Au Christ N.S. crucifié

 

LE POÈTE ÉTANT ARRIVÉ À SON HEURE DERNIÈRE

 

 

Vous qui pendez cloué à ce bois du supplice

Mon Dieu, vous dans la foi de qui j’affirme vivre ;

Et sous la sainte loi de qui je veux mourir,

D’un cœur qui soit constant, inébranlable et ferme.

 

Et comme cette heure-ci peut être la dernière,

Puisque la nuit déjà est tombée sur mes jours ;

C’est le moment de me manifester, Jésus,

Vous l’Agneau véritable, la tendresse d’un Père.

 

Immense est votre amour, immense est mon délit ;

Cependant le péché, le péché peut finir,

Tandis que votre amour est toujours infini.

 

Une telle raison m’oblige, pour plus que j’aie péché,

À espérer toujours en votre amour si grand,

À me confier en lui pour que je sois sauvé.

 

 

 

Gregório de MATOS.

 

Recueilli dans La poésie du Brésil, anthologie du XVIe au XXe siècle,

choix, présentation et traduction de Max de Carvalho

en collaboration avec Magali de Carvalho et Françoise Beaucamp,

Éditions Chandeigne, 2012.

 

 

 

 

 

 

 

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