L’immortalité

 

 

Comme en un coin désert une rose flétrie,

Je me sens transplanté de la mère-patrie.

J’appelle et cherche en vain l’idéale beauté :

Tout charme rend hommage à la fragilité.

En vain je tends la lèvre au plaisir sans mélange :

Le vase de la vie est maculé de fange.

Mais le divin espoir surgit au fond du cœur ;

Dans l’horizon lointain j’entrevois le bonheur ;

Et cette ardente soif des jouissances pures,

Cet œil toujours plongé dans les choses futures,

Cet éternel besoin d’amour, de vérité,

Attestent hautement mon immortalité.

 

 

 

Joseph LEBIERRE.

 

Paru dans L’Année des poètes en 1896.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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