Expansion

 

 

Puisque Dieu, pour aimer, te fit tendre et sensible,

Je te laisse, ô mon cœur, te délecter d’amour ;

Car de t’en abstenir il serait impossible,

Comme sans respirer subsister un seul jour.

 

Sur terre, dans les cieux tout être et toute chose

A sa pente et son but marqué par le Seigneur :

Les astres ont l’éther, les papillons la rose,

Mais l’amitié, l’amour ont les fibres du cœur.

 

Oui, l’amour pour le cœur est une nourriture,

Un besoin sans lequel il ne fait que souffrir :

Il lui faut jour et nuit chercher par la nature

Un être à consoler, des âmes à chérir.

 

Aime donc, ô mon cœur, puisqu’il t’est nécessaire.

Ah ! il existe tant d’objets dignes d’amour !

Ici-bas c’est la femme et la fleur éphémère,

Au ciel c’est l’Éternel et la gloire et le jour.

 

 

 

Albert FERLAND,

Mélodies poétiques, 1893.

 

 

 

 

 

 

 

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