Chanson du voyageur

 

 

Par les champs et les futaies de hêtres

Nous allons, chantant ou muets d’extase.

Heureux et joyeux, nous voulons l’être,

Car nous partons en voyage.

 

L’aube à peine embrase le ciel,

Au loin, le silence règne sur la terre.

C’est l’heure où l’âme s’éveille

Au joli mois des fleurs.

 

L’alouette s’élance dans l’espace.

Sa chanson matinale,

Sa claire et joyeuse mélodie,

Emplissent les forêts et les cœurs.

 

Ô joie de contempler du haut des monts

Les vastes forêts et les fleuves,

Et dans l’azur limpide du firmament

La haute voûte céleste !

 

L’oiseau rapide s’envole des cimes.

Les nuages, dans leur course, s’enfuient.

Mais mes pensées vont plus vite

Que les oiseau et le vent.

 

Que les nuages s’abaissent,

Les oiseaux rasent le sol.

Mais mes pensées et mes chansons

S’élancent vers le ciel.

 

 

 

Joseph von EICHENDORFF, Chansons de route.

 

Traduit de l’allemand par Albert Spaeth.

 

Recueilli dans Eichendorff, Poésies,

préface et traduction

par Albert Spaeth, Aubier, 1953.

 

 

 

 

 

 

 

 

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