L’Olympe

 

 

Le tumulte inouï des peuples furieux

Couvre d’un sang nouveau les gloires séculaires.

Tout a tremblé, la Syrte et les neiges polaires,

L’empire d’Océan et les temples des cieux.

 

Osant fouler enfin les monts mystérieux,

Saint foyer de la foudre et des vertus solaires,

Jusqu’au front de l’Olympe exaltant leurs colères,

Les jeunes géants blonds ont réveillé les dieux.

 

– Et nous, troupeau pensif de soldats sans épée,

Couvant notre orgueil mort et notre foi trompée,

Nous écoutons frémir les sublimes échos.

 

Séparés de l’honneur, mais innocents du crime,

Nous suivons, oubliant la marche du héros,

Le chemin triste et pur où monte la victime.

 

 

 

 

Pierre-Henri SIMON, oflag VI D.

 

Paru dans « Cahier des prisonniers »,

Les Cahiers du Rhône, 1943.