Courage

 

SONNET.

 

À M. Abel Jannet.

 

 

                       Macte animo, generose puer !

 

Tes mains ont pris le fouet de la satire ;

Tu vas daubant le ridicule humain :

La tâche est rude ; et plus d’un qui fait rire

Sent la douleur lui dévorer le sein.

 

Si le méchant s’irrite et te déchire,

Console-toi : c’est ainsi qu’il admire ;

Et te vengeant par un noble dédain,

Avec courage, ami, suis ton chemin.

 

Si ton cœur saigne, et si, sous tes paupières,

Tu sens courir quelques larmes amères,

Laisse saigner ton cœur, pleurer tes yeux.

 

Car les pleurs sont une féconde pluie ;

Car la souffrance est un présent des cieux ;

Car sans le cœur il n’est point de génie.

 

 

 

Louis AUDIOT.

 

Paru dans La Muse des familles en 1858.

 

 

 

 

 

 

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