Notre-Dame du Matin

 

 

Ô Notre-Dame du Matin,

Vous qui passez dans les lointains,

Parmi la bruyère et le thym ;

Vous que suivent – blancheurs divines –

Les anges pâles des collines

En longs voiles de mousseline ;

Qui paraissez au bord du ciel,

Lorsque monte de l’Irréel

La douce voix de Gabriel ;

Aube candide, Aurore claire,

Source pure de la lumière,

Vers vous s’élèvent nos prières !

 

Vers votre sourire voilé,

Dans le soleil émerveillé

Montent nos cœurs immaculés !

 

Voici l’offrande parfumée

Des fleurs blanches nouvelles nées,

Et de nos âmes étonnées...

 

Nous les tendons dans le matin,

Avec des gestes enfantins,

Vers votre sourire incertain ;

 

Car vous n’êtes que passagère,

Ô virginale messagère

Des âmes pures et légères,

 

Ô Vierge secourable à ceux

Qui ont besoin d’être joyeux

En attendant que vienne Dieu...

 

Aussi quand le jour se déploie,

Et que le Christ, parmi la joie,

Monte au zénith, brille et flamboie,

 

Vous disparaissez à pas lents,

Et votre sourire tremblant

S’efface dans les brouillards blancs,

 

En ne laissant sur nos pensées

Et sur nos âmes reposées,

Que quelques gouttes de rosée...

 

 

 

Pierre NOTHOMB, Notre-Dame du Matin,

Éditions de l’Occident.

 

 

Recueilli dans Nazareth,

Poèmes choisis en l'honneur de Notre-Dame,

par André Mabille de Poncheville,

Éditions Alsatia, Paris, 1949.

 

 

 

 

 

 

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