La maison natale

 

                                                     À ma mère.

 

JE te chéris ainsi qu’un trésor précieux,

Ô ma maison natale, avenante et coquette,

Où la glycine grimpe avec ses bouquets bleus

Jusques au toit d’ardoise où le moineau caquette.

 

Dans ton petit jardin, songeur, je vais en quête

De mille souvenirs ou tristes ou joyeux,

Et j’y crois rencontrer, parfois, les bons aïeux

Faisant droit au bambin de sa folle requête !...

 

Et souvent je reviens – fidèle pèlerin –

À l’asile modeste où, paisible et serein,

S’est passé le printemps trop lointain de ma vie ;

 

Là, qu’il m’est doux à l’heure où le ciel devient noir.

De croire ouïr dans une intime rêverie

Ma mère réciter la prière du soir !...

 

 

 

Alexandre MICHEL.

 

Paru dans La Sylphide en 1897.

 

 

 

 

 

 

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