Quo vadis ?

 

 

Lorsque ton sillon de feu passe

Radieux à travers l’espace,

Flèche acérée au fer pointu,

Étoile filante, où vas-tu ?

– Je cours afin de guider l’âme

Qui pourrait périr sans ma flamme,

Et qui va goûter le bonheur

Dans le sein de Notre-Seigneur.

 

Fuyant le cruel hivernage,

Quand tu quittes notre village,

Par les autans glacés battu,

Frileuse hirondelle, où vas-tu ?

– Je vais revoir, oiseau fidèle,

Les vieux arceaux d’une chapelle

Où je pourrai voler gaiement

Sous un ciel bleu, doux et clément.

 

Lorsque ton âme est asservie

Aux nécessités de la vie,

Quand ton courage est abattu,

Poète rêveur, où vas-tu ?

– Je vais, en ma douleur amère,

Loin du ciel où vit la chimère ;

Mais je chante encor des chansons

Pour dénoncer les trahisons !

 

 

8 Juin 1901.

 

(Mis en musique par

Gustave SINCLAIR.)

 

 

Fernand de JUPILLES,

Échos de ma forêt, 1902.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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