Les croisades

 

 

Sur le monde chrétien, tel un héraut de Dieu,

Dressant le crucifix qu’il porte à sa ceinture,

Un ermite, aux pieds nus sous la robe de bure,

À lancé tout à coup sa harangue de feu.

 

Et l’Occident entier dont la pitié s’émeut

Des maux qu’aux mains des Turcs Jérusalem endure,

Docile à cette voix ardente qui l’adjure,

Tout l’Occident s’ébranle aux cris de « Dieu le veut ! »

 

Mais, parmi ces partants que l’Orient fascine,

Et qui, flot débordé, roulent en Palestine,

Seuls Croisés que déjà la victoire ait faits grands,

 

Marchent, sous la bannière écarlate brandie

Du duc Guillaume et de Guiscard, les Conquérants,

Les Normands de Sicile et ceux de Normandie.

 

 

 

Louis FOISIL, Figures et choses du passé normand.

 

Recueilli dans Anthologie critique des poètes normands de 1900 à 1920,

poèmes choisis, introduction, notices et analyses par

Charles-Théophile FÉRET, Raymond POSTAL et divers auteurs,

Paris, Librairie Garnier Frères, 1920.

 

 

 

 

 

 

 

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