes et des bourgades parcourues, qui ne reçurent maintes visites. Il faut entendre son éloge de la bouche des religieux et des religieuses, pour se faire une idée de la joie provoquée dans ces maisons de prières, à l’annonce d’une visite de celui qu’on appelait le Saint.

– S’il est utile, disait une Révérende Mère Supérieure de couvent, de recevoir la bénédiction d’un prêtre, que ne peut-on attendre de la bénédiction d’un aussi grand saint que le Père Paul !

Les Institutions charitables, les hôpitaux, les prisons même, n’étaient pas oubliés. Père Paul trouvait partout des cœurs à consoler, des malades à guérir, des malheureux à soulager, des amis à obliger, et tout cela, il le faisait avec un naturel et une bonhomie tels que s’il se fût agi des actes les plus ordinaires et à la portée de tous. Ses paroles étaient de la plus charmante simplicité : « Vous êtes malade, je prierai un peu pour cela, demain ce sera fini. » Ou bien : « Soyez tranquille ; ne vous inquiétez pas, tout ira bien, vous serez étonné de tout ce qui vous arrivera d’heureux ! »

On peut dire que presque toutes les misères humaines pouvaient trouver en Père Paul un soulagement réel ; et, d’après le témoignage d’un grand nombre, cette puissante protection se continue depuis la mort du Révérend Père.

 

*

*   *

 

Notre cher et tant regretté Père Paul mourut à l’abbaye de Termonde, le lundi 24 février 1896, à 11 heures moins cinq minutes du soir.

Ses obsèques solennelles eurent lieu à l’église de l’abbaye, le jeudi.

Comme pour tous les saints, la vénération du peuple fut la gloire de ses funérailles. La Presse n’ayant pas été informée du décès, aucun article nécrologique ne put livrer à la publicité la nouvelle du douloureux évènement ; néanmoins, une foule énorme vint assister au service funèbre et accompagna le Père à sa dernière demeure. Jamais ne s’effacera de la mémoire des témoins combien ces funérailles furent émouvantes.

 

*

*   *

 

Père Paul raconta lui-même à diverses personnes comment il reçut du Ciel sa mission extraordinaire :

« Au commencement de ma vie religieuse, disait-il, étant malade au point de me voir condamner par la Science, j’eus une vision : Notre Seigneur m’apparut, accompagné de la Sainte Vierge, de saint Joseph et de saint Benoît. Tandis que Marie me tenait la main, le Sauveur posant sa main sur ma tête me dit :

« – Soyez guéri, désormais vous vivrez pour la consolation d’un grand nombre de personnes.

« Et aussitôt, je fus guéri. »

Au lecteur de juger si la prédiction s’est réalisée, et si la vie de Père Paul se résume bien dans l’épigraphe de ce livre : Transiit benefaciendo.

Nous laissons la parole aux faits.

 

—————

 

Voici quelques-uns des faits dont le récit, dans le livre de M. Édouard van Speybrouck, n’occupe pas moins de 200 pages.

 

L’enfant de la femme d’un batelier, sœur d’une de nos religieuses, était rachitique. Le père du petit malheureux incurable s’en fut demander à Père Paul la guérison de son enfant ; et celui-ci guérit.

Ce batelier se plaignant ensuite de la grande quantité de rats qui infestaient son bateau, Père Paul lui raconta qu’un autre batelier, aussi, était venu lui demander d’être délivré des rats, et que ceux-ci moururent aussitôt. Mais, ajouta le Père, ce batelier n’est pas revenu me le dire.

Le lendemain, au bateau du premier batelier, on constata ce fait plus qu’étrange : un grand nombre de gros rats se trouvaient étendus morts à fond de cale, mais par couples, un rat posé transversalement sur l’autre, en forme de croix !

 

—————

 

Le fils unique de parents riches avait atteint l’âge de sept ans et était resté muet. Une servante ayant, en 1892, amené l’enfant à Termonde, Père Paul dit à celle-ci :

– Cet enfant pourra bien parler, si ses parents font une neuvaine.

– Je prierai aussi, dit la servante.

Père Paul s’adressa alors à l’enfant :

– Dites donc avec moi : Jésus, Marie, Joseph.

Et, lentement, l’enfant répéta : Jésus, Marie, Joseph.

 

—————

 

Depuis quelque temps déjà, la fille d’un médecin de campagne était sourde d’une oreille, et de l’autre elle n’entendait que peu ou point.

Accompagné de sa mère et d’une amie, elle se rendait auprès de Père Paul à Termonde. Pendant le trajet, par une cause ou l’autre, la surdité de l’oreille la moins affectée devint complète également.

Admises en présence du Père, l’amie lui dit :

– Révérend Père, guérissez, s’il vous plaît, cette demoiselle de sa surdité, c’est si gênant d’être sourde !

