Tombeau du poète

 

 

Par les sentiers abrupts où les fauves s’engagent,

Sur un pic ébloui qui monte en geyser d’or,

Compagnon fabuleux de l’aigle et du condor,

Le Poète nourrit sa tristesse sauvage.

 

A ses pieds, confondus dans un double servage,

Multipliant sans cesse un formidable effort,

Les Hommes, par instants, diffamaient son essor ;

Mais lui voyait au loin s’allumer des rivages.

 

Et nativement sourd à l’injure démente,

Assuré de savoir à quelle ivre Bacchante

Sera livrée un jour sa dépouille meurtrie ;

 

Laissant la foule aux liens d’un opaque sommeil,

Pour découvrir enfin l’azur de sa patrie

Il reprit le chemin blasphémé du soleil !

 

 

 

Léon DEUBEL.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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