Elle

 

 

Celle que j’aimerai, l’ange de mon doux rêve,

Aura de grands yeux bleus sous ses boucles d’enfant ;

Le cœur bien chaste et doux comme un ange le rêve,

Un vague teint rosé de beau songe mourant.

 

Elle sera si frêle et si svelte et si douce

Qu’on dirait le lys pâle en une serre éclos,

Ou le tremblant rayon de lune sur la mousse,

Ou la claire fontaine au ciel pleurant ses eaux.

 

Au fond de son doux cœur et du bout de ses lèvres,

Devinant déjà ce que je médite encor,

Elle fredonnera toutes mes chansons mièvres

Et vêtira mon âme avec ses gammes d’or.

 

Elle n’aura jamais une parole amère ;

Des sourires toujours fleuriront ses grands yeux

Chastes, comme l’étaient les regards de ma mère

Et purs comme l’étaient ses vagues regards bleus.

 

 

 

 

Paul GÉRARDY.

 

Recueilli dans La poésie francophone

de Belgique 1804-1884,

par Liliane Wouters et Alain Bosquet,

Éditions Traces, 1985.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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