Dies irae

 

Au Maître, Jules Barbey d’Aurevilly.

 

 

La fin des jours approche, et l’éternel mystère,

De son ombre, déjà, couvre notre chemin ;

Nous vivons aujourd’hui sans penser à demain,

Car l’espérance est morte et le ciel solitaire.

 

Des poètes sacrés, la grande voix austère

Ne trouve plus d’écho dans le tumulte humain ;

Les anges, qu’on disait nous mener par la main,

Ne laissent plus leurs pas s’égarer sur la terre.

 

Le prêtre veille seul à l’autel déserté ;

On achète et l’on vend la sainte Liberté,

Et la justice aveugle erre dans la nuit sombre.

 

Les appels du devoir ne sont plus entendus

Dans ce désastre immense où tout croule et tout sombre !

Les dieux sont remontés ; les hommes, descendus !

 

 

 

Charles GUINOT.

 

Paru dans L’Année des poètes en 1891.

 

 

 

 

 

 

 

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