Un pauvre homme est entré chez moi

 

 

Un pauvre homme est entré chez moi

Pour des chansons qu’il venait vendre,

Comme Pâques chantait en Flandre

Et mille oiseaux doux à entendre,

Un pauvre homme a chanté chez moi,

 

Si humblement que c’était moi

Pour les refrains et les paroles

À tous et toutes bénévoles,

Si humblement que c’était moi

Selon mon cœur comme ma foi.

 

Or, pour ces chansons, les voici,

Comme mon âme, la voilà,

Sainte Cécile, entre vos bras ;

Or, ces chansons bien les voici,

Comme voilà bien mon pays

 

Où les cloches chantent aussi

Entre les arbres qui s’embrassent

Devant les gens heureux qui passent,

Où les cloches chantent aussi

Des dimanches aux samedis ;

 

Et c’est pour toute une semaine

Qu’ici mon cœur, sur tous les tons,

Chante les joies de la saison,

Et c’est dans toute une semaine

Où chaque jour a sa chanson.

 

 

 

 

Max ELSKAMP.

 

Recueilli dans La poésie francophone

de Belgique 1804-1884,

par Liliane Wouters et Alain Bosquet,

Éditions Traces, 1985.

 

 

 

 

 

 

 

 

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