À Marguerite

 

 

Dis, mon ange aux yeux bleus, quand ta lèvre mignonne

Et si douce, à ma joue a mis son frais baiser,

Et quand il retentit, en venant s’y poser,

Comme un pur chant d’oiseau tout joyeux, et qu’il sonne,

 

Sais-tu ce que toujours je me prends à penser ?

C’est qu’un baiser d’enfant est la divine aumône

Que le Ciel ici-bas laisse tomber, et donne

Lorsqu’il voit la douleur presque nous écraser.

 

C’est que rien n’est meilleur, pour mon âme ravie

Ou sous le deuil brisée et lasse de la vie,

Dans les heures de joie ou dans les jours maudits,

 

Que l’un de ces baisers, caressant et sonore,

De ta bouche, – une rose en bouton près d’éclore, –

Et qu’ainsi les oiseaux chantent au Paradis.

 

 

 

Virgile FOULON.

 

Paru dans L’Année des poètes en 1890.

 

 

 

 

 

 

 

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