Souvenir des ruines du Palatin

 

 

                                           À Monsieur Charles Fuster.

 

Lorsque, pour éblouir les peuples asservis,

Les Césars entassaient sur la Montagne Sainte,

Sans respect pour les murs de son antique enceinte,

Palais de marbre et d’or à l’Olympe ravis ;

 

Lorsque de voluptés, de hontes assouvis,

De parfums énervés, de roses tête ceinte,

Torturant les captifs de Venède et de Sainte,

Ils s’enivraient du sang versé sur les parvis ;

 

Ils n’imaginaient pas qu’un jour, dans les ruines,

Des fils de ces Gaulois condamnés aux résines

Viendraient ici glaner quelques débris épars...

 

Nous y voilà pourtant. D’un seul coup de tonnerre,

Dieu s’est enfin vengé de l’orgueil des Césars.

– Maintenant, méditez, vous qui jugez la terre !

 

 

 

René KERVILER.

 

Paru dans L’Année des poètes en 1897.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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