Extase

 

 

Debout, contre un pilier de l’enceinte sacrée,

Lorsque je la voyais, cette blonde éthérée,

D’elle, de sa beauté, tout mon cœur s’enivrait.

Quel ton rose animait la nuance lactée

De cette peau d’enfant unie et veloutée,

Quand, sous les longs soupirs, la lèvre s’entrouvrait !

 

Ah ! quelle ardeur mystique en ce regard étrange,

Alors que tressaillait des cils la longue frange,

Sous les feux que dardait l’autel solennisé !

Elle et Dieu se mêlaient dans mon spasme extatique ;

L’hymne d’amour montait sur l’aile du cantique

Et mon âme adorait l’être divinisé.

 

 

 

Eugène DALZAC.

 

Paru dans L’Année des poètes en 1892.

 

 

 

 

 

 

 

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