Confiance

 

 

Lorsque, seul et pensif, au fond de la nuit sombre

J’élève mes regards vers le ciel étoile,

L’immensité m’écrase et je tremble dans l’ombre

Comme un ver sous le pied qui tantôt l’a foulé.

 

Mais en considérant que ces astres sans nombre

Marchent d’un cours égal par une loi réglé,

Et que le plus perdu, de crainte qu’il ne sombre,

Possède son soleil par le lointain voilé,

 

Mon cœur se raffermit et renaît à la joie.

Bien que marchant aussi sans connaître ma voie,

Et que la tombe au bout soit un sinistre lieu,

 

Je cède volontiers au courant qui m’entraîne,

Et, comme un tendre amant qui s’attache à sa chaîne,

Confiant, j’obéis à l’appel de mon Dieu.

 

 

 

Armand CAUMONT.

 

Paru dans L’Année des poètes en 1894.

 

 

 

 

 

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