Concert universel

 

 

Le cœur enfante l’éloquence

Forçant les applaudissements ;

Au génie on doit la science

Et ses divins jaillissements.

Mais l’univers dit la puissance

Du Créateur des éléments :

L’astre qui luit, l’homme qui pense.

Les saints dans leurs ravissements.

 

La blanche perle, que l’aurore

À chaque brin d’herbe suspend,

Que le soleil de ses feux dore,

Que la brise ensuite répand

Sur le sol, pour y faire éclore

Le germe du blé nourrissant.

Sœur de la mer, comme elle, adore,

Proclame le Dieu tout-puissant.

 

Tout, ici-bas, est une lyre,

Forme un concert mélodieux :

La tourterelle qui soupire,

Le rossignol harmonieux,

Le saule pleureur, qui se mire

Dans le ruisseau capricieux ;

C’est un assaut, c’est un délire

De cantiques au Roi des cieux.

 

À ce concert de la nature,

Sans cesse, unis, qui que tu sois,

Intelligente créature,

Le pieux tribut de ta voix.

Mais, plus ton âme sera pure,

– Tel un lis éclos dans les bois, –

Plus ta voix sera belle et sûre

Pour célébrer le Roi des rois.

 

 

 

Lucien PERPÈRE.

 

Paru dans L’Année des poètes en 1896.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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