Marine

 

 

La mer murmure douce ainsi qu’un lac des cieux,

Le flot berce le flot, pur et silencieux,

Ondulant comme un pli de voile, que soulève

Le souffle du zéphyr, qui s’endort sur la grève ;

 

La vague a su charmer les astres radieux,

Pour briller sur son front, ils ont quitté les dieux !

– Jusqu’à l’heure tardive où la lune se lève

Ils vogueront, baisés par cette onde qui rêve !

 

Une voile, là-bas, glisse furtivement ;

On croirait voir le doux et pur balancement

D’un séraphin lassé qui flotte au gré d’une aile !

 

Souffle ! Esprit ! Serais-tu le messager béni

Qui vient aider mon âme à franchir l’infini ?

– Oh ! ne fuis pas sans moi vers la paix éternelle !

 

 

 

E. HOUARD, Une âme,

poésies posthumes : dernières pensées, 1891.

 

 

 

 

 

 

 

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