Dieu t’a fait messager...

 

 

Dieu t’a fait messager d’un symbole, ô couchant

Qui mets au ciel peuplé de toi qui s’atténue

Les teintes d’un pinceau qu’une main inconnue

Fait glisser au-dessus des coteaux brunissants

 

Le firmament est bleu, là-haut, d’un bleu sans tache

Du même bleu limpide et pur que le manteau

De la Reine des Cieux – Puis, au ras des coteaux,

Sanglant, le couchant glisse au vent comme un bateau

Il touche au sol de la Patrie et s’y rattache

Au sol qui semble à traits pressés s’en rajeunir

Comme du sang de nos martyrs la même terre

Aux jours d’hier qu’il ne faut pas laisser se taire.

 

Un lien d’or s’étend pour les unir

Pour les unir, le bleu pur tellement céleste

Et le rouge du sang, la terre avec les cieux

Bleu de vierge, or, martyre : idéal précieux

 

 

 

Hector de SAINT-DENYS GARNEAU, Œuvres,

édition critique établie par Jacques Brault et Benoît Lacroix,

Presses de l’Université de Montréal, 1971.

 

 

 

 

 

 

 

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