Les aïeules

 

 

Les Aïeules, d’enfants jadis environnées

Mais dont les uns sont morts et les autres partis,

Lasses de solitude, et de deuils, et d’années,

Penchent, le soir venu, leurs fronts appesantis.

 

À leur foyer muet sont maintenant fanées

Les fleurs d’espoirs anciens jour par jour abolis ;

Sur des choses d’antan chères et surannées

Peuplant leur chambre triste errent leurs yeux pâlis.

 

Pleurs, veilles d’autrefois ont usé leurs prunelles...

Lors donc, ne pouvant plus ni lire, ni bercer

Quelque enfançon de leurs vieilles mains maternelles,

 

Elles passent leurs soirs à prier, à penser,

Relevant par instants, appels d’âme qui sombre,

Leurs regards vers un christ sanglant qui luit dans l’ombre.

 

 

 

Philippe DUFOUR,

Poèmes légendaires, 1897.

 

 

 

 

 

 

 

 

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