L’Oiseau bleu

 

 

                                                À Myriam

 

 

OUI ! laisse-le chanter sans trêve

Au faîte ultime de ton cœur

Où s’est perché le Beau vainqueur,

Laisse chanter l’oiseau du rêve !

 

Berce ton âme à ses refrains.

Qu’il soit le charme de tes veilles,

Et, jusqu’à l’heure où tu t’éveilles,

Qu’il hante tes songes sereins !

 

Lorsque t’assailliront les larmes,

Les saintes larmes dont on dit

Que le baptême nous grandit,

Qu’il nous traduise tes alarmes !

 

Qu’il nous révèle ton amour,

Tes idéals de pure flamme,

La paix candide de ton âme

Transparente comme un beau jour !

 

Enivre-toi de l’ambroisie

Dont l’Art divin t’a fait présent :

Laisse chanter, tout frémissant,

L’Oiseau bleu de la Poésie !

 

 

 

Alphonse DESILETS, Mon pays, mes amours, 1913.

 

 

 

 

 

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