La prière

 

 

La mer terne est voilée, en une brume grise,

À peine, par instant, sous un rayon s’irise ;

À l’aurore le ciel ne s’est point découvert ;

Le jour erre indécis, sous un doux reflet vert.

 

Et la vague gémit comme un cœur qui se brise,

Une âme que, soudain, la douleur a surprise

L’écume jaillissant comme un sanglot souffert

Sur la grève éplorée, en blanches fleurs se perd.

 

Ainsi que tous les jours, quand une molle haleine

Berce ciel et flots bleus, leur âme pure, pleine

Et d’amour, et de foi, de céleste candeur,

 

L’aïeule et son enfant murmurent leur prière,

Et dans un hymne saint qui vole à la lumière,

Avec les séraphins chantent leur Créateur.....

 

 

 

E. HOUARD, Une âme,

poésies posthumes : dernières pensées, 1891.

 

 

 

 

 

 

 

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