Paul Harel

(1854-1927)

 

Notice biographique extraite de :

Gérard WALCH, Anthologie des poètes français contemporains, 1924.

 

 

 

 

Paul Harel, né à Échauffour (Orne), le 18 mai 1854, est poète et aubergiste. Théophile Féret a écrit de lui : « Depuis les Rimes de broche et d’épée, tout le monde connaît le cabaretier d’Échauffour, et depuis les Souvenirs d’auberge, il a annexé sa grande salle à la littérature normande. Avant Barrès, il a dégagé quelques-unes des intimes correspondances entre la Lignée, le Sol et le Culte ancestral. Il a voulu nous raciner à la terre natale. »

Dans la préface de son premier recueil, Sous les pommiers, paru en 1879, M. Harel a pris soin d’expliquer pourquoi il embrassé la profession d’hôtelier : « Mon père, dit-il, était avocat, mon grand-père aubergiste; j’ai repris le métier de celui-ci par amour du pittoresque. J’ai cru devoir donner ce mauvais exemple à mes contemporains, en un temps où les fils de la terre désertent leurs foyers, où la vie des ancêtres est inconnue, sinon dédaignée. » Nous ajouterons que, si M. Harel n’a pas regretté son choix, c’est bien aussi un peu parce que, pour lui,

            Le grand secret de tout est dans la charité,

et que l’ancestrale profession lui permet de pratiquer cette vertu sur une large échelle en accueillant chez lui les miséreux, les gueux qui passent sur la route :

            Voici la Misère qui passe,

            Ouvrez la porte à deux battants !

            (La Bonne Auberge.)

 

M. Harel a été aimé en retour. Il jouit, dans son pays, d’une popularité de bon aloi. « Dans l’Orne, dit encore M. Féret, on lui porte une tendresse religieuse. »

Paul Harel a chanté les charmes de la nature et la vie rurale avec une sincérité et une simplicité qui n’excluent ni le pittoresque ni la grandeur. Dans son dernier volume, qu’il préfère aux autres, Les Heures lointaines (1903), il puise surtout son inspiration dans la foi, qu’il ne conçoit point, nous l’avons vu, sans la charité. En 1895, M. Harel fut appelé à diriger, à Paris, une grande revue catholique, La Quinzaine. Mais les splendeurs de la capitale ne purent lui faire oublier son pays natal : aimant la simplicité rustique, il résigna bientôt ses fonctions directoriales pour retourner à son cher Échauffour.

 

 

 

 

 

 

 

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