Ô Toi, l’au-delà de tout

 

 

Ô Toi l’au-delà de tout,

Comment t’appeler d’un autre nom ?

Quelle hymne peut te chanter ?

aucun mot ne t’exprime.

Quel esprit te saisir ?

nulle intelligence ne te conçoit.

Seul, tu es ineffable ;

tout ce qui se dit est sorti de toi.

Seul, tu es inconnaissable ;

tout ce qui se pense est sorti de toi.

Tous les êtres te célèbrent,

ceux qui te parlent et ceux qui sont muets.

Tous les êtres te rendent hommage,

ceux qui pensent

comme ceux qui ne pensent pas.

L’universel désir, le gémissement de tous

aspire vers toi.

Tout ce qui existe te prie

et vers toi tout être qui sait lire ton univers

fait monter un hymne de silence.

Tout ce qui demeure, demeure en toi seul.

Le mouvement de l’univers déferle en toi.

De tous les êtres tu es la fin,

tu es unique.

Tu es chacun et tu n’es aucun.

Tu n’es pas un être seul, tu n’es pas l’ensemble :

Tu as tous les noms,

comment t’appellerais-je ?

Toi, le seul qu’on ne peut nommer ;

quel esprit céleste pourra pénétrer les nuées

qui voilent le ciel lui-même ?

Aie pitié, ô Toi, l’au-delà de tout ;

comment t’appeler d’un autre nom ?

 

 

 

GRÉGOIRE DE NAZIANZE.

 

Recueilli dans Dieu et ses poètes, par Pierre Haïat,

Desclée de Brouwer, 1987.

 

 

 

 

 

 

 

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