L’art, en ballade

 

 

Pour un artiste véritable

C’est bien misère et déshonneur

Que d’œuvrer en vénal comptable

Et se gausser du « fignoleur » !

– Mais tel sujet fait mon bonheur

Par son charme inné, sa plastique

Ou l’humilité de son cœur,

Car je suis un peintre classique.

 

La critique à peine équitable

Mise gros sur le barbouilleur...

Qu’importe la toile exécrable

Pourvu qu’elle trouve acquéreur !

– Dès lors triomphent la laideur

Et la chose cabalistique...

À mon œil probe et ma candeur,

Car je suis un peintre classique.

 

D’ici le temps inéluctable

Qui verra le jour du Seigneur

Chacun se doit, plus charitable,

D’aimer son prochain, non l’erreur !

– En tes vers, poète charmeur,

Dans ta chanson mélancolique,

Et moi... par l’œuvre de valeur,

Car je suis un peintre classique.

 

 

                       ENVOI

 

Prince, en votre aimable grandeur

Daignez recevoir ma supplique :

– Qu’on rende aux Beaux-Arts leur faveur –

Car je suis un peintre classique.

 

 

 

Louis LE NIN.

 

Paru dans Art et poésie, reflets poétiques de l’ethnie française,

Anthologie des membres titulaires, agrégés d’honneur de la

Société des poètes et artistes de France,

sous la direction littéraire de Henry Meillant,

Jean Grassin éditeur, 1968.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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