Père Paul appliqua ses mains sur les oreilles de la sourde, et, à l’instant même, la demoiselle entendit, mais si parfaitement, qu’elle perçut les paroles dites à voix basse à plusieurs pas de distance. La surdité n’est plus survenue.

Père Paul dit à cette demoiselle :

– Vous aurez de l’amour de Jésus.

Et depuis, la demoiselle a parfois constaté à l’église des faits extraordinaires, dont elle décrit, comme suit, quelques exemples :

Le 2 août 1894, un jour d’Adoration, j’eus le bonheur de voir, pour la première fois, dans l’hostie de l’ostensoir, Notre-Seigneur attaché à la croix.

Le Jeudi-Saint de l’année 1896, en faisant mon Adoration, je vis, sur le voile qui recouvrait le Ciboire, une grande Hostie : peu après, cette Hostie se changea en une face très aimable.

Le jour de la fête du Sacré-Cœur, en 1896, je vis sur le voile du Ciboire, Notre-Seigneur tendant les bras, l’un de ses bras était plus élevé que l’autre, et les mains étaient couvertes. Le cœur était rouge et la face très aimable.

 

—————

 

Nous avions au jardin une volière de tourterelles. En 1893, Père Paul s’approchant de la volière, me dit :

– Tiens n’avez-vous donc pas de tourterelles blanches ?

Depuis lors, tous les petits sont éclos le plumage blanc, et nous n’avons plus que des tourterelles blanches.

 

—————

 

À la campagne, non loin de Termonde, demeurait une extatique, pénitente de Père Paul, dont la maison se trouvait à proximité d’une ligne de chemin de fer. Or, un matin étant chez elle à l’ouvrage, cette personne se sentit irrésistiblement poussée dehors et entraînée rapidement jusque près de la voie ferrée, où elle s’agenouilla, comme malgré elle.

À ce moment même passa un train. L’extatique vit baisser la glace d’un compartiment de troisième, et Père Paul lui donner de là sa bénédiction.

 

—————

 

Une connaissance de Père Paul, habitant Grand, fit, en 1893, l’acquisition d’un groupe en ciment : le corps du Christ mort sur les genoux de sa Mère (pieta).

Père Paul bénit ce groupe et, aussitôt, raconta-t-il lui-même, les larmes coulèrent abondamment des yeux de cette Vierge.

Le prodige s’est renouvelé souvent, et, parfois, se reproduit depuis la mort du Révérend Père.

Pendant une couple d’heures, le jeudi 20 septembre 1894, nous fûmes témoin du même fait, en présence de Père Paul, qui recueillit alors pour nous deux de ces larmes dans un petit tube en verre. Il nous dit ensuite d’emplir d’eau ledit tube, afin d’empêcher les larmes de sécher.

Le vendredi 9 juillet 1897, nous eûmes la curiosité de soumettre ce petit tube à une jeune fille extatique demeurant à Stabroeck, et très connue à Anvers depuis vingt ans, pendant son extase.

Prenant en main le tube, l’extatique s’écria :

– Oh !... traenen van Maria ! (Oh !... des larmes de Marie !)

Attendons patiemment que l’Église décide, elle qui seule pourra déterminer la nature de ce grand prodige.

Quelque temps après la mort de Père Paul, en déplaçant le groupe, on y vit, collé par derrière, une étiquette portant le monogramme PP, tracé à l’encre par le Révérend Père.

 

—————

 

Une jeune orpheline presque entièrement paralysée et qui, par suite de maladie nerveuse, avait perdu l’usage de la parole, fut amenée par nos religieuses à Termonde, le 19 mars 1878, jour de la fête de saint Joseph. On fut obligé de porter la pauvre malade à la gare, et les religieuses ne savaient comment elles s’y prendraient, à Termonde, pour se rendre au monastère avec le paralytique, car à cette dernière gare ne stationnent pas de voitures publiques. Père Paul n’avait pas été prévenu.

Or, à leur arrivée en gare de Termonde, et à leur grand étonnement, les religieuses virent un cocher s’approcher d’elles, et leur dire, le chapeau à la main :

 

 

Le R. P. Paul sur son lit de mort

 

 

– Mes sœurs, ma voiture vous attend pour vous conduire au monastère ; je viendrai vous reprendre cet après-midi.

Père Paul, ayant vu la malade, assura qu’elle guérirait. Puis il dit aux religieuses :

– Faites deux neuvaines et, si la guérison ne s’obtient pas encore, commencez une troisième neuvaine.

Un matin au commencement de la troisième neuvaine, tout à coup la malade se mit à marcher et à parler. Cette guérison s’est maintenue.

 

 

Édouard VANSPEYBROUCK.

 

Paru dans L’Écho du merveilleux en juillet 1898.

 

 

 

 

 



1Titre : Quelques traits de la vie du Très Révérend Père Paul de Moll, bénédictin,1824-1896. Le volume : 2 francs. Franco : 2 fr. 50. Écrire à l’auteur à Bruges.

 

 

 

 

 

 

 

www.biblisem.net