Vous, mes journées calmes

 

 

Vous, mes journées calmes et imperceptibles,

Vous, mes journées, sœurs chéries, amies fidèles,

Je vous vois chaque matin vous lever au-dessus des fenêtres de ma prison

Semblables à des colombes,

Accomplissant la volonté de Dieu.

Vous, mes journées, rivières calmes et pures,

Vois, mes heures, torrents dans la montagne,

Vous, mes instants, sources au bord de la route,

Vous êtes d’inestimables pierres précieuses.

Pourquoi me fûtes-vous données ?

Vous m’éclairez comme un enfant !

Constants et immuables frères, vous, mes jours,

Constants sont vos chemins.

Constants, chacun de vos instants, chacune de vos heures.

Vous m’éclairez comme des anges.

Couvrez-moi, anges, mes frères, de l’ombre de vos ailes de lumière

Couvre-moi, ange du soir,

De la lumière du silence intérieur,

De ton aile qui n’appartient pas à cette terre.

 

 

 

Alexandre DOBROLIOUBOV,

Le livre invisible.

 

Recueilli dans Anthologie de la poésie russe

du XVIIIe siècle à nos jours, par Jacques Robert

et Emmanuel Rais, Bordas, 1947.

 

 

 

 

 

 

 

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