Ma fille

 

 

Tu as le visage velouté

Des tulipes, leur profond calice :

L’ombre s’y condense avec délices

Le vent s’incline pour la goûter.

 

Tes yeux s’abandonnent au doigté

Des jours qui s’élèvent et pâlissent.

S’ouvrant, se fermant, ils m’avertissent

Du temps des jeux, du temps d’écouter.

 

Ma fille, quand je frôle tes joues,

Que ton souffle à mes lèvres se prend,

Que mon bras t’emporte et te descend,

 

J’ai peur que le monde et que la boue,

Que ma honte atteignent ta candeur.

Mais comment t’écarter de mon cœur ?

 

 

 

René-Salvator CATTA.

 

Recueilli dans Les poèmes du foyer.

 

 

 

 

 

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