Illusions lointaines

 

 

La brume étreint le parc de son enchantement ;

Les ailes et les fleurs se ferment à la terre.

Et l’étoile qui brûle au front du monastère

Est belle, dans le soir, inexprimablement...

 

On dirait, de la Foi, le doux rayonnement.

Dans le jardin désert, jaloux de son mystère,

Comme un grand souvenir dans un cœur solitaire

Le chant d’un rossignol monte, splendidement.

 

Du fond de son azur, l’astre penché l’écoute ;

Et prend cet hymne clair qui perle, goutte à goutte,

Pour un jet d’eau lointain, dans l’ombre, jaillissant.

 

Et l’oiseau du silence, en sa veille sublime,

Voit, dans l’étoile blanche, un lys éblouissant

Que Dieu fit fleurir là pour éclairer l’Abîme.

 

 

 

Marga DILHAN.

 

Paru dans Les poètes de la tradition en janvier 1938.

 

 

 

 

 

 

 

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