Nous te louons, Dieu !

 

 

Nous te louons, Dieu, pour ta gloire, déployée dans toutes les créatures de la terre.

Car toute chose existe seulement comme vue par toi, comme connue par toi, toute chose existe seulement dans ta lumière, et que ta gloire soit déclarée même par ce qui te nie ; les ténèbres proclament la gloire de la lumière.

Ceux qui te nient ne pourraient pas te nier si tu n’existais pas, et leur négation n’est jamais complète, car, si cela était ainsi, ils n’existeraient pas.

En vivant, ils t’affirment ; toute chose, en vivant, t’affirme ; l’oiseau dans les airs, le faucon et le pinson ; l’animal sur la terre, le loup et l’agneau.

Donc, l’homme que tu as fait pour qu’il soit conscient de toi, doit te louer avec conscience, dans sa pensée, dans sa parole et son œuvre.

Même avec la main au balai, le dos courbé pour apprêter le feu, le genou plié pour balayer le foyer, nous, les femmes de Canterbury,

le dos courbé par la fatigue, le genou plié sous le péché, les mains cachant le visage sous la crainte, la tête pliée sous la douleur,

même en nous les voix des saisons, le souffle de l’hiver, le chant du printemps, le bourdonnement de l’été, les chœurs des oiseaux, te louent.

 

 

T. S. ELIOT.

 

Recueilli dans Les plus belles prières du monde,

Marie Maglione, De Vecchi, 1995.

 

 

 

 

 

 

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