Tempus fugit

 

 

Le Temps qui des saisons déroule avec vitesse,

Sur chaque point du sol, les diverses couleurs,

Sans suspendre son cours, pour l’homme qui le presse,

Diminue ou grandit la tristesse ou les pleurs.

 

Où donc est cette mer qu’aucun ciel ne reflète

Et qui tant te ressemble ? Ô Temps, où donc es-tu ?

J’y voudrais repêcher tout ce que je regrette,

Je voudrais m’y jeter puisque j’ai tout perdu !

 

Mais l’idéal d’un jour que remplirait ton onde,

Coupe du Temps perdu, remplirait-il mon cœur ?

Ah ! non, tout ce qui fut, et tout ce qu’est le monde

N’existe qu’en passant dans tes roulis moqueurs !

 

Dieu seul peut retarder l’aurore qui s’allume,

L’humain est impuissant, tout est déjà dicté...

L’oiseau chante le jour et le jour se consume,

Reflétant vers les cieux sa douce volupté.

 

 

 

Louis-Joseph DOUCET, Ode au Christ

suivie de Pièces religieuses et patriotiques, 1910.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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