Prier est un don de Dieu

 

 

Seigneur, apprenez-nous à prier.

 

Il n’y a pas de « certificat d’aptitude professionnelle » pour la prière.

Pour des raisons extérieures ou intérieures, il faut, une fois ou l’autre, convenir qu’on ne sait pas ou qu’on ne peut pas prier.

 

Il faut :

Croire que la prière est absolument nécessaire pour que la vie du Christ soit vivante, active, féconde en nous.

La certitude de cette nécessité est une conséquence de la foi. Prier nous est donné comme la foi, avec la foi. Si nous ne demandons pas la prière, elle reste au « point mort » ; si nous cessons de la demander, elle s’estompe, elle « nous sort de l’esprit ».

 

Croire que pour pouvoir prier, la bonne volonté ne suffit pas, si elle ne se traduit pas par la demande faite au Seigneur de pouvoir prier : « Seigneur, apprends-nous à prier. »

 

Croire que pour pouvoir prier, nos efforts pour fonder en nous la nécessité de la prière, à eux seuls, sont inefficaces. Lectures et réflexions sur elle, contemplation de la vie du Seigneur et de sa prière, recherches de ce qu’il en a dit et attention à ses paroles : tout cela n’est efficace que si nous demandons, avec la foi, qu’il y ait en nous plus de foi pour être certains que la prière est pour nous question de vie ou de « mort lente » ; que, sans prière, la vie du Christ vivote en nous ; que, pour ainsi dire, elle ne fait que subsister.

 

Croire que, pour intégrer la prière à notre vie chrétienne, comme y sont intégrés manger, boire, dormir, nos efforts à eux seuls sont impuissants.

Efforts de résolution (c’est décidé je...) ;

Efforts de préparations lointaines (à partir du carême je...) ;

Efforts d’organisation de notre temps... ;

Efforts pour hiérarchiser nos activités ; tous ces efforts ne donneront que des « résultats » souvent artificiels et toujours fragiles, s’ils ne sont pas accompagnés de notre prière pour prier ; fondés sur notre espérance qui demande la lumière pour savoir prier, la force pour pouvoir prier.

 

Croire que nous n’aurions même pas en nous le désir de pouvoir prier, si ce désir n’était déjà un don de Dieu qui, comme tous les dons de Dieu, est fait pour lui revenir en « action de grâce ».

La grâce qui nous fait désirer prier met en nous la force de transformer ce désir en acte, en prière concrète. La grâce nous permet de demander dans une prière réelle et sincère de savoir prier, de pouvoir prier.

 

 

 

Madeleine DELBRÊL,

La joie de croire, Seuil, 1968.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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