Chant d’hiver

 

 

Frères, voici les jours où la misère

Est plus cruelle aux éprouvés de Dieu ;

Où le soleil, moins ardent pour la terre,

Dit de songer aux malheureux sans feu...

 

Puisqu’ici bas, dans notre vie amère,

Il en est tant de plus pauvres que nous,

Donnons ! le bien est si facile à faire,

Et le plaisir après semble si doux !

 

La charité fait que Dieu nous pardonne ;

Tout se rachète avec la charité ;

Le Christ a dit : – Le verre d’eau qu’on donne

Comme un bienfait là-haut sera compté.

 

Un peu de pain peut prévenir un crime,

Sauver un front d’un opprobre éternel ;

Croyons-le bien, pour que tout nous anime,

Il faut aider à la bonté du ciel.

 

On est plus grand devant Dieu notre père,

En se privant pour soulager un peu,

Qu’en conquérant la moitié de la terre !

– La charité, c’est l’épouse de Dieu !

 

 

 

Édouard PLOUVIER.

 

Paru dans La Muse des familles en 1858.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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