Chemin du paradis

 

 

Chemin faisant s’évanouissait

Le chemin du Paradis.

Je le perdais au fil de l’air

Comme un rêve se dissipe.

 

« Ne me diras-tu pas, rivière,

Si tu en as quelque nouvelle ? »

La rivière sautant entre les roches

« Dirige-toi à contre-courant. »

 

Plus haut le rayon de l’ombre

Faisait un tison doré

Au clocher qui tient le compte

Des heures de la vallée.

 

« Clocher que l’ombre charme,

Ne me diras-tu pas le chemin ? »

Alors une cloche

Toute seule s’ébranla.

 

C’était un matin de fête

Je ne saurais dire de quel saint

Évêque ou martyr glorieux

À la palme élancée

 

Trois jeunes filles se hâtaient

Choisies pour chanter au chœur,

Le recteur les attendait

Avec sa chasuble d’or.

 

 

 

Josep-Sebastià PONS.

 

Recueilli dans J. S. Pons,

par Yves Rouquette,

Seghers, 1963.

 

 

 

 

 

 

 

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