Le retour

 

 

Le monde, avec sa nuit, ses terreurs, son tourment,

Ne cache pas le ciel. L’œuvre réparatrice

Domine la pensée. On court au Dieu clément

Qui, du gibet, nous tend sa main libératrice.

 

Tout se sent attiré par ce puissant aimant.

Caïn, ému, n’entend la voix accusatrice

Qui le poursuit, que pour pleurer amèrement

Le crime qui lui fit l’horrible cicatrice.

 

C’est aux pleurs de Jésus qu’il va mêler ses pleurs :

C’est cœur à cœur qu’il parle au Christ de ses douleurs,

Dans le ravissement d’une amoureuse étreinte.

 

C’est l’alphabet du ciel épelé sur la croix ;

C’est le jour reculant nos horizons étroits :

C’est un Credo d’amour plus qu’un Credo de crainte !

 

 

 

J. LABAIG-LANGLADE.

 

Paru dans L’Année des poètes en 1897.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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