Prière

 

 

Souveraine du gouffre étoilé que les anges

Environnent, joyeux, de leurs saintes phalanges,

Toi qui nous apparais, au bord des cieux vermeils,

                    Plus belle que tous les soleils,

Ta robe s’irradie au feu de nos aurores,

Tu brilles tout le jour sur nos villes sonores,

Et tu mets un parfum dans le cœur de la nuit...

En vain la Douleur rôde autour de notre lit,

En vain le flot se dresse et la tempête gronde,

En vain l’Esprit mauvais divague par le monde,

Dieu t’a donné pouvoir sur tous les univers.

Ton empire s’étend du ciel jusqu’aux enfers.

C’est pourquoi je te prie, ô Reine de nos âmes,

Éclaire de tes mains, pareilles à des flammes,

Le chemin que suivra la jeune Humanité ;

Et pour qu’elle connaisse, enfin, la vérité,

Mène-la vers ton Fils, montre-lui la lumière,

La douceur de sa foi sublime et salutaire.

Rois, laboureurs, soldats, artisans, conduis-nous

Vers le Christ ; laisse-nous poser à ses genoux

Et nos glaives d’orgueil et nos fardeaux de haine.

Que Satan consterné gémisse en sa géhenne !

Étouffe sa clameur. Et qu’il nous soit permis

D’écouter ici-bas les chants du Paradis !

 

 

 

Charles DROULERS.

 

Recueilli dans Rosa mystica :

Les poètes de la Vierge,

du XVe au XXe siècle, s. d.

 

 

 

 

 

 

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