Auguste Dorchain

(1857-1930)

 

Notice biographique extraite de :

Gérard WALCH, Anthologie des poètes français contemporains, 1924.

 

 

 

 

« Né à Cambrai en 1857, Auguste Dorchain fit ses études au Lycée Corneille, de Rouen, et vint ensuite à Paris suivre les cours de l’École de droit; mais il abandonna bientôt le Code pour se consacrer entièrement à la poésie. Tout en feuilletant le Bourlon, il avait rimé ses premiers vers. Il publia, en 1881, La Jeunesse pensive, dont le succès fut retentissant. Dédié à François Coppée, ce recueil charmant fut présenté au public par Sully Prudhomme.

« Grâce à la valeur de son livre, à ce double et puissant patronage, le jeune poète fut désormais “lancé”. Porel, alors directeur de l’Odéon, lui commande un poème pour le centenaire de ce théâtre (10 avril 1882). C’est un triomphe. À l’Odéon encore, on dit de lui un avant-propos : Alexandre Dumas (4 novembre 1883). Enfin il donne sur cette même scène une comédie en vers : Conte d’avril (22 septembre 1885), qui remporte un grand et mérité succès. Déjà couronné par l’Académie pour La Jeunesse pensive, Auguste Dorchain reçoit un des prix Montyon pour son Conte d’avril.

« Entre-temps, le poète a rencontré et épousé la compagne de ses rêves. Il dit ses joies, ses tendresses, ses radieux espoirs, dans cet admirable livre Vers la lumière, auquel l’Académie décerne le prix Archon-Despérouses. François Coppée a écrit un judicieux article sur ce recueil, associant, dans une pensée délicate, l’auteur et la femme charmante qui fut son inspiratrice : “C’est en pressant dans votre main une main fidèle que vous allez vers les sommets, conduit par une étoile dont vous cherchez sans cesse le reflet dans des yeux adorés. C’est cet amour qui donne à vos vers une suavité toute racinienne et qui a fait de vous un touchant et profond poète de l’espérance et de la pudeur.” Mme Dorchain mérite cet éloge. Elle partage les travaux absorbants de son mari, lui sert de secrétaire, de copiste, d’interprète, – faisant valoir, avec un sentiment artistique profond, un talent remarquable, les remarquables oeuvres du poète, – et demeurant pour lui la plus dévouée des épouses, la plus parfaite, la plus accomplie, la plus admirable des “associées”.

« Trois fois lauréat de l’Académie, M. Auguste Dorchain reçoit le ruban rouge (1894). Il écrit Rose d’automne, touchante comédie en prose qui, créée à la Bodinière, passe au répertoire du Vaudeville; puis les Stances à Sainte-Beuve, lues à l’inauguration du monument au jardin du Luxembourg (10 juin 1898); Le Captif, traduit de Cervantès; l’Ode à Michelet, dite à l’Odéon, à l’occasion du centenaire de l’illustre historien (30 juin 1898); Un Chant pour Léo Delibes (juin 1899); les Danses françaises, d’une facture si gracieuse, dites pendant l’Exposition de 1900, au cours de nombreuses soirées de gala. Enfin, il donne à l’Odéon, le 17 avril 1901, un drame en quatre actes en vers, Pour l’amour, dont les beaux vers purs et simples, les situations passionnées et dramatiques, enthousiasmèrent les lettrés et remportèrent auprès d’un public d’élite le plus légitime succès.

« En 1900, l’Académie française couronnait pour la quatrième fois le poète en lui décernant, pour l’ensemble de ses ouvrages, le prix triennal Botta. En 1902, elle lui accordait une cinquième récompense pour son drame Pour l’amour. » (Marc LANGLAIS.)

Auguste Dorchain fut membre du Comité de la Société des gens de lettres et président honoraire de le Société des Poètes.

 

 

 

 

 

 

 

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