Rêverie et regrets

 

 

FLAMBEAU des nuits, astre plein de mystères,

Dont la lumière est si douce au malheur,

Que j’aime à voir de ces bois solitaires

Tes feux tremblants percer la profondeur !

 

Quand tes rayons, à travers les nuages,

Astre charmant, descendent sur les mers,

Mon œil te suit ; et de mes jours d’orages

Les longs ennuis me semblent moins amers.

 

Peut-être un jour, exempt d’inquiétudes,

L’homme, affranchi des liens du trépas,

Ira peupler tes belles solitudes,

Et ses malheurs ne l’y poursuivront pas.

 

Ah ! s’il est vrai qu’en ce monde paisible

Les cœurs amis ne soient plus séparés...

Fuyons, mon âme !... Adieu, terre insensible !

Je vais revoir ceux que j’ai tant pleurés...

 

 

 

J.-B. A. SOULIÉ.

 

Recueilli dans Tablettes romantiques, 1823.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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