Monte Albano

 

 

Solitaire, cette petite église

pendue ainsi qu’un ex-voto

naïf au grand rocher doré.

Nous y parvînmes.

Le pieux silence était nôtre.

Il nous parut que le Christ,

plus qu’en un temple fastueux d’orgues et d’ors,

aurait aimé descendre à l’appel des prières

entre ces murs d’une humilité nue.

Nous priâmes : que durât notre amour

pour la vie, puis ainsi que la petite lampe

sous l’icône, en le survivant.

 

Hors des ruines d’un château

fait désormais de vide,

des ancêtres incorporels nous souriaient,

indulgents, à peine surpris.

Sur les murs chenus ils nous désignèrent

le lierre qui ne se détache

jamais.

 

 

 

Lionello FIUMI.

 

Recueilli dans Lionello Fiumi,

par Roger Clerici,

Seghers, 1962.

 

 

 

 

 

 

 

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