Heureux les simples

 

 

En vérité, je vous le dis, heureux les simples

Qui, suivant ma doctrine, ont vécu loin des villes,

Et, les reins alourdis du poids des grappes saintes,

Jusqu’au soleil couchant ont vendangé ma vigne.

 

Heureux la femme forte et l’époux aux mains jointes

Dont la demeure accueille et le fils et les filles :

Heureux, dis-je, sur tous, l’homme qui se résigne

Et range, en bénissant ma loi, sa lampe éteinte.

 

J’aime ceux qui sont nus et j’aime ceux qui m’aiment,

Et je prête ma force à leur faiblesse humaine.

La lèpre des enfants de luxure m’éloigne ;

 

Mais l’Esprit qui m’assiste et me tient sous son aile

Guide dans les chemins de la vie éternelle

Ceux dont le cœur est pur comme un ciel plein d’étoiles.

 

 

 

Charles GUÉRIN, Le Cœur solitaire, 1898.

 

Recueilli dans Louis Chaigne,

L’anthologie de la renaissance catholique : Les poètes,

Alsatia, 1938.

 

 

 

 

 

 

 

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