Les Mages

 

 

Ils venaient de bien loin, les marcheurs à l’Étoile,

            Les trois potentats somptueux,

Suivant dans le désert que nulle ombre ne voile,

            Un bel astre mystérieux.

 

L’un roi, l’autre savant et le troisième prêtre

            Assez grands pour faire trembler,

Ils se sentaient petits, disposant tout leur être,

            Humblement, à s’agenouiller.

 

Car leur foi criait au milieu du mystère

            Encore enveloppant leurs yeux,

Que cet astre nouveau, d’une étrange lumière,

            Les menait vers un jeune Dieu.

 

Ils allaient, tout joyeux, sur la terre brûlante,

            Dressés et bénissant le Ciel

Comme, autrefois, chantaient dans la fournaise ardente,

            Les trois jeunes gens d’Israël.

 

Et, nullement surpris en entrant dans l’étable

            Où vagissait le roi du Ciel,

Que le triste berceau d’un enfant misérable

            Ait pu diriger un soleil ;

 

À genoux, ils offraient l’or, l’encens et la myrrhe

            À ce Roi, ce Dieu, ce Mortel,

En ce modeste l’endroit où leur foi voyait luire

            Les divines clartés du Ciel.

 

 

 

Victor-Marie CHARRIAU, Reflets d’âme.

 

Recueilli dans Art et poésie, hiver 1963.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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