Louanges

 

 

Avant que du Seigneur la sagesse profonde

Sur la terre et les cieux daignât se déployer,

Avant que du néant sa voix tirât le monde,

Qu’à ce même néant sa voix doit renvoyer,

De toute éternité sa prudence adorable

Te destina pour mère à son Verbe ineffable,

À ses anges pour reine, aux hommes pour appui ;

Et sa bonté dès lors élut ton ministère

Pour nous tirer du gouffre où notre premier père

Nous a d’un seul péché plongés tous avec lui.

 

Ouvre donc, Mère Vierge, ouvre l’âme à la joie

D’avoir remis en grâce et nous et nos aïeux :

Toi-même, applaudis-toi d’avoir ouvert les cieux,

D’en avoir aplani, d’en avoir fait la voie.

Les hôtes bienheureux de ces brillants palais

T’offrent et t’offriront tous ensemble à jamais

Des hymnes d’allégresse et de reconnaissance ;

Et nous, que tu défends des ruses de l’enfer :

Nous y joindrons l’effort de l’humaine impuissance

Pour obtenir comme eux le don d’en triompher.

 

 

 

Pierre CORNEILLE.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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