Si ton chemin...

 

 

Si ton chemin parfois devient bourbeux et sombre

Ne persévère pas dans les chemins obscurs.

Tu peux trouver ailleurs, tu peux trouver en nombre

L’occasion d’aller vers l’horizon d’azur.

 

Ne va pas plus avant, vire vers l’île belle

Et reviens s’il le faut au point du non retour,

Sûrement tu verras une route nouvelle

Si tu veux regarder, si tu veux voir le jour.

 

Ne va pas t’obstiner dans les sentiers arides,

Ne force pas encor d’inutiles parcours ;

Ne tente pas l’écueil où l’onde qui se ride

Peut arrêter l’essor qui mène vers le jour.

 

Et si d’apercevoir des plaines de lumière

Ton regard ébloui peut encore hésiter,

Ne te retourne pas sur les ombres dernières

Et laisse-toi conduire où tu pourras chanter.

 

Aide des avenirs que des présents promettent,

Les passés attristés détruisent les espoirs.

Et s’il y faut encore acquitter quelques dettes

Tu sais que je saurai répondre à ton vouloir.

 

Les pôles opposés dans l’antre des machines

Se complètent pour faire un harmonieux tout,

Qu’il soit fer ou charbon, pour l’or ou le platine,

Ils s’opposent, pour être unis, comme à genoux.

 

Eh oui ! Si ton chemin parfois a des ténèbres

Qui ne sont qu’en passant d’assombrissants détours,

Ne reste pas courbé sous la toile funèbre,

Le bonheur est plus loin au chemin de l’amour.

 

 

 

Bernard GUILLAUMET.

 

Recueilli dans : Maurice Delorme, Le Blason des Poètes,

Anthologie du Syndicat des Journalistes et Écrivains,

Éditions de la Revue moderne, 1965.

 

 

 

 

 

 

 

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