Sol natal

 

 

Toujours, du fond du cœur où germa l’espérance,

J’ai béni tendrement le sol qui m’a nourri ;

Je n’oublierai jamais le toit de mon enfance

Ni le langage doux que ma mère m’apprit.

 

Vers la plage du inonde où j’ai puisé la vie,

Pensif, j’ai regardé, des larmes plein les yeux,

Et je revois encor ma jeunesse ravie

Dont le rêve montait jusqu’aux azurs des cieux.

 

Ô pays des aïeux, champ de gloire éternelle

Où passa le frisson des orages sanglants,

Que ta sainte moisson d’amour se renouvelle,

Et retienne toujours l’âme de tes enfants !

 

Qu’à mon dernier soupir en français je te nomme,

Ô Dieu de mon pays, dans ta gloire attendu !

Si je meurs en exil, que pour mon dernier somme

On me tourne le front vers mon clocher perdu !

 

 

 

Louis-Joseph DOUCET,

La jonchée nouvelle, 1910.

 

 

 

 

 

 

 

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