Un dimanche d’automne

 

 

C’est le jour du repos, et la cloche bénie

Sur la ville répand sa pieuse harmonie,

Pas un frémissement dont l’air doux soit troublé

Sous lequel un rameau, le plus frêle, ait tremblé !

 

Le ciel est recouvert d’une ombre pâle, unie ;

Tout goûte, avant la mort, une paix infinie...

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Un coup de feu brutal : – Le calme est envolé !

Dans la plaine, là-bas, la vapeur a sifflé.

 

C’est un chasseur cruel, et puis un train qui passe :

À la machine aveugle, au meurtrier rapace

Rien ne peut imposer le respect du repos !

 

L’orgueilleux progrès, sourd aux pleurs des dieux paisibles

Roule, vertigineux, vers des buts invisibles :

– L’homme s’agite, tue, et meurt dans ce chaos !

 

 

 

Mlle E. HOUARD, Une âme,

poésies posthumes : dernières pensées, 1891.

 

 

 

 

 

 

 

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