La douce étoile

 

 

Lentement le sort se déroule,

Suivant toujours la loi du temps ;

Et, sur notre mouvante boule,

Chaque homme tourne avec la foule,

Soumis à des destins flottants.

 

Il ignore, dans sa carrière,

Au soir, quel sera son réveil ;

Si le ciel de son humble sphère

Retentira d’un long tonnerre,

Ou resplendira de soleil.

 

Mais le Dieu qui suspend ce voile

Au devant de ses faibles yeux,

Souvent au travers de la toile

Laisse percer d’une humble étoile

Le jour flatteur et gracieux.

 

Ce jour, que notre cœur réclame,

C’est l’espoir, qui berce les maux,

L’espoir, qui d’un rebord de flamme

Dore les nuages de l’âme,

Et fait rêver de jours plus beaux.

 

Douce étoile, en chaque demeure

Répands ta céleste clarté :

Dis-nous que Dieu règne à toute heure,

Et console celui qui pleure

En lui parlant de sa bonté.

 

 

 

Frédéric CAUMONT.

 

Recueilli dans

Recueil gradué de poésies françaises,

par Frédéric Caumont, 1847.

 

 

 

 

 

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