Les cloches

 

 

Sur les toits revêtus par le bouillard d’automne,

Tristes, se répondant de quartiers en quartiers,

Mélancoliquement, les cloches d’airain sonnent

Et leur ample rumeur, de clochers en clochers,

Ondule, flotte et meurt dans le brouillard d’automne.

 

Elles sonnent tandis qu’au plein des cathédrales

Le peuple agenouillé sous l’envol des voussoirs

Redit au Christ les prières dominicales.

L’encens voile l’éclat doré des ostensoirs

Et l’orgue émeut les parvis bleus des cathédrales.

 

Mais voici qu’un rayon frileux perce la nue.

Un chaud rayonnement s’allume sur les toits.

Et la ville, attendant que par les avenues

Déferle en flots pressés la foule aux mille voix,

Se chauffe, morne encor, dans la lumière crue.

 

 

                                                               1935

 

 

Clément MARCHAND,

Les soirs rouges, 1947.

 

 

 

 

 

 

 

